Skip to main content

La maison de Saint-Martin à Paris

Par Ann Bouard
20 July 2018

Quasiment en face de Matignon dans la très sélecte rue de Varennes, la maison de Saint-Martin se veut la vitrine de notre île en métropole. Elle a pour vocation première la promotion touristique sur toute l’Europe. C’est aussi le relais de la Collectivité dans le suivi des dossiers auprès des ministères et des institutions européennes et un service d’accompagnement pour les ressortissants de l’île et notamment les jeunes.

Bon nombre de personnes ont découvert son existence post-Irma. C’est en effet par là qu’ont transité plus de 328 tonnes de don. Sous la houlette de Jeanine Hodge, directrice de la maison de Saint-Martin, toute l’équipe s’est mobilisée avec l’aide de bénévoles pour assurer l’envoi de 20 containers, de 2 frets aériens et gérer en collaboration avec France Victimes l’arrivée des familles évacuées sur la métropole. 

Aujourd’hui, son activité se recentre sur ses missions premières, à savoir, la défense des intérêts du territoire auprès de toutes les instances, qu’elles soient nationales ou européennes.

SAINT-MARTIN À LA TÊTE DES RUP

L’Union Européenne compte neuf régions ultrapériphériques : Martinique, Guyane, Mayotte, Réunion, Guadeloupe, Madère, les Açores, les Canaries et Saint-Martin, soit 4,8 millions de citoyens. Des mesures spécifiques ont été mises en place pour pallier les contraintes inhérentes à ces régions, comme l'éloignement, leur faible superficie, leur vulnérabilité face aux changements climatiques et une certaine dépendance économique. 

Daniel Gibbs, Président des RUP Françaises depuis avril dernier, s’est rendu en juin à Bruxelles pour participer à la Conférence des Présidents des RUP. Ces rencontres faisaient suite à la publication par la Commission européenne des propositions législatives et budgétaires pour la période 2021-2027. Il s’agissait pour les Présidents des RUP de faire remonter leurs attentes auprès du président du Parlement européen, Antonio Tajani et des eurodéputés des RUP. Ces derniers ont fait part de leur total engagement pour que les citoyens des RUP disposent des mêmes droits et opportunités que ceux de l’UE. Selon Rudya Lake, en charge du suivi des dossiers européens, cette période charnière devrait permettre l’avancée des négociations sachant que les projets portés par les RUP permettent de dégager des financements plus importants. A cet effet, à l’horizon 2019, un appel à projet sera lancé pour l’adaptation de Saint-Martin au changement climatique en termes d’environnement et de biodiversité.

Le 23 novembre 2018, la Présidence des RUP reviendra à Saint-Martin pour une durée d’un an.  Basée sur le volontariat, cette présidence permettra sans nul doute de donner un nouveau coup de projecteur sur notre île.

Tous ces dispositifs viennent en complément des fonds débloqués par le Parlement européen pour la reconstruction post-Irma. Sur les 46 millions attribués à Saint Martin, cinq ont d’ores et déjà été versés, non pas à la Collectivité mais à l’état français, qui paye les factures. Le reste de la somme devrait être débloqué d’ici la fin du mois … Le sujet est toujours épineux et à Paris c’est Jénovéfa Eche, en charge des relations institutionnelles, qui doit défendre les intérêts de l’île, ce qui n’est pas toujours une mission facile.

LA PROBLÉMATIQUE DU TOURISME

Olivier Louis en charge de l’antenne parisienne de l’Office de Tourisme se veut rassurant quant à l’avenir touristique de l’île ; même si « actuellement 400 chambres seulement sont disponibles sur une capacité 1700 », la destination est toujours présente lors des salons touristiques majeurs afin de rassurer les professionnels du secteur. C’est en tous les cas le message qu’il souhaite faire passer dans cette première phase de communication post-Irma et compte bien dès la rentrée passer dans une phase plus offensive pour remettre la destination sur le devant de la scène.

L’ACCUEIL DES SAINT-MARTINOIS EN MÉTROPOLE 

La maison de Saint-Martin se charge également de l’accueil et de l’accompagnement des « expatriés » en France. Un soutien non négligeable pour les personnes n’ayant aucun proche sur place et devant faire à des problèmes logistiques, mais aussi pour ceux déjà installés ou les étudiants un peu perdus.

Pour ces derniers, ils peuvent obtenir de l’aide pour débloquer leur demande de bourses, obtenir un logement, ou être mis en contact avec les membres de l’association Pelicarus, qui travaillent en étroite collaboration avec la Maison de Saint-Martin.

Ann Bouard