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Kévin Baly, créateur de Rohan Village

Par La rédaction
25 juillet 2024

Écologie‭, ‬énergie‭, ‬économie... la liste des mots en "ie" qui définit l’état d’esprit et le mode de vie de Kévin Baly est presque infinie‭. ‬

Il existe quelque part entre Quartier d’Orléans et Oyster Pond un endroit peu connu et hors du temps. Il suffit de s’aventurer dans un improbable chemin qui rétrécit au fur et à mesure que l’on y progresse, pour se retrouver au cœur d’un vallon coincé entre deux mornes dominant l’étang aux poissons : le Rohan Village. Au beau milieu d’un terrain verdoyant sont installées plusieurs structures en bois dont Robinson Crusoé ne renierait pas le style. 

Après avoir salué le gardien du domaine érigé en forme de statue mi-épouvantail, mi burning-man, nous sommes accueillis à bras ouverts par le véritable maître des lieux: Kévin Baly. Ce grand gaillard né il y a un demi-siècle, vit ici seul en harmonie avec la nature, mais ce n’est pas un ermite pour autant bien au contraire, il est résolument tourné vers l’avenir, avec toutefois une vision des choses que certains pourraient qualifier d’utopiste, pourtant tellement optimiste. Nous avons voulu en savoir davantage. 

UNE FAMILLE HORS DU COMMUN 

L’entretien a lieu dans le salon ouvert aux quatre vents où trônent côte à côte, un hamac, une guitare, un masque chinois, un vase d’origine inconnue, un poncho mexicain, un tableau (d’un mètre?),  une table-touret et une série de fauteuils disparates où nous nous installons en prenant garde de ne pas déranger Jack le petit chien, ni le fier coq qui va ponctuer notre conversation de ses flamboyants cocoricos. 

Un rapide tour d’horizon de la famille nous permet d’apprendre que le père de Kévin était déjà lui aussi dans la construction un peu bizarre, comme en témoigne la maison aux airs de chalet Suisse située sur la route de Friar’s Bay où la famille a vécue au gré des engagements politiques du papa et des initiatives originales de la maman qui fut la première à introduire le reiki à Saint-Martin, et à qui l’on doit un ouvrage dédié à la pratique du bilinguisme intitulé « Amusons-nous en Français ». 

VOUS AVEZ DIT RÊVE AMÉRICAIN?

Kévin quant à lui s’est dirigé vers l’info-graphisme, et après des études à l’école Parsons et à l’université américaine de Paris, il part s’installer à New York où sa carrière ne tarde pas à décoller. Il travaille alors pour les marques les plus célèbres, il vit dans un superbe appartement, roule en luxueuse berline et adopte le mode vie du parfait « happy few » made in USA. 

Mais après 15 ans de cette course à la réussite, il réalise soudain qu’au fond de lui, il n’est
« qu’un misérable » (selon sa propre expression). C’est alors que se produit le déclic qui va tout changer : burn-out, pétage de plombs, ras-le-bol général, il largue tout et tourne le dos à un avenir prometteur, mais bien peu réjouissant à ses yeux.  Il fourre alors son ordinateur portable dans son sac à dos, bien décidé à découvrir le monde et la vraie vie, durant un périple qui va l’amener à faire de belles rencontres de l’Amérique Centrale au Canada, de Cuba au Costa Rica. C’est là qu’en 2013 il fait la connaissance d’un groupe de jeunes gens qui l’initient à l’agriculture bio. Nouveau déclic et prise de conscience. Il compte bien se diriger dans cette voie. 

BACK TO THE ROOTS

En 2013, de retour à Saint-Martin, fauché, mais fort d’une expérience inestimable, Kévin décide de mettre ses connaissances en pratique tout en assurant le quotidien grâce à son métier d’origine. En feuilletant les journaux locaux, il constate que les publicités sont un peu désuètes, alors il contacte les principaux annonceurs pour leur proposer ses services d’infographiste. Ça marche tellement bien qu’il se retrouve à nouveau dans une situation où la pression est quotidienne et le stress omniprésent. Avant qu’il ne soit trop tard, il ralentit le rythme et s’installe sur un terrain que lui cède son grand-père, à l’endroit même où se dresse désormais le Rohan Village, du nom de famille de son aïeul. 

Dans un premier temps, il y aménage deux containers, crée un jardin potager et le strict nécessaire pour subvenir à ses besoins, puis il améliore chaque jour les systèmes rudimentaires pour les rendre pratiques et autonomes. Ainsi désormais, l’énergie 100% solaire et la réserve d’eau tombée du ciel sont largement suffisantes pour une complète autonomie du site. Seule concession au monde de la technologie: la connexion internet, indispensable pour travailler sereinement. 

LE ROHAN VILLAGE JARDIN DU MONDE

Malgré les apparences, Kévin est résolument tourné vers les autres et vers l’extérieur, c’est juste la façon qui change, voilà tout. Tous les visiteurs sont les bienvenus au Rohan Village, il suffit de laisser toute notion de profit de côté, et tout se passera bien. On peut venir y faire part de son expérience en échange de quelques menus travaux, on peut y apporter tout ce qu’on n’utilise plus et il en sera fait bon usage dans l’atelier de récupération-recyclage. On y apprend à reconnaître les plantes médicinales et on y lave son linge dans l’étrange machine propulsée par un vélo. On peut y séjourner quelque temps pour y construire une nouvelle cabane sur la place du marché. Bref, si on apporte avec soi quelque chose de positif, on ne repart pas à vide, comme le dit si bien Kévin: « Ici c’est toujours gagnant-gagnant », et surtout on s’aperçoit qu’il est possible de ne pas placer l’argent comme élément principal de notre quotidien. 

Alors Kévin Baly est-il un doux rêveur? Non, bien au contraire, son intention n’est pas d’imposer ses idées ou son mode de vie, il veut juste inspirer les gens en leur proposant une alternative leur permettant de se déconnecter et de se reconnecter différemment pour une vie sinon meilleure, tout au moins différente. En guise de conclusion, il nous laisse réfléchir sur cette phrase dont il a fait sa devise: « Si tu veux voir du changement dans le monde, commence par changer toi-même ». 

https://www.rohanvillage.com

La rédaction

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