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Compagnie aérienne Liat : un avenir plus qu’incertain

28 Avril 2019
L’avenir de la compagnie aérienne régionale Liat (Leeward Islands Air Transport) est sur la sellette et semble des plus compromis, même si sa directrice générale Julie Reifer-Jones se veut rassurante, en affirmant que la compagnie aérienne continuera d’opérer de manière sûre et efficace pour fournir une connectivité et des services sur toute la région.

Julie Reifer-Jones fait remarquer que, malgré la situation financière difficile de la compagnie aérienne, la Liat avait continué à desservir la région avec le soutien de ses principaux actionnaires ; les gouvernements de la Barbade, d'Antigua-et-Barbuda, de Saint-Vincent et les Grenadines et de la Dominique. 
Elle a toutefois précisé que le transporteur aérien desservait également des destinations où les gouvernements et les autorités n’avaient pas apporté leur soutien pour garantir le maintien d’une connectivité essentielle.
Le Premier ministre de Saint-Vincent et les Grenadines, Ralph Gonsalves, qui est également le président des pays actionnaires de la Liat, a fait part de sa crainte concernant la fermeture imminente du transporteur aérien. Gonsalves a déclaré que le gouvernement de Grenade est le seul à avoir injecté un montant d’environ un million de dollars, la plupart des autres pays qui utilisent la compagnie aérienne font la sourde oreille à la demande du transporteur qui aurait besoin de 5,4 millions de dollars US pour continuer à voler.

UN MANQUE D’IMPLICATION DES PAYS ACTIONNAIRES

Le président des pays actionnaires, Ralph Gonsalves considère que le manque d’apport financier, des autres pays actionnaires, pourrait mener prochainement à la cessation d’activité de la compagnie aérienne. La directrice générale de la Liat, Julie Reifer-Jones, a indiqué que les discussions en cours avec les gouvernements régionaux avaient pour objectif de mettre en place de nouvelles dispositions qui permettraient de partager les charges entre tous les pays qui bénéficient actuellement des services de la Liat.
La flotte de la Liat compte 10 appareils, dont sept sont loués et trois appartiennent à la Banque de Développement des Caraïbes (CDB) basée à la Barbade. La Liat exploite actuellement 491 vols par semaine sur son réseau de 15 destinations. Ralph Gonsalves estime qu’une décision devra être prise rapidement et qu’il faudra probablement demander à la CDB de vendre ses trois appareils et de n’exploiter que les sept autres, puis de faire voler d’autres compagnies sur des distances plus courtes.

LA BANQUE EUROPÉENNE D’INVESTISSEMENT À LA RESCOUSSE

La compagnie est en train de procéder à une restructuration pour améliorer ses opérations et avait notamment demandé une réduction des salaires des pilotes de l’ordre de 10 %, et ceux-ci ont pu avoir une baisse de salaire de 6 %. Mais Ralph Gonsalves assure que cela ne change pas grand-chose à l’affaire, tout en précisant qu’il ne pense pas que les salariés saisissent parfaitement ce qu’il se passe.
Des discussions auraient été entamées avec la Banque Européenne d’Investissement (BEI) par la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, afin d’obtenir un éventuel financement dans le secteur des transports régionaux. Sans donner plus de détails, cette dernière assure avoir rencontré le vice-président de la BEI et l’entité serait disposée pour participer à des projets régionaux. La Liat exploite une flotte moderne d’avions ATR 42 et ATR 72 et appartient à des actionnaires régionaux, la majorité d'entre eux étant les gouvernements de la Barbade, d'Antigua-et-Barbuda, de la Dominique et de Saint-Vincent et les Grenadines.