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Pollution marine dans les Caraïbes : plus une minute à perdre !

Par Ann Bouard
02 July 2019
Un nouveau rapport, celui de la Banque Mondiale, alerte sur l’ampleur de la pollution marine en mer des Caraïbes. Il appelle à intervenir d’urgence pour régénérer des écosystèmes dégradés et protéger les ressources marines, sources clés de nourriture, de subsistance et d’emplois pour des millions de personnes vivant du tourisme, de la pêche et de l’économie bleue.

La pollution marine dans les Caraïbes menace la résilience de la région au changement climatique. «La mer des Caraïbes est vitale pour des millions de personnes. Une action concertée s’impose pour mettre fin à la dégradation de la mer et inverser la tendance dans les Caraïbes», a déclaré Tahseen Sayed, directrice des opérations de la Banque mondiale pour les Caraïbes. «Une gestion efficace des plastiques, des déchets solides et des eaux usées est la première des priorités pour léguer un patrimoine bleu aux générations à venir».
Le rapport, intitulé «Marine Pollution in the Caribbean: Not a Minute to Waste» recense les principales sources de pollution et leur impact. Il présente aussi un plan d’action pour faire reculer cette menace et se tourner vers une «économie bleue» plus durable, capable de stimuler la croissance et de renforcer la résilience tout en préservant les ressources de l’océan.

320 000 TONNES DE DÉCHETS PLASTIQUES

Les écosystèmes marins sont source de nourriture et fournissent des emplois à plus de 35 pays de la région à travers le tourisme, la pêche, le transport maritime et les ports. La pollution marine, notamment due aux plastiques, eaux usées, ruissellement des terres agricoles, produits pétroliers et autres substances chimiques, menace entres autres le tourisme, qui représente 15 % du PIB de la région, et la pêche qui assure les revenus et la sécurité alimentaire des populations les plus pauvres.
La pollution marine n’est pas seulement un problème environnemental, c’est aussi une priorité économique et sociale. La plupart des habitants des petits États insulaires en développement vivent à moins de dix kilomètres de l’océan et sont particulièrement exposés aux maladies gastro-intestinales résultant des déchets non traités et aux virus transmis par les moustiques qui se reproduisent dans l’humidité des amas de détritus. 
Cela constitue une grave menace pour le développement de la région et la qualité de vie de ses habitants. 
Mais le problème récurrent demeure les particules plastiques qui flottent dans les eaux. Selon le rapport, plus de 320000 tonnes de déchets plastiques sont ainsi abandonnés chaque année. 

L’ESPOIR DU ZÉRO PLASTIQUE ?

De nouvelles mesures, au niveau régional et mondial, sont en cours d’adoption pour s’attaquer à cette pollution. Déjà quatorze  pays de la zone ont  interdit l’utilisation des sacs plastiques jetables et/ou des mousses de polystyrène, et beaucoup ont rejoint le mouvement mondial, lançant des campagnes de sensibilisation et adoptant une nouvelle législation... Mais Saint-Martin ne fait pas partie de ces pays et les lois pourtant ratifiées en métropole peinent à y être appliquées (toujours autant de sacs plastiques dans les superettes chinoises et d’ustensiles non dégradables dans les restaurants de plage), les eaux usées sont toujours déversées directement dans la mer (un petit tour à Friar’s Bay permet de s’en convaincre et ne parlons pas des bateaux de croisières !) … l’île est à la traîne !
Le rapport présente les principales priorités pour assurer la salubrité, la productivité et la résilience d’une mer des Caraïbes pouvant réellement promouvoir une croissance bleue durable dans la région … encore faudrait-il qu’elles soient mise en application, ne serait-ce que la première qui demande de mettre un terme au déversement des déchets dans les océans !

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Ann Bouard