Air Antilles : fin de mission pour Jérôme Arnaud

Le départ de Jérôme Arnaud a été confirmé vendredi dernier et devrait être effectif au 30 avril. Il passera la main à une personnalité politique, certainement issue des rangs de la majorité de la Collectivité. Si l’on ne connaît pas à ce jour les candidats au poste, l’élection se fera lors du prochain Conseil d’Administration. Mais cela n’est pas une surprise, car dès son embauche Jérôme Arnaud avait en quelque sorte signé un CDD. Sa mission était programmée pour accompagner la reprise et le redémarrage d’Air Antilles. Si le timing est respecté, la compagnie n’a cependant pas encore acquis son seuil de rentabilité, faute de taux de remplissage suffisants.
La conséquence directe est une licence de vol provisoire jusqu’au 30 juin, ce qui laisse peu de temps à Air Antilles pour trouver des solutions. Cependant, rien d’alarmant selon son bientôt ex-président, car cela va permettre de nouvelles marges de manœuvre. Comme l’explique également le directeur commercial d’Air Antilles, il faut voir dans cette forme de redressement une mise sous protection qui va permettre de renégocier les prêts et d’étaler les dettes. Ce n’est donc pas une punition, mais un levier administratif, indique-t-il, et comme cela est d’usage, la licence provisoire sera prolongée de trois mois en trois mois. Les billets d’avion peuvent donc continuer à être commercialisés au-delà du 30 juin.
Mais pour faire face à ses échéances financières, Air Antilles qui a l’avantage d’être propriétaires de ses avions, estimés entre 22 M€ et 26 M€ selon les sources, va devoir les vendre aux banques… et les louer à ces mêmes banquiers. Cela devrait permettre d’épurer les prêts, de l’ordre de 12 M€ et ainsi dégager une nouvelle trésorerie, confirme Nicolas d’Hyèvres.
Quant à l’arrivée d’un nouvel actionnaire qui pourrait améliorer la situation, toujours rien de concret n’a été annoncé…