Saint-Martin : l’île aux singes ?
Par Ann Bouard
02 November 2022
Longtemps cantonnés sur les hauteurs de Pic Paradis, les singes osent des incursions de plus en plus fréquentes dans presque tous les quartiers. Leur population a explosé après Irma. Ils sèment la zizanie chez les habitants, constituent un problème à la fois environnemental, sanitaire et de sécurité pour certains mais sont à préserver pour d’autres. Les points de vue diffèrent. Premier volet : le point de situation avec la Réserve Naturelle de Saint-Martin.
Le problème de la prolifération des singes sur l’ensemble de l’île n’est pas nouveau. Déjà en 2015, le gouvernement de Sint Maarten avait sollicité la Réserve Naturelle de Saint-Martin en vue d’une collaboration transfrontalière pour mieux gérer leur population. Leur recensement afin d’estimer leur population, la mise en place d’un suivi de localisation de leurs territoires, et l’éventualité d’une régulation de leur natalité avait été envisagée, mais pas leur éradication.
En raison des différences de législations entre les deux parties de l’île, la collaboration s’est avérée plus complexe que prévu et en 2017, il y a eu Irma. Les cyclones sont souvent cause de dispersion chez les espèces envahissantes. Poussés par le manque de nourriture après le passage de l’ouragan, les singes sont descendus prospecter pour trouver de quoi se rassasier et sont restés.
Aujourd’hui, si la partie française a décidé de cohabiter avec eux sans engager d’actions ; en effet, il faudrait que l’espèce soit reconnue envahissante ce qui est le cas et chassable, ce qui n’est pas le cas. Le gouvernement seul habilité à décréter une espèce chassable, ne l’a pas fait à ce jour. La Réserve, elle, est compétente uniquement sur le territoire qu’elle gère, en dehors de ce périmètre, les actions potentielles devront être gérés par les services compétents de la Collectivité et de l’État.
Cependant, St Kitts et Nevis ou la Barbade commencent à se pencher sur la question car les problèmes notamment avec les agriculteurs sont de plus en plus fréquents. En Guadeloupe, le problème devient là aussi émergent. A Sint Maarten, il en va autrement et on parle de les euthanasier.
En raison des différences de législations entre les deux parties de l’île, la collaboration s’est avérée plus complexe que prévu et en 2017, il y a eu Irma. Les cyclones sont souvent cause de dispersion chez les espèces envahissantes. Poussés par le manque de nourriture après le passage de l’ouragan, les singes sont descendus prospecter pour trouver de quoi se rassasier et sont restés.
Aujourd’hui, si la partie française a décidé de cohabiter avec eux sans engager d’actions ; en effet, il faudrait que l’espèce soit reconnue envahissante ce qui est le cas et chassable, ce qui n’est pas le cas. Le gouvernement seul habilité à décréter une espèce chassable, ne l’a pas fait à ce jour. La Réserve, elle, est compétente uniquement sur le territoire qu’elle gère, en dehors de ce périmètre, les actions potentielles devront être gérés par les services compétents de la Collectivité et de l’État.
Cependant, St Kitts et Nevis ou la Barbade commencent à se pencher sur la question car les problèmes notamment avec les agriculteurs sont de plus en plus fréquents. En Guadeloupe, le problème devient là aussi émergent. A Sint Maarten, il en va autrement et on parle de les euthanasier.
Potentiellement invasifs et dangereux
Originaires d'Afrique, et introduits par l'homme dans les Petites-Antilles il y a de nombreuses années, le singe vervet (Chlorocebus pygerythrus), aussi appelé singe vert, est une espèce potentiellement invasive et dangereuse. «On a eu à Saint-Martin des cas d'agressions de chiens et on peut avoir des morsures sur l'homme car ils sont capables de rentrer dans les maisons quand ils ont faim», indiquait David Rozet, chef du service mixte de la police de l'environnement de Guadeloupe en novembre 2017. Il peuvent aussi véhiculer certaines maladies, directement ou indirectement par le biais des moustiques, telles que la dingue, le chikungunya, la rage, l'hépatite E, ou le virus B herpès. Très intelligents, ils sont capables de déployer forces ruses pour arriver à leurs fins, mais ils sont également agressifs. Ils ne se contentent plus de visiter les jardins et entrent dans les maison, avec une prédilection pour les cuisines.
Intelligents et mignons aussi
Dans la communauté hiérarchisée des singes verts, le mâle dominant a droit de préférence sur les femelles. Celles-ci donnent naissance généralement à un petit après seulement 5 à 6 mois de gestation et ils vivent environ trente ans. De 35 à 50cm de long (en ajoutant une queue de 30 à 50cm) pour un poids jusqu'à 3,5 kg pour la femelle et 4,5 kg pour le mâle, ils ont un régime omnivore qu’ils adaptent selon les opportunités: fleurs, cultures, feuilles, fruits, insectes, œufs, petits oiseaux ou encore rongeurs.
Rester à distance
En cas de rencontre inopinée avec un de ces visiteurs il convient de ne pas les acculer en leur laissant une voie de fuite (ne pas leur bloquer le passage vers l’extérieur de la maison par exemple). Bien entendu, il ne faut jamais les nourrir car une fois l’habitude prise il sera très difficile de s’en débarrasser. Pour limiter les dégâts aux abords des maisons et parer à leurs attaques, la Nature Foundation proposent quelques solutions comme agiter un serpent en caoutchouc (assez réaliste si possible) en se déplaçant dans le jardin pour les dissuader d’entrer dans la zone, les arroser pour les faire fuir, planter des piments ou du gingembre réputés les tenir à distance ou s’il n’y a pas d’autres solutions installer une clôture électrique à faire fonctionner pendant leurs heures d'activité (tôt le matin et en fin d'après-midi / soirée). Il faut toujours garder à l’esprit que ce sont des animaux sauvages et qu’ils ne doivent pas être approchés.
Dans notre prochaine édition, les actions envisagées sur la partie néerlandaise de l’île et la réaction de Sea Sherperd SXM.
Ann Bouard