La colère gronde à Grand-Case
Le corps enseignant et les parents d’élèves des écoles Ghislaine Rogers et Elie Gibbs ruent dans les brancards et adressent une lettre ouverte au président Gibbs, ainsi qu’aux responsables de la Collectivité et de l’Education Nationale. L’école primaire Elie Gibs accueille, dans des conditions précaires, les élèves et le personnel de l’école maternelle Ghislaine Rogers, fermée depuis l’ouragan.
Près de six mois après le passage du cyclone Irma, alors que grand nombre d’établissements scolaires fonctionnent normalement, « à Grand-Case c’est toujours la galère quotidienne, à tous les niveaux ! », considèrent le collectif d’enseignants et de parents d’élèves.
L’école maternelle Ghislaine Rogers devrait être reconstruite dans un délai de deux ans et l’école Elie Gibs, qui a été fortement touché par le cyclone, « ne peut optimiser tout l’espace d’accueil puisque les classes de l’étage, faute de travaux, suppriment de ce fait 50 % de sa capacité ». Alors qu’en accueillant les maternelles elle double son effectif, entraînant « de gros problèmes de sécurité, d’hygiène et pédagogique pour les enfants, le corps enseignant, et d’organisation familiale pour les parents ».
DES RYTHMES SCOLAIRES INADAPTÉS POUR LES ENFANTS
Ainsi, les primaires ont cours de 7h00 à 12h00 et les maternelles de 12h30 à 17h00, un rythme scolaire que les parents et les enseignants considèrent inadapté. Les maîtresses doivent réorganiser l’espace des classes et déplacent, tous les jours et plusieurs fois dans la journée, le mobilier pour l’adapter aux élèves.
Le midi, les femmes de ménage n’ont que 30 minutes pour nettoyer les salles et les enfants de maternelle doivent attendre dehors que le sol sèche. En l’absence de cantine, certains élèves viennent avec leur repas.
Avec le manque de lits et de place, les maternelles sont privées de sieste, influant ainsi sur la fin de journée qu’ils terminent fatigués et excités. Par ailleurs, les toilettes ne sont pas adaptées aux élèves de maternelles, tout comme le mobilier qui est trop grand pour eux, ou encore l’absence de climatisation qui fait grimper la température jusqu’à 35°, etc…
Les protestataires assurent ne pas avoir d’interlocuteurs en cas de problèmes graves au sein de l’école, et le corps enseignant se sent délaissé et à bout face à toutes ces incohérences pédagogiques et matérielles. Les parents et les corps enseignant attendent des réponses concrètes et viables de la part des responsables, en soulignant que « la Collectivité fait la sourde oreille à toutes les demandes faites par la directrice. Pourquoi ? ».
DES CONTESTATAIRES PRÊTS À DURCIR LE MOUVEMENT
Et de demander au président Gibbs, entre autres revendications, quelles sont les actions envisagées par la Collectivité et ce qu’il compte faire concrètement, s’il y a un planning des travaux concernant les toits, les portes et les fenêtres, quand la cantine et le périscolaire seront opérationnels…
Les contestataires affirment leur détermination pour se faire entendre et assurent qu’ils utiliseront tous les moyens possibles pour se faire entendre. « Nous devons réagir pour le bien de nos écoles et de nos enfants. Vous devez réagir vite pour le bien de ces enfants (…) Toutefois, si les réponses ne sont pas satisfaisantes et que rien ne bouge, nous ferons valoir nos droits ».
Ce vendredi, tous les intéressés, corps enseignant, parents délégués, inspecteurs, Collectivité, etc, vont se rencontrer. Tout en avertissant que si les réponses de la Collectivité et du président Daniel Gibbs « ne sont pas satisfaisantes, alors nous passerons à l’étape suivante… ».
Dont acte…