Friches hôtelières : le préfet Berton entend s’attaquer au problème
Belle Créole, Club Orient, Happy Bay, … Si toutes ces friches hôtelières représentent des affaires bien distinctes dont les données intrinsèques diffèrent, le préfet Vincent Berton a la ferme intention de s’attaquer au problème, en les menaçant de prime abord d’une mise en demeure d’opérer à une mise en sécurité des terrains par une évacuation des déchets et autres détritus qui représentent un danger pour la population.
La Belle Créole et les 165 copropriétaires du Club Orient sont dans la ligne de mire du représentant de l’Etat à Saint-Martin. S’agissant de la Belle Créole sur la route de Terres Basses, près de 30 ans après sa destruction par l’ouragan Luis, en 1995, le site est resté en l’état et représente de graves dangers pour la population. Cela n’est pas admissible pour le préfet Berton. De multiples projets ont été évoqués durant ces trois dernières décennies pour faire revivre ce site grand de près de 10 hectares, mais tous ont avorté, pour diverses raisons : financières, politiques, stratégiques, etc. Pour l’heure à vendre, le site dont les bâtiments sont partiellement détruits et ouverts aux quatre vents restent des lieux de squat, des terrains de jeux pour les amateurs de paintball et les terrains sont privilégiés pour aller y déposer des tonnes d’ordures et autres détritus et gravats de chantiers. « Il faut redévelopper ce secteur et inciter des porteurs de projets et des investisseurs à s’y déployer », indiquait le préfet Berton. En attendant, l’actuel propriétaire va être mis en demeure de mettre l’ensemble de la propriété en sécurité, sous peine de poursuite pénale, même si cette finalité n’est pas celle recherchée par l’Etat et son service de la DEAL. Pour le Club Orient, les problématiques sont différentes. Il y a eu après l’ouragan Irma en 2017, une querelle entre les 165 propriétaires. «S’agissant de ce site, les services de la Collectivité et ceux de l’Etat tentent de mettre en place une démarche de médiation afin de trouver une issue favorable. Nous restons optimistes sur ce dossier », informait Vincent Berton qui précisait également une procédure de mise en demeure pour la mise en sécurité du site.
Happy Bay : autre site, autre problématique. Partiellement détruit également par le passage de l’ouragan Luis en 1995, le site est également resté en l’état, et des problèmes sous-jacents au regard des différents copropriétaires et des compagnies d’assurances ont empêché là-aussi le déploiement de tout projet pour y redonner vie. Le préfet informait qu’un administrateur judiciaire a été nommé et qu’un groupe de travail réunissant la Collectivité, la préfecture et Atout France a été mis en place. Un appel à projet a été lancé qui vient de se clôturer. « Des projets sérieux ont été proposés et nous en sommes au stade de l’étude de certains d’entre eux qui correspondent à la volonté de la Collectivité d’ériger un hôtel haut de gamme », confiait Emilie Nahon, directrice de projet à la DEAL.