Surfer sur le succès des JO pour développer le sport dans nos deux territoires
Les JO de Paris ont tiré leur révérence pour laisser place aux Jeux paralympiques, du 28 août au 8 septembre. L’occasion, à la veille de l’ouverture de ces derniers, de revenir sur l’impact d’un tel événement pour les athlètes ultramarins, et surtout sur les espoirs que cela peut faire naître sur le territoire. Nous avons fait le point avec le Président du Comité Territorial Olympique de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, Alain Gros Desormeaux.
24 MÉDAILLES REMPORTÉES PAR LES ATHLÈTES ULTRAMARINS ! COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS À CES RÉSULTATS ?
C’est une immense fierté. Ces 24 médailles témoignent du talent extraordinaire de nos athlètes ultramarins. Ils ont porté haut et fort les couleurs de la France, mais surtout celles de leurs îles. C’est la preuve que les outre-mer peuvent briller au plus haut niveau et cela doit maintenant servir de catalyseur pour renforcer et structurer le sport sur nos territoires.
PARMI LES ATHLÈTES ULTRAMARINS, IL Y A SURTOUT AMANDHA SYLVES QUI A MARQUÉ LES ESPRITS…
Oui, et elle incarne parfaitement le potentiel de notre jeunesse. Formée ici, elle a su gravir les échelons jusqu’à devenir l'une des meilleures volleyeuses de l’équipe de France. Son succès démontre ce que nos jeunes peuvent accomplir lorsqu'ils ont accès à des infrastructures de qualité et à un encadrement adapté. Elle est un modèle de persévérance et d'excellence, montrant que le sport est aussi une école de vie. Le CTOS salue sa performance exceptionnelle et l'exemple d'espoir qu'elle apporte à nos jeunes.
L’ESPRIT DES JO ÉTAIT PRÉSENT ICI AVEC LE CLUB 2024 ET SA FAN ZONE. POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE CET ÉVÉNEMENT ?
La Fan Zone Club 2024 a eu un beau succès avec plus de 1200 visiteurs. Ce fut un moment de partage, de sport, et de célébration des valeurs olympiques. La participation de Florencia Hunt, la marraine de l’événement, a également apporté une dimension spéciale en transmettant des messages d’espoir et de volonté. Olympienne à Sydney en 2000 en athlétisme, elle a su inspirer les jeunes tout en incarnant les valeurs que nous défendons.
QU’EST-CE QUI A FAIT LE SUCCÈS DE CET ÉVÉNEMENT ?
Une organisation impeccable, un programme diversifié, et une collaboration exemplaire avec nos partenaires. Nous avons mis en place des activités pour tous les âges, avec du sport, des animations, etc. La sécurité a été assurée de manière irréprochable, et l'ambiance était à la fête. Nous avons également célébré, grâce au Comité de cyclisme, les performances de Jahkim Carty lors du championnat de la Caraïbe organisé à Saint-Martin, un autre exemple de notre potentiel local. Le travail collectif a été la clé de notre réussite.
ON NE PEUT QUE REGRETTER QUE CELA N’AIT PAS ÉTÉ PLUS LONG, 3 JOURS C’EST PEU ?
Il était crucial de faire vivre l'esprit des JO à la fois à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin. En lançant les célébrations à Saint-Barthélemy et en les clôturant à Saint-Martin, nous avons voulu que chaque territoire profite pleinement des moments forts des Jeux.
Les trois jours de la Fan Zone Club 2024 à Saint-Barthélemy ont été marqués par des événements majeurs ; du surf avec L’AJOE Reefer Surf Club à Lorient à l’e-sport, en passant par le ping-pong et le tir à l'arc, ces activités ont permis de partager les valeurs de l'olympisme avec un public passionné.
Je remercie chaleureusement les bénévoles de L’AJOE, la Collectivité de Saint-Barthélemy, et Orange, dont le soutien a été essentiel, notamment pour la retransmission en direct des moments clés des Jeux olympiques. Ces trois jours ont été une célébration inoubliable de l'esprit olympique, rythmée par les exploits des athlètes ultramarins retransmis sur écran géant.
QU'ELLE A ÉTÉ LA COOPÉRATION ENTRE LE CTOS, LA COLLECTIVITÉ, ET LES SERVICES DE L'ÉTAT ?
