Sargasse Project : plus qu’un projet, bientôt une réalité
Par Ann Bouard
13 October 2020
Pierre-Antoine Guibout, à l’origine de ce projet révolutionnaire, avait remporté en novembre dernier le prix « Start » du concours Innovation Outre-Mer. Presque un an plus tard, le projet est non seulement en passe de se concrétiser, mais surtout il connait de nouvelles évolutions … et devrait bientôt concerner Saint-Martin.
Cet ingénieux entrepreneur a trouvé comment transformer les sargasses tout juste échouées en pâte, avec les mêmes propriétés cellulosiques que le papier et le carton. Aujourd’hui, il passe à la vitesse supérieure avec des briques de sargasses et s’attelle à développer la phase de production.
BPI France : promesse tenue !
A Paris, outre la distinction, il recevait l’assurance d’être accompagné par deux parrains, le pôle outremer de France Télévision et la Banque Publique d’investissement (BPI). Après avoir effectué toutes les démarches pour être éligible, aidé par son associé Yohan Adam pour les démarches administratives et par son épouse Alexandra pour la partie communication, Pierre Antoine Guibout a reçu ce mois-ci la bourse French Tech de BPI d’un montant de 30 000 €. Un sérieux coup de pouce qui vient s’ajouter à celui de la CEM (Chambre Économique de Saint-Barth) qui lui a versé en début de mois 5 000 €, dans le cadre de l’accompagnement au projet professionnel. Une exception, car les sommes octroyées sont habituellement limitées à 2500 €. La CEM a jugé que Sargasse Project, pour ses innovations, méritait mieux ! Des aides financières non négligeables pour la jeune Start up, qui vont lui permettre de passer à la seconde étape, la phase de production à grande échelle.
1ère fabrique de pâte à sargasse
Le laboratoire de recherche et de développement est à Saint-Barth, mais c’est en Guadeloupe que sera installée la première fabrique de pâte à sargasse, en 2021 si tout se passe bien. Ceci pour des raisons évidentes de logistiques (difficulté de trouver un emplacement à St Barth, foncier trop onéreux) et surtout d’échouages de sargasses plus limités. Bonne nouvelle, la seconde fabrique, elle, sera implantée à Saint-Martin.
Toute l’ingéniosité du projet est qu’il s’adapte en fonction des territoires. 4 000 m2 en Guadeloupe, 150 à 200 m2 à Saint- Martin, et ensuite l’aventure devrait se poursuivre sous forme de franchises en Martinique, au Mexique puis en Afrique de l’ouest, notamment en Sierra Leone. Le projet tient compte des échouages des sargasses qui en fonction des courants et de la saison migrent vers d’autres côtes.
Toute l’ingéniosité du projet est qu’il s’adapte en fonction des territoires. 4 000 m2 en Guadeloupe, 150 à 200 m2 à Saint- Martin, et ensuite l’aventure devrait se poursuivre sous forme de franchises en Martinique, au Mexique puis en Afrique de l’ouest, notamment en Sierra Leone. Le projet tient compte des échouages des sargasses qui en fonction des courants et de la saison migrent vers d’autres côtes.
Quand les sargasses deviennent la solution du quotidien
Après la pâte à papier et à carton, les phases de test ont continué sur une pâte à sargasse cette fois solide. L’idée des briques est née de la demande d’un acteur industriel de la cellulose moulée. Le premier test démontre que la transformation est assez facile. Assez basiques pour le moment les petites briques pourront servir à la construction mais pas que … car le procédé démontre que les sargasses, solidifiées, sont assez résistantes pour être moulées en toutes formes d’objets. A terme, tout ce que l’on connait actuellement sous forme d’emballage plastique pourraient être remplacé par ces moulages de sargasses.
Et tout cela avec un procédé relativement simple : une machine transforme les sargasses en cellule moule ; de 15m de long et 20m de large, elle peut être transportée pour permettre de produire localement tout ce qui est en plastique. Avec un tel procédé, on peut envisager que les produits en sargasse soient exportés dans le monde entier depuis la Guadeloupe et Saint-Martin. Un pari fou qui est la finalité du projet !
Et tout cela avec un procédé relativement simple : une machine transforme les sargasses en cellule moule ; de 15m de long et 20m de large, elle peut être transportée pour permettre de produire localement tout ce qui est en plastique. Avec un tel procédé, on peut envisager que les produits en sargasse soient exportés dans le monde entier depuis la Guadeloupe et Saint-Martin. Un pari fou qui est la finalité du projet !
Ann Bouard