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Sargasses : Installation à titre expérimental de filets de barrage dans les Baies de Cul de Sac et de l’Embouchure

09 September 2022
Les services de l’Etat et ceux de la Collectivité ont annoncé la pose, à titre expérimental, et ce avant le début de la prochaine saison des sargasses (mai 2023), de filets de barrage dans la Baie de Cul de Sac et dans la Baie de l’Embouchure, au niveau de l’entrée de l’étang aux Poissons. Une première réponse au fléau d'échouement des sargasses, avec pour objectif immédiat de préserver l’activité économique de Cul de Sac et de l’îlet Pinel, l’environnement naturel sur ces sites et la santé publique.
La première réunion du Comité de pilotage de lutte contre les sargasses, co-présidée par la préfecture et la Collectivité, s’est tenue mercredi dernier. Un dispositif créé localement qui s’inscrit dans le Plan Sargasses 2, lancé par le gouvernement en mars dernier, doté de près de 36 millions d’euros sur une période de 4 ans (2022/2025), et qui traduit une augmentation de près de 30% des financements de l’Etat. Parmi les premières mesures déjà actées, la prise en charge jusqu’au 15 octobre prochain, de 80% des montants alloués par la Collectivité de Saint-Martin à la collecte des algues brunes échouées. A noter ici que la Collectivité de Saint-Martin a alloué pour cette année et jusqu’à ce jour, un budget d’environ 350 000 euros pour le ramassage des échouements d’algues.
 
Renouvellement des marchés de collecte ; installation de capteurs d’H2S
 
Au-delà des échanges sur la situation – récurrence chaque année des échouements, augmentation des volumes et un rallongement de la saison des échouements - avec l’ensemble des acteurs concernés (Etat, COM, acteurs économiques, le Conservatoire du Littoral, la Réserve Naturelle, Collectif de riverain et le soutien technique de la DEAL et de l’ARS…), cette première réunion du comité de pilotage avait pour objectif de poser des décisions pour le court terme, le moyen terme et le long terme.
Sur le court terme donc, la Collectivité a annoncé le renouvellement du marché d’attribution pour la collecte des algues sur les différents sites, avec des aménagements et des définitions plus précises dans les contraintes techniques. Le nouveau marché sera opérationnel dès le mois de mai prochain, premier mois de l'année où sont constatés des échouements de sargasses. La Direction de l’environnement envisage d’augmenter ses effectifs dédiés à ce sujet. Le territoire va par ailleurs se doter de capteurs fixes automatisés qui seront installés sur les côtes impactées et qui vont permettre de faire des relevés en continu des émanations d’hydrogène sulfuré.
 
Sanctuariser la Baie de Cul de Sac et protéger la mangrove de l’étang aux Poissons
 
La grande nouveauté réside dans l’installation de filets de barrage et de déviation. Le premier sera installé au large mais a proximité de l’embarcadère de Cul de Sac et viendra dévier les arrivages de sargasses vers chaque extrémité de la Baie, protégeant ainsi l'embarcadère pour Pinel, l’activité économique des passeurs et de l’îlet Pinel. Le second filet de barrage devra prendre ses quartiers au niveau de la Baie de l'Embouchure, face à l’entrée de l’Etang aux Poissons, limitant ainsi les désagréments causés aux riverains de la rue de Coralