Le ramassage des sargasses est imminent
RÉPONDRE À L’URGENCE
Le marché public a été passé trois mois en amont, la Collectivité devant respecter les délais légaux et obligatoires des procédures, ce n’est que cette semaine que les marchés ont pu être attribués et concernent les secteurs de Cul de Sac, Mont Vernon, Grande Caye, Baie de l’Embouchure, Baie Lucas et l’Etang aux Poissons. Le nettoyage de la Baie Orientale, notamment la parcelle AW34, incombe au détenteur de l’AOT, en l’occurrence la société Sindextour. Le choix de deux entreprises, la Société Gumbs Technique Nouvelle et la société Janky Environnement a été validé en conseil exécutif réuni mercredi 3 juillet dernier. Ainsi, la société Gumbs Technique Nouvelle est chargée du ramassage des sargasses des plages de Grande Caye, de Mont Vernon, de la Baie de l’Embouchure et de la Baie Lucas. Dans ces zones moins habitées, il est convenu que la société prestataire qui facturera un tarif journalier de l’ordre de 1440 euros par secteur, à hauteur de 36 000 euros pour une période de 25 jours, devra stocker et étaler les sargasses collectées dans un périmètre de moins de 1 km, afin qu’elles sèchent. Une méthode préconisée par l’Etat et qui permet de diminuer le temps de pourrissement de l’algue brune, période pendant laquelle les gaz toxiques et malodorants sont libérés. Quant à la société Janky Environnement, elle est chargée du ramassage des sites plus peuplées, Cul de Sac, et l’Etang aux Poissons, et devra acheminer sa collecte vers l’écosite de Grandes Cayes. Dans ce cas, les prestations sont facturées à la tonne ramassée, 22.50€ la tonne. Pour ce second prestataire, la charge de collecte représente 10 000 tonnes et les montants sont limités par le marché à hauteur de 112 500 euros. La Collectivité précise que ce marché couvre une période de 12 mois, reconductible 2 fois, soit 36 mois.
MOYENS FINANCIERS LIMITÉS
Depuis que des échouages massifs de sargasses sont parvenus sur les plages de l’est du littoral, la Collectivité a fait appel à une société privée pour répondre à l’urgence. Toutefois « compte-tenu du coût journalier élevé de cette prestation, les montants hors marché public ont été rapidement atteints (25 000€) et il n’est plus possible aujourd’hui d’utiliser ce levier », indiquait la Collectivité qui restait dans l’attente de la mise en œuvre du marché public. C’est désormais chose faite, et le ramassage devra démarrer selon les termes du marché, dès ce début de semaine prochaine. Toutefois, la Collectivité estime qu’il lui sera « difficile de résorber à elle-seule les quantités importantes d’algues échouées ces derniers jours, au regard des faibles moyens qui sont à sa disposition ». En effet, si l’Etat dans son Plan Sargasses Antilles a acté pour Saint-Martin une aide de 370 000€, c’est une somme qui vient en cofinancement et la Collectivité doit également mettre 370 000 euros sur la table. La préfète Feucher a toutefois notifié à la Collectivité que ces fonds de l’Etat étaient d’ores et déjà à la disposition de la Collectivité. Des montants dédiés exclusivement à l’achat de matériel de ramassage (tractopelle, camion, mini-chargeur et cribleuse), pour lesquels les délais d’achat sont longs, et qui nécessitent également que les agents soient formés à leur utilisation.
PRÉVOIR L’AVENIR
Consciente de l’impact de ces algues brunes sur la population tant pour la santé, la biodiversité ou encore le développement économique, la Collectivité souhaite s’inscrire dans le plus long terme en participant à la prochaine conférence internationale de lutte contre les sargasses, initiée par la Région Guadeloupe et la ministre des Outre-mer Annick Girardin, qui se tiendra en octobre prochain. Réunissant le plus grand nombre d’îles des Caraïbes impactées par ce fléau des sargasses, l’objectif de cette conférence internationale est de mobiliser des moyens internationaux pour endiguer les effets néfastes des échouements massifs de sargasses, de conforter et renforcer la collaboration entre les acteurs de la Caraïbe et de créer un réseau d’experts techniques et scientifiques autour de la problématique sargasses à l’échelle de la Caraïbe. L’élue territoriale en charge de l’environnement, Pascale Alix-Laborde y représentera la Collectivité de Saint-Martin.
DIFFICILES PRÉVISIONS POUR LES ILES DU NORD
Dans son bulletin de surveillance publié le 1er juillet, la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL) indique comme tendance pour les 2 prochaines semaines que « des radeaux de sargasses ont été détectés dans le secteur est des îles, en zone atlantique, le 28 juin. Les systèmes de courants sont complexes avec un fort courant entrant dans l'archipel par le sud et transportant des sargasses vers le nord-ouest. Les courants en zone atlantique ont une dominance ouest, convoyant les algues vers les îles.
Ces courants circulaires ont tendance à renvoyer les algues vers les îles, mais les données pour les îles du nord et la Guyane ne permettent pas de faire de prévision. Des signaux sont détectés essentiellement dans le secteur sud de l'archipel guadeloupéen. Les nappes localisées en zone caraïbe sont transportées vers le nord. Les signaux visibles beaucoup plus au large et au nord-est remontent vers le nord ».