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Un comité local IFRECOR pour sauver les récifs coralliens

Par Ann Bouard
29 juillet 2024

L’IFRECOR‭ (‬Initiative Française pour les Récifs Coralliens‭) ‬installe un comité local à Saint-Martin‭. ‬Une première réunion pour finaliser les modalités d’actions était organisée la semaine dernière‭, ‬car il y a urgence‭. ‬L’état de santé des récifs coralliens dans les eaux de Saint-Martin est plus que préoccupant‭.‬

Les récifs coralliens et les écosystèmes associés (herbiers et mangrove) représentent les écosystèmes les plus riches et les plus productifs de la planète (avec les forêts tropicales). Le réchauffement climatique, induisant une augmentation de la température des mers et des océans, entraîne une dégradation lente, mais continue des récifs coralliens. L’IFRECOR a mis en place, depuis 2022, son 5e programme d’actions, déclinées en 4 axes : planification et résilience, restauration des récifs, meilleure connaissance des habitats et des espèces envahissantes et, surveillance et alerte. Des axes qui seront désormais appliqués sur les îles du Nord.

CRÉATION D’UN COMITÉ LOCAL

Créée en 1999, l’Ifrecor agit pour leur protection et une gestion plus durable à l’échelon national, et dans les territoires français d’outre-mer par le biais d’un réseau de comités locaux implanté en Guadeloupe, Martinique, La Réunion, Mayotte, les îles Éparses (TAAF), Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et la Polynésie française. Jusqu’à ce jour, les îles du Nord étaient rattachées au comité de Guadeloupe.

Cette première réunion avait pour objet d’installer l’Ifrecor à Saint-Martin et de fédérer les différents acteurs locaux à savoir, les représentants des établissements publics (Collectivité, Préfecture, Direction de la Mer, DEAL...), la Réserve Naturelle, le Conservatoire du Littoral, les personnalités scientifiques qualifiées, les socioprofessionnels et usagers du milieu marin, etc. Ils auront pour mission d’établir un plan d’action sur la période 2025-2026 (fin du 5e programme de l’Ifrecor) notamment sur les thèmes de la restauration, des pressions anthropiques, de la gestion et du suivi scientifique et des financements. 

Il se réunira une fois par an à minima et la prochaine réunion de validation du plan d’action est d’ores et déjà programmée à la rentrée. D’ici là de nouveaux membres devraient être intégrés au Comité tels que l’Établissement des Eaux, le futur Comité des Pêches, le directeur de L’ATE de Saint-Barthélemy, etc.

Amandine Vaslet, docteure en biologie marine et animatrice régionale du réseau de surveillance des récifs coralliens de l’Ifrecor, sera en charge d’animer ce nouveau comité local.

LA DÉGRADATION DES RÉCIFS CORALLIENS S’ACCÉLÈRE

A Saint-Martin près de 35 espèces de coraux sont recensées. Un suivi de leur état de santé est opéré sur huit sites (le Rocher Créole et 7 sites classés en Réserve Naturelle). Déjà fragilisés en 2017 lors du passage d’Irma, les récifs coralliens ont continué de se dégrader. En 2020, les études scientifiques  indiquaient que 50% des récifs étaient désormais impactés. Un peu moins que sur l’ensemble des Antilles (63%) mais toute la problématique est dans l’accélération de cette dégradation. 

En effet en 2023, l’épisode de blanchiment directement lié au réchauffement climatique, le deuxième en dix ans, a été exceptionnel. Mais, fait inédit dans l’histoire, un nouvel épisode est en cours depuis le début de l’été. Deux épisodes d’une telle ampleur, coup sur coup, sont catastrophiques. 

Des solutions doivent être trouvées pour remédier au phénomène. Si la température de l’eau ne peut être modifiée, des actions directes sur les récifs doivent être mises en place et surtout une sensibilisation pour limiter les usages anthropiques. En conclusion tout le monde doit contribuer à ralentir la destruction des milieux naturels, en changeant ses habitudes, en polluant moins.

Ann Bouard

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