3230 tonnes de déchets dont 212 épaves de bateaux retirés des eaux territoriales de Saint-Martin
02 December 2022
La montagne de débris que l’on peut apercevoir dans le chantier naval de Sandy Ground, a proximité de la station Cadisco, est impressionnante. Elle n’est pourtant que la face immergée de l’iceberg de l’important chantier d’enlèvement des épaves de bateaux et des débris lourds entrepris dans les eaux saint-martinoises. Depuis le mois de juin dernier, ce sont en effet 3230 tonnes de déchets dont 212 épaves lourdes de bateaux démantelées, qui ont été retirées des eaux territoriales.
Les chiffres sont vertigineux. Et sont le reflet des importants dégâts causés par le passage de l’ouragan Irma, le 6 septembre 2017. Il aura fallu cinq longues années jonchées de multiples péripéties administratives pour parvenir à ces fins et retrouver le lagon de Simpson Bay ainsi que les eaux territoriales de Saint-Martin, libres de navigation et d’activités nautiques. Abondée par des fonds européens (FEDER, programme INTERREG), contraints par des échéances strictes, l’opération devait impérativement être achevée au 31 décembre de cette année ou bien ces financements auraient été perdus. Les délais ont été tenus.
61 tonnes de déchets lourds rien que pour les eaux de la Marina Royale
Ce sont les quelque 61 tonnes de déchets lourds retirées courant de ce mois d’octobre des eaux de la Marina Royale, encore entreposées dans l’enceinte du chantier de Sandy Ground, qui viennent clôturer ce gros chantier, démarré en mai dernier avec la société néerlandaise Koole Constructors aux commandes. Un marché de 7.226 Millions d’euros financé à 80% par les fonds européens. La Collectivité a de son côté abondé les fonds pour l’enlèvement des déchets dans les eaux de la Marina d’Oyster Pond et dans le littoral océanique de la Baie Nettlé, seuls les épaves et les débris présents dans le lagon étaient éligibles aux fonds européens. Parmi les 212 épaves lourdes retirées, on se souvient de celle du Victoria, encastrée depuis le 6 septembre 2017, jour du passage de l’ouragan Irma, dans une habitation de Sandy Ground. Sur les 3230 tonnes de déchets récupérés, 54% ont pu être valorisés.
Un symbole fort pour la renaissance et l’avenir du territoire
Pour parvenir à ces fins, le marché initial passé avec la société néerlandaise Koole Constructors a été complété de 3 avenants. En effet, aux 140 épaves initialement recensées, il a fallu rajouter 72 nouvelles épaves, préalablement oubliées lors du premier recensement ou encore nouvellement déposées (…), dont 55 dans le lagon de Simpson Bay et 17 autres à Oyster Pond. 2500 tonnes supplémentaires de déchets avaient par ailleurs été identifiées par drone.
Mardi dernier, conduites par le directeur du service de la prévention et de la gestion des risques majeurs (COM), Christophe Lieb, en charge de ce dossier, toutes les parties prenantes étaient présentes sur le chantier naval de Sandy Ground, pour, tous ensemble, se féliciter du travail rondement mené, dans le cadre d’une coopération transfrontalière réussie. Collectivité, Etat, représentant de la Commission Européenne, Société Koole et ses représentants évoquaient tous un symbole fort pour une renaissance du territoire.
Step by step
Présent sur le territoire pour l’occasion, Monsieur Leclerc, représentant de la Commission européenne, a insisté sur le fait que ce chantier était un premier pas et devait ouvrir la voie d’un autre programme plus vaste, celui de la mise en œuvre du plan de gestion commun entre les parties française et hollandaise du lagon de Simpson Bay.
Le président Louis Mussington devrait dans les prochains jours lever l’arrêté d’interdiction de navigation et d’activités nautiques dans le lagon. S’agissant du secteur de la Marina Royale, le président Mussington et son vice-président Alain Richardson, également PDG de la Semsamar, avaient par ailleurs indiqué que ces opérations de nettoyage du lagon aux abords de la Marina Royale s’inscrivaient dans un programme plus large : « une rénovation globale du site de la marina Port la Royale (Auberge de mer comprise) jusqu’au stade Albéric Richards comprenant l’aménagement du plan d’eau et des infrastructures, la création de nouvelles zones d’activités, le projet de réhabilitation de l’Auberge de mer ainsi que celui du bâtiment de l’ancien Office de tourisme ».