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ITSEE : premières données touristiques

Par Ann Bouard
7 Juin 2024

Le tout jeune institut de la statistique a livré mercredi les résultats de son enquête sur la fréquentation dans les hébergements touristiques en haute saison ; la toute première dans ce domaine. Elle portait à la fois sur l’hébergement hôtelier et sur les meublés de tourisme, sur la période de novembre 2023 à avril 2024.

L’enquête avait pour objectif une observation conjoncturelle de la fréquentation, l’étude de la structure de la clientèle et l’origine géographique des visiteurs. Kate Richardson, chargée de l’économie touristique au sein de l’ITSEE, a détaillée ces premières données récoltées, d’une part auprès des hébergeurs et d’autre part via les plateformes de locations saisonnières en ligne. Deux volets, dont les chiffres montrent une bonne reprise de l’activité.

ÉTAT DES LIEUX

On comptabilise 1254 chambres sur la partie française de l’île, réparties entre 39 établissements : 7 hôtels classés, 3 résidences classées et 4 non classées, 10 Guest Houses classées et 8 non classées. Des hébergements qui, en termes de répartition des nuitées, se concentrent à 63 % sur le secteur de la Baie Orientale - Anse Marcel - Cul-de-Sac, le secteur regroupant effectivement 18 établissements sur les 39 existants. Le secteur des Terres Basses - Baie Nettlé - Marigot représente 20 % des nuitées devant Grand Case - la Savane - Pic Paradis (14 %) et Quartier d’Orléans - Oyster Pond (4%). La difficulté rencontrée par les enquêteurs était de convaincre les hébergeurs de répondre chaque mois à l’enquête. Sur les 39 établissements recensés, seul un peu plus d’un tiers, voire une petite moitié selon la période, se sont pliés au questionnaire. Le taux de couverture est cependant correct dans la mesure où les répondants sont ceux qui comptabilisent le plus grand nombre de chambres.

UNE FRÉQUENTATION QUI RENOUE AVEC LES CHIFFRES DU PASSÉ

Le taux d’occupation qui était de 61% en 2016 est revenu à ce chiffre en 2022, mais enregistre une légère baisse en 2023 avec 56% sur l’ensemble du parc d’hébergement collectif avec des variations selon les mois. En début de saison en novembre, il est de 58 %, progresse à 70 % en décembre et connaît un pic (82 %) en janvier et février, avant de repartir à la baisse, 71 % en mars et 62 % en avril.

La majorité de la clientèle séjourne dans les hébergements étoilés et seulement 38 % d’entre elle loge dans des établissements non classées Concernant la nationalité des visiteurs, l’enquête confirme qu’elle est majoritairement nord-américaine (63%) et dans une moindre mesure (27%) française. La zone Caraïbe représente cependant 6 % des visiteurs sur le territoire.

MONTÉE EN PUISSANCE DES LOCATIONS SAISONNIÈRES

Cette tendance émergente à partir de 2014 dans le monde, a débuté timidement en 2017 à Saint- Martin avec 1093 locations proposées sur les différentes plateformes. Cette saison, l’offre a littéralement explosée avec 2613 locations saisonnières. À cela, plusieurs explications, une demande croissante des visiteurs due notamment au développement du télétravail, et par conséquent des séjours plus longs, mais également l’intérêt financier des propriétaires.

On constate une évolution marquante du nombre de biens disponibles sur les plateformes de réservation en ligne dès le mois de décembre (+ 20%). Malgré cette hausse, le taux d’occupation reste stable ; l’offre de biens disponibles augmente en adéquation avec la demande. De la même manière que pour les hébergements collectifs classiques, les locations saisonnières se concentrent sur la Baie Orientale, Anse Marcel et Cul-de-sac, sur le village de Grand Case et les Terres Basses.

Quant à la durée du séjour, elle est en moyenne de 7 à 29 nuits (36%) ou de 4 à 6 nuits (26%); cela s’explique par la provenance des visiteurs, proches, et dont les périodes de congés sont relativement courtes.

Si l’on compare ce qui l’est, à savoir une chambre ou une suite dans un hôtel avec un studio ou un T2 en location saisonnière, le taux d’occupation est de 62% en chambres d’hôtel et de 54% en location saisonnière.

Cette enquête va perdurer, et chaque mois, les données vont continuer à être engrangées, ce qui va permettre d’avoir désormais des chiffres spécifiques à Saint-Martin.

Elle sera par ailleurs complétée par d’autres données, cette fois sur la consommation des visiteurs, leurs centres d’intérêt, etc.  

Ann Bouard