Jonathan Hodge, un ministre junior mais engagé !
Ce jeune homme de 16 ans, qui fait cette semaine sa rentrée en classe de 1ère scientifique à la Cité scolaire, vient d’être élu Ministre Junior du Tourisme de Saint-Martin. Le 2 octobre prochain, il s’envolera pour les Bahamas avec pour mission de défendre notre destination lors du Caribbean Tourism Youth Congress organisé dans le cadre du « State of the tourism industry conference » qui réunit tous les professionnels du tourisme des iles de la Caraïbe.
Adolescent un peu timide, Jonathan a des copains, écoute de la musique de son âge, joue au basket dans son club de Quartier d’Orléans … représentatif de Saint-Martin, il parle le français l’anglais et l’espagnol et essaye de se familiariser avec le créole. Travailleur, très attaché aux valeurs familiales, il cultive aussi une passion pour son île qu’il entend bien défendre sur tous les fronts. Un jeune saint-martinois bien dans ses baskets avec qui nous avons joué au jeu des questions réponses.
Ce n’est pas la première fois que tu remportes ce type de challenge ?
Non, en 2013 quand j’étais en CM2, j’ai été député junior de Saint-Martin. Je suis allé à Paris et j’ai rencontré à cette occasion des élèves venus de toutes les îles du monde. Nous étions 177, mais seulement sept à être sélectionnés pour poser une question au Premier ministre à l’Assemblée nationale. Moi, je lui ai demandé qu’elles étaient les qualités pour être Premier ministre.
C’est ce qui t’a incité à te présenter pour cette élection ?
En 4ème, on m’a proposé de choisir l’option « tourisme ». Pendant deux ans, j’ai beaucoup appris sur le tourisme mais sur mon île également. En seconde, pour pouvoir continuer, je suis devenu l’assistant du prof dans la classe option tourisme de 3ème au collège de Quartier d’Orléans, car j’aimais vraiment ça.
Cette semaine on repense forcément à Irma. De ton côté comment l’as-tu vécu ?
Irma a été un peu dur, mais surtout parce que je n’ai pas pu voir ma mère pendant trois mois. Dialysée, elle a tout de suite été évacuée. Alors oui, c’était dur, mais je savais qu’il fallait être résilient pour être capable de vaincre ce qu’avait fait ce cyclone.
Est-ce que cela aura une incidence dans ta défense de l’ile ?
Je ne veux pas penser destruction, je veux que cela fasse parti du passé et que ce soit juste une leçon pour aller vers un avenir meilleur.
C’est pour cela que tu as choisi le thème de la reconstruction ?
A mon avis, reconstruire joue un rôle mais on ne pourra pas arrêter les cyclones, donc il faut améliorer l’environnement et avoir un comportement plus écologique. Et ce n’est pas juste pour Saint-Martin, il faut que toute la Caraïbes s’unisse et parle d’une seule voix.
Comment te prépares-tu pour ton intervention au SOTIC ?
J’ai fait des recherches sur les éditions précédentes pour voir comment les candidats s’exprimaient. Moi, je vais défendre mon île comme un château fort. Je pars là-bas comme un soldat et je veux être meilleur que les autres. C’est beaucoup de travail, mais déjà j’ai pris l’habitude de m’avancer pour l’école pour avoir du temps pour m’entrainer. A la maison, on s’exerce en famille en faisant des débats sur tous les sujets. Mais, j’aimerais bien avoir aussi le soutien des cinq autres candidats. Pour qu’ils puissent partir avec moi aux Bahamas, on va organiser différentes actions dont des ventes de gâteaux d’ici la fin du mois, pour aider au financement de leur voyage.
Quels sont selon toi les spécificités de Saint-Martin ?
Ici tout le monde vit ensemble, tout le monde s’aide. Ce n’est pas le cas dans les autres îles que j’ai visité.
Saint-Martin est unique car il y a beaucoup de choses qui n’existent pas ailleurs dans la Caraïbe. Nous sommes deux nations, on a beaucoup de langues, des monnaies différentes, une gastronomie internationale, de la musique … et la beauté est toujours là !
Tu vas choisir un métier dans le tourisme ?
Au départ je voulais être architecte mais j’ai changé d’avis. Aujourd’hui, je veux être ingénieur en électronique. J’aime travailler sur un ordinateur et puis c’est une formation que je peux faire en métropole, mais aussi à la Martinique … ça me permettrait de moins m’éloigner de ma famille. Je ne sais pas encore pour ma vie professionnelle, mais même si ce n’est pas ici, je serai toujours un ambassadeur de mon île.
Pour ceux qui voudraient suivre ton exemple, que leur conseilles-tu ?
C’est bien d’aller voir ailleurs. Ici il y a beaucoup d’enfants qui vivent dans une bulle et qui ne connaissent pas leur île. Il y en a qui ne bougent jamais de leur quartier. Il faut découvrir d’autres horizons pour apprendre.