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Port de Galisbay : Fin de la concertation publique

Par Diane Pezeron-Dubois
16 April 2024

Débutée le mardi 27 février, la concertation publique permettant aux habitants de s’exprimer quant au projet d'extension du Port de Galisbay s’est clôturée ce vendredi 12 avril. Retour sur les remarques et questions de la population. 

Neuf rencontres publiques, huit ateliers thématiques ou encore deux débats mobiles. Pour discuter avec le public, l’Établissement portuaire a sorti le grand jeu. Environ cent trente-neuf personnes ont participé aux différentes réunions, plus de quatre cents lors de la visite du port. Ce vendredi, la population était présente une dernière fois pour assister à la restitution de ces contributions. Le directeur de l’Établissement portuaire, Albéric Ellis, et le premier vice-président, Alain Richardson, étaient également sur place afin d’apporter des éléments de réponses.

Pour rappel, le projet d’extension du port consisterait à draguer un chenal de 9 mètres permettant l’accès des navires de plus fort tonnage. Le projet consiste également à étendre la digue de 80 mètres et allonger le quai existant de 75 mètres pour en faire un quai de 175 mètres. Un deuxième quai de 200 mètres de long doit quant à lui être réalisé. Selon l’Établissement portuaire, cette extension doit permettre à terme de capturer 50% du marché domestique de l’île d’ici 2032.

Lors de la présentation, les différents représentants se sont félicités de la concertation du projet qui a «recueilli un large consensus, même si des interrogations ont été formulées ». Parmi le public présent, certaines personnes ont demandé s’il était possible de renouveler l’expérience de concertation publique concernant d’autres sujets du territoire : «Nous nous rendons compte que cette volonté de démocratie participative est de plus en plus présente», a répondu Alain Richardson affirmant que des discussions étaient en cours pour organiser de prochaines réunions avec la population.

SOUVERAINETÉ, GESTION DE L’EAU…

Parmi les différentes interrogations présentées, la question de la souveraineté du territoire, sa compétitivité et sa sécurité avec, notamment, la question de l'emploi et la mise en place de différents postes pour les Saint-Martinois. Une volonté qu'a confirmée l’Établissement portuaire, qui a assuré intégrer dans les cahiers des charges la nécessité de mobiliser des PME et de créer des emplois locaux via des clauses d’insertion.

Autre point revenu régulièrement lors des ateliers, celui de la question de l’eau potable. Parmi les interrogations des habitants, le risque de rupture d’approvisionnement due aux travaux . Face aux risques, l’Établissement Portuaire a souhaité rassurer la population en préservant la ressource en eau potable et en limitant la turbidité de l’eau de mer à proximité du chantier de dragage. «Nous allons draguer 750 000m3 pour atteindre les profondeurs que nous souhaitons », explique Albéric Ellis. «Pour cela, nous nous engageons à mettre autour de l’unité de captage un dispositif de protection. Des investigations régulières seront menées pour observer le niveau de turbidité ; si ce niveau dépasse le seuil recommandé, les opérations seront arrêtées ». L’Établissement portuaire a également assuré coordonner le calendrier de réalisation avec celui de l’usine de traitement de l’eau potable et à avoir avec cette dernière des échanges permanents.

Enfin, la question de la préservation du port en tant que service public a été abordée. «Pour rappel, il n’y a pas de risque que cette infrastructure devienne privée», a assuré Alain Richardson. Le port restera territorial et par conséquent public». De son côté, Albéric Ellis a quant à lui ajouté que des discussions étaient en cours avec la Collectivité afin de faire évoluer la gouvernance du port. Actuellement, il s’agit d’un conseil d’administration majoritairement composé d’élus. «Nous souhaitons que nos opérateurs et partenaires privés puissent à l’avenir faire partie de ce conseil », déclare-t-il. «Il y aura également d’autres entités à créer, soit un conseil portuaire ou conseil de développement. Cela permettra à l’ensemble des opérateurs de participer aux décisions stratégiques», conclut-il.

ET MAINTENANT ?

Remarques et questions restituées, reste à savoir dorénavant quelles sont les suites envisagées. La population a jusqu’au 21 avril pour se rendre sur le site de l’Établissement portuaire, date de la fin de la concertation préalable. Passé cette date, les garants du Comité national du débat public auront un mois pour établir un bilan. Il sera rendu public sur le site internet de la concertation et joint au dossier d’enquête publique. Dans un délai maximum de deux mois après la publication du bilan, l’Établissement portuaire et le conseil territorial de la Collectivité publieront les mesures qu’ils jugent nécessaire de mettre en place pour tenir compte des enseignements de la concertation.

Les travaux de l’extension devraient débuter en 2026.

Diane Pezeron-Dubois