Dès les premières phases de planification, nous avons travaillé main dans la main avec la Collectivité et les services de l’État pour garantir une organisation parfaite et efficace, démontrant que tout est possible au-delà des clivages politiques. Cette collaboration a été essentielle pour le succès du Club 2024 et la coordination entre les équipes a été remarquable. À titre d’exemple également, la fibre optique fournie par Orange, a permis la retransmission en direct des moments forts des JO et l'organisation d'une compétition e-sport FIFA 2024, qui a rencontré un franc succès auprès des jeunes.
EST-CE UN MODÈLE POUR DE FUTURS PROJETS ?
Sans aucun doute. Le Club 2024 a prouvé que lorsque le CTOS, la Collectivité, et les services de l’État unissent leurs forces, nous sommes capables de réaliser des projets d'envergure. Cette expérience a renforcé notre conviction que le travail collectif est la clé pour faire progresser le sport dans nos îles. Nous espérons que cette collaboration servira de modèle pour les initiatives futures, en vue de développer une dynamique sportive durable. Ensemble, nous pouvons vraiment faire la différence pour notre jeunesse et nos territoires.
QUELS SONT VOS PROJETS POUR L’AVENIR DU SPORT DANS NOS ÎLES ?
Nous devons capitaliser sur cet élan. L’objectif est de développer une dynamique sportive durable, en poussant nos leaders à comprendre l’importance et la priorité d’investir dans les infrastructures sportives modernes. Nous voulons que le succès de Paris 2024 soit le point de départ d’une longue série de développements pour nos athlètes. Il est temps de bâtir une vision à long terme qui allie excellence sportive, réussite académique, et opportunités professionnelles pour tous les jeunes des îles du Nord. En fin d’année, nous organiserons les soirées des Champions (meilleurs sportifs de l’année) sur nos deux territoires. Différentes actions seront menées avec des associations que nous accompagnerons et soutiendrons. Ensuite, nous ferons un bilan complet de toutes nos actions depuis la mise en place du CTOS-SBSM.
AU-DELÀ DE LA PERFORMANCE SPORTIVE, QUELS SONT LES IMPACTS DU SPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DE NOS ÎLES ?
Le sport est un levier essentiel pour le développement de nos îles, dans les domaines du tourisme, de l'économie, et de la santé publique. En investissant dans les infrastructures sportives, nos élus ont la possibilité de transformer Saint-Barthélemy et Saint-Martin en destinations de choix pour des événements sportifs d'envergure, attirant ainsi un flux constant de visiteurs. Chaque compétition génère des revenus pour les commerces, les hôtels-restaurants, tout en renforçant la visibilité de nos territoires à l'international. Mais l'impact du sport ne s'arrête pas là. Pour notre jeunesse, c’est une véritable bouée de sauvetage face aux dangers de la sédentarité et de la malbouffe, contribuant à prévenir le diabète, le cholestérol ou les maladies cardio-vasculaires. En créant des espaces où les jeunes peuvent s'épanouir physiquement et mentalement, nous investissons directement dans leur avenir et dans celui de notre communauté. Nos élus ont aujourd'hui le devoir et la responsabilité de saisir cette opportunité unique. En faisant du développement des infrastructures sportives une priorité, ils peuvent bâtir un héritage durable qui profitera à l'ensemble de la population. Le sport, vecteur de cohésion sociale, de croissance économique, et de santé publique, doit être au cœur de notre stratégie de développement. Il est temps pour nos leaders de se mobiliser et d'agir. Il n'y a pas de place pour les divisions lorsqu'il s'agit de l'avenir de nos communautés.
QUEL MESSAGE POUR LES PERSONNES QUI VOUS ONT ACCOMPAGNÉS DANS CES PROJETS ?
Je veux dire un immense merci à tous ceux qui ont rendu possibles nos succès récents. Aux membres du Conseil d’Administration, aux employés, à la Direction du service des sports, et à tout le personnel de la Collectivité, ainsi qu’à la DRAJES, les équipes de Io TV et de Sound Master, Orange, les Food trucks, les bénévoles présents tout au long de ces trois jours, Handynamique Sxm, toutes les associations sportives et culturelles, etc. Sans oublier la forte participation populaire sans qui le succès n’aurait pas été possible.
