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La branche du nautisme toujours en attente d’un protocole sanitaire pour libérer l’activité

4 Décembre 2020
On se réjouit qu’à compter de ce jour, mardi 1er décembre, les touristes étrangers, notamment nord-américains, peuvent être hébergés dans les hôtels et autres établissements d’hébergement de la partie française, moyennant la signature d’une convention sanitaire avec l’ARS et la préfecture. Une bouffée d’oxygène pour ces établissements qui vont enfin pouvoir commencer à préparer la saison touristique. Toutefois, la question se pose de savoir pourquoi l’accueil de la plaisance n’a pas été associé à cette démarche.
 
Le secteur de la plaisance du nord de l’île, branche importante du tourisme, subit toujours de plein fouet les restrictions sanitaires imposées sur le territoire français. Alors que les navires battant pavillons étrangers peuvent, moyennant le respect d’un strict protocole sanitaire, librement entrer et sortir des eaux territoriales de Sint Maarten et même de Saint-Barthélemy, ils sont interdits dans les eaux territoriales de Saint-Martin. Les navires de Saint-Martin sont quant à eux cantonnés dans les eaux territoriales françaises. Incompréhension d’autant justifiée qu’il n’y a plus de restrictions d’entrée au niveau des frontières terrestres de l’île de Saint-Martin.
En conséquence, les marinas du nord de l’île restent désespérément vides, alors que les marinas du sud de l’île sont en train de se remplir de méga-yachts, comme chaque année en cette période de fin d’année. Et les opérateurs de charters du nord de l’île sont quant à eux toujours restreints dans les destinations qu’ils peuvent proposer à leur clientèle, se limitant principalement aux îlets Pinel ou Tintamarre.
 
Les hôteliers, une première étape
 
Jeudi dernier en préfecture, en présence de la préfète Feucher, du directeur territorial de l’ARS Paul Guibert, du président de la Collectivité Daniel Gibbs et du président du Club du Tourisme Patrice Seguin, le protocole mis en place pour accueillir les touristes étrangers dans les établissements hébergeurs a été présenté. Un protocole qui se résume dans une convention signée entre les établissements hébergeurs, l’ARS et la préfecture, et qui engage strictement la responsabilité de l’établissement professionnel au regard du respect des règles sanitaires à observer. Une démarche de mise en place d’un protocole d’accueil largement appelée de leurs vœux par la Collectivité et le Club du Tourisme, à laquelle les autorités sanitaires et d’Etat ont accédé favorablement. Une question se pose toutefois, celle de savoir pourquoi les opérateurs du nautisme n'ont pas été associés à cette démarche de diminution des restrictions de l'accueil des touristes étrangers? Du côté du Club du Tourisme, la réponse est simple, il n'a pour l'heure que très peu d'opérateurs du nautisme parmi ses membres et son objectif premier était de pouvoir revoir les touristes américains dans les hébergements français. A noter que les opérateurs du nautisme sont représentés principalement par l'association Métimer qui ne compte par parmi les adhérents du Club du tourisme.
 
Le nautisme, une branche à part entière de l’économie touristique
 
­­­­Même réflexion à l’égard de la Collectivité dont l’Etablissement portuaire qui gère les marinas est l’un de ses organismes satellites.
La Marina Fort Louis aurait peut-être ainsi pu devenir signataire d’une convention avec l’ARS et la Préfecture, et son activité aurait pu également redémarrer. Questionnée à ce sujet, la Collectivité informe que le sujet a été étudié, mais que la décision reviendrait au préfet de zone (Martinique) et non à la représentation locale de l’Etat. Donc « wait and see » ici aussi.
Pour mémoire, en provenance de Saint-Barthélemy où il y était resté plus de 2 semaines, un yacht battant pavillon Jamaïcain, avec des américains à bord, avait accosté à la Marina Fort Louis courant de ce mois de novembre et devait y rester pour une période de plusieurs mois. Une présence qui n’a pas été du goût des autorités nautiques d’Etat, qui ont fait comprendre au Capitaine que le navire n’était pas le bienvenu dans les eaux territoriales française. Le yacht a rapidement remis les gaz pour une autre destination où il serait le bienvenu.
 
Un protocole sanitaire « maison » pour Saint-Barthélemy
 
A Saint-Barthélemy, on constate toutefois qu’un protocole «maison» et « informel » a été mis en œuvre pour accueillir les yachts étrangers, venant supplanter les obligations édictées dans l’arrêté préfectoral du 26 octobre dernier. Un strict protocole sanitaire a ainsi été mis en place par les autorités portuaires de Gustavia qui peuvent ainsi accueillir des plaisanciers battant pavillon étranger. Là aussi, on observe une sorte de dérogation accordée au territoire français de Saint-Barthélemy, contrairement au territoire français de Saint-Martin.
 
Chacun dans son coin
 
A Saint-Martin, et selon nos informations, les opérateurs du nautisme représentés majoritairement par l’association des métiers de la mer, Métimer, se seraient rapprochés de l’Etablissement portuaire. Ensemble, ils auraient élaboré un protocole sanitaire définissant les conditions d’entrées maritimes à Saint-Martin et adressé leur requête aux services de l’Etat. Ils étaient hier toujours en attente d’une réponse à leur sollicitation… Pour rappel, l’association Métimer ne fait pas partie du Club du Tourisme, et c’est donc un peu chacun dans son coin que les opérateurs tentent de trouver des solutions pour sortir de la crise économique engendrée par cette crise sanitaire.