Faire tendre Saint-Martin vers une autonomie en énergie ? Mission pas impossible pour Philippe Guistinati
07 October 2022
Référent local de l’ONG Electricien sans Frontière, Philippe Guistinati est arrivé sur Saint-Martin quelques jours après la catastrophe Irma, en 2017. Il n’a depuis cessé d’œuvrer pour une reconstruction résiliente de l’île. Philippe Guistinati ambitionne aujourd’hui de passer à une nouvelle étape, celle de participer à l’édification d’une île à l’électricité verte, produite par les énergies renouvelables.
Irma, 6 septembre 2017. Quelques jours après la catastrophe, un pont aérien était rétabli avec la Guadeloupe et les premiers avions militaires atterrissaient à Grand Case avec à leur bord des secours en renfort. Parmi eux, Philippe Guistinati, d’Electricien sans Frontière (ESF). L’ONG avait pour première mission de rétablir une alimentation électrique sécurisée pour la Croix Rouge. Une mission exceptionnelle sur le territoire français pour l’organisation non-gouvernementale, d’ordinaire appelée à intervenir à l’étranger, dans les pays en guerre, en crise ou en proie à une catastrophe naturelle. Cinq ans plus tard, et après quelque 150 maisons sécurisées dans leur alimentation électrique, la distribution de 750 lampes-kits solaires et d’une quarantaine de groupes électrogènes, ESF a achevé courant de cette année sa dernière mission, le tout grâce aux financements abondés par la Fondation de France qui représentent un montant total de 600 000 euros.
Cinq années qui auront compté plus que d’autres dans la vie de tous ceux qui ont vécu l’Irma, et qui auront permis de renforcer des liens, rendant encore plus attachant ce petit territoire de Saint-Martin. Il en est ainsi aussi pour Philippe Guistinati. Toujours référent et bénévole actif pour ESF, il a toutefois décidé de prendre ses quartiers à Saint-Martin pour continuer à œuvrer sur le territoire et apporter sa pierre à l'édifice d'un développement résilient de l'île.
Cinq années qui auront compté plus que d’autres dans la vie de tous ceux qui ont vécu l’Irma, et qui auront permis de renforcer des liens, rendant encore plus attachant ce petit territoire de Saint-Martin. Il en est ainsi aussi pour Philippe Guistinati. Toujours référent et bénévole actif pour ESF, il a toutefois décidé de prendre ses quartiers à Saint-Martin pour continuer à œuvrer sur le territoire et apporter sa pierre à l'édifice d'un développement résilient de l'île.
« Mettre à profit mon expertise et mes expériences pour Saint-Martin »
Fort de ses expériences, de ses compétences et de ses croyances envers l’énergie verte, Philippe Guistinati a été et est toujours enrôlé dans de nombreux organismes et autres groupements dédiés aux développement des énergies renouvelables. Outre avoir été durant deux années (2015/2016) président du Groupement des Métiers du Photovoltaïque, l’entité nationale de la fédération française du bâtiment pour les énergies renouvelables, il a également été membre fondateur et président de plusieurs associations régionales qui se positionnent en aide et en accompagnement auprès des Collectivités (Départements du Gard, de l’Hérault, Région Occitanie…) pour développer des projets d’énergie renouvelables participatifs et citoyens.
Ni utopique ni impossible
Le développement des énergies renouvelables est bien un créneau dans lequel Philippe Guistinati est engouffré depuis de nombreuses années. Il s’interroge toutefois sur le peu d’ambition affiché par Saint-Martin pour développer ce créneau sur le territoire qui selon lui possède de très nombreux atouts pour ce faire. « Je rêverais d’apporter ma contribution à la vie de la Cité de Saint-Martin, en participant à la construction énergétique d’une île qui pourrait fonctionner à terme en quasi-autonomie pour sa production d’électricité, à l’instar de la petite île des Canaries, El Hierro, qui s’approche des 100% d’autonomie. Ce n’est ni utopique ni impossible. Contrairement à d’autres territoires, Saint-Martin jouit d’un ensoleillement dont les données et les paramètres sont quasi-identiques toute l’année. Le développement de l’éolien off-shore est aussi tout à fait envisageable… Ce sont des secteurs porteurs d’emplois nouveaux, qui nécessitent aussi des formations et qui touchent de nombreux autres secteurs, dont le BTP. Il suffit juste d’une volonté politique, et Saint-Martin pourrait devenir une sorte de « hub » régional et jouir ainsi d’une image d’une île à l’énergie verte… », nous confie-t-il.
A l’heure où Collectivité et Etat se sont rapprochés pour se pencher sur le sujet du verdissement de l’énergie, en l’occurrence par l’élaboration de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) (lire page 2), serait-il présomptueux de penser que Philippe Guistinati puisse trouver sa place au sein des comités de pilotage afin d’y apporter aussi son expertise ? A bon entendeur…