Agence Française de la Biodiversité : Les cours d’eau en question à Saint-Martin
26 February 2020
Qui l’eut cru ? Il existe bel et bien des cours d’eau à Saint-Martin ! Leur identification dans le but de les réhabiliter puis de les préserver est tout l’enjeu de la mission de l’Office Français de la Biodiversité (OFB), venue à Saint-Martin la semaine dernière.
Commanditée par la préfète Sylvie Feucher, la mission de l’OFB a pour objectif d’identifier d’éventuels cours d’eau à Saint-Martin, source de vie et de biodiversité, mais également élément naturel venant jouer un rôle crucial dans l’équilibre de nos écosystèmes. Les 5 agents et techniciens de l’Office sont venus à Saint-Martin à deux reprises, la première, en septembre dernier, et la seconde, la semaine dernière, et ont pu mettre à jour pour l’heure six cours d’eau (Colombier, Grand Case, La Savane, Pic Paradis, Quartier d’Orléans). Et qui dit cours d’eau, dit source en amont, lit naturel et équilibre biologique. Rien d’étonnant pour les « Anciens » qui connaissent l’histoire de leur île et savent qu’auparavant il y avait des cours d’eau sur le territoire. Des cartographies de 1947 et 1950 révèlent d’ailleurs bien ces cours d’eau et leur lit naturel. D’ailleurs, il n’est pas anodin ni hasardeux que plusieurs quartiers de l’île portent le nom de Spring (Source, en anglais). En revanche, pour les nouvelles générations qui ont toujours vu ces cours d’eau, ou plutôt ces ravines, malmenés par les engins de dragage ou autre, et pour qui, la seule utilité relève de l’évacuation des eaux pluviales en cas de fortes pluies, pour ces générations, la notion de cours d’eau sur le territoire porte à sourire.
Curer les ravines augmente les risques de crues
Alors qu’en pensant protéger les populations on procède au dragage et au curage de ces ravines, notamment en approche des saisons cycloniques, c’est en fait tout un écosystème qui est déséquilibré et qui ne peut plus jouer son rôle naturel, entraînant des conséquences inverses à l’effet recherché : des crues.
Certes, ces cours d’eau identifiés par la mission de l’OFB sont en très mauvais état, mais ils présentent tout de même des signes de vie et d’équilibre écologique. « A notre très grande surprise, on a même découvert des poissons dans certains de ces cours d’eau identifiés. Nous ne sommes pas pour l’heure en mesure de dire si ces poissons sont endémiques, mais il y en avait beaucoup ! », indique Eric Ceciliot, le chef de la mission pour l’Outre-mer à l’OFB.
La mission de l’OFB devra se poursuivre et à terme, ce devrait être une quinzaine de cours d’eau qui seraient identifiés. Un arrêté préfectoral de protection de ces cours d’eau les plaçant sous l’égide de la Loi sur l’Eau (1992) devra par la suite être pris. Et Saint-Martin pourra peut-être alors s’enorgueillir de posséder à nouveau des cours d’eau que la grande majorité pensait alors disparus. La préfète Feucher envisage par la suite de porter la réflexion sur la création de chantiers d’insertion pour l’entretien et la préservation de ces cours d’eau, résolument vitaux pour l’équilibre de la biodiversité locale mais aussi pour la protection des populations.
Certes, ces cours d’eau identifiés par la mission de l’OFB sont en très mauvais état, mais ils présentent tout de même des signes de vie et d’équilibre écologique. « A notre très grande surprise, on a même découvert des poissons dans certains de ces cours d’eau identifiés. Nous ne sommes pas pour l’heure en mesure de dire si ces poissons sont endémiques, mais il y en avait beaucoup ! », indique Eric Ceciliot, le chef de la mission pour l’Outre-mer à l’OFB.
La mission de l’OFB devra se poursuivre et à terme, ce devrait être une quinzaine de cours d’eau qui seraient identifiés. Un arrêté préfectoral de protection de ces cours d’eau les plaçant sous l’égide de la Loi sur l’Eau (1992) devra par la suite être pris. Et Saint-Martin pourra peut-être alors s’enorgueillir de posséder à nouveau des cours d’eau que la grande majorité pensait alors disparus. La préfète Feucher envisage par la suite de porter la réflexion sur la création de chantiers d’insertion pour l’entretien et la préservation de ces cours d’eau, résolument vitaux pour l’équilibre de la biodiversité locale mais aussi pour la protection des populations.