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Angelina Bardoul, visage de la nouvelle génération de scientifiques saint-martinois

Par Diane Pezeron-Dubois
31 mai 2024

Âgée de 22, Angelina a grandi et suivi toute sa scolarité à Saint-Martin avant d’intégrer en doctorat le centre de recherches du Centre hospitalier de Montréal. Elle vient de participer à la publication d’un article sur le traitement du cancer dans la prestigieuse revue scientifique Nature. Rencontre avec une jeune femme à l’avenir prometteur.

L’article est paru ce 15 mai 2024 dans Nature, une des revues scientifiques les plus anciennes et renommées au monde. Parmi la cinquantaine de co-auteurs cités, le nom d’Angelina Bardoul s’affiche fièrement aux côtés des autres chercheurs internationaux. Si le titre de l’article scientifique, rédigé en anglais, peut effrayer le lecteur par sa technicité, Angelina Bardoul nous l’explique avec le sourire : «Nous effectuons des recherches pour combattre le cancer, notamment en utilisant des virus qui s’attaquent aux cellules cancéreuses. Cependant, cette méthode est très peu utilisée en étude clinique, due à la toxicité des virus qui peuvent s’attaquer aux cellules saines », explique-t-elle.

«Nous essayons de réduire cette toxicité et d’augmenter son efficacité dans la tumeur. J’ai donc réalisé plusieurs expériences dans des cellules», poursuit la scientifique. Des travaux jugés intéressants et prometteurs et qui ont valu au centre de recherches d’être contacté par une équipe de chercheurs danois afin de participer à la publication. « J’étais honorée et fière », assure Angelina Bardoul.

UNE ATTACHE INDÉFECTIBLE À SAINT-MARTIN

Arrivée à Saint-Martin alors âgée de quelques mois, cette dernière a effectué toute sa scolarité sur le territoire, avant de s’envoler pour ses études au Canada, où la jeune femme poursuit son doctorat après une licence en microbiologie et immunologie. «J’ai toujours souhaité pouvoir aider les gens et sauver des vies», explique la jeune femme. «Je n’ai pas fait médecine à cause de ma sensibilité, notamment la vue du sang, mais je voulais pouvoir contribuer de mon côté, par la recherche». Angelina Bardoul l’assure : ses professeurs à Saint-Martin ont fortement contribué à cette vocation. «Ils m’ont énormément encouragée, tout comme ma famille. La Collectivité, grâce à une bourse, m’a également permis de m’installer correctement au Canada et débuter sereinement mes études ».

Comme tous les jeunes de Saint-Martin, le départ vers l’inconnu n’a pas toujours été évident. «Au début, le climat, le niveau des études, tout cela était très difficile, mais il faut s’accrocher, redoubler d’efforts et ne rien lâcher », poursuit celle qui affirme avoir encore aujourd’hui un pincement au coeur à chaque fois qu’elle quitte le territoire. «Je rentre régulièrement à Saint-Martin, voir ma famille, c’est chez moi et c’est vrai que comme beaucoup, repartir est à chaque fois difficile. Pourtant, je reste passionnée et déterminée à poursuivre mes recherches pour sauver les gens », conclut-elle. Une enfant de Saint-Martin qui, à n’en point douter, continuera d’inspirer les jeunes du territoire.

Pour lire l’article : https://www.nature.com/articles/s41467-024-48422-x

Diane Pezeron-Dubois

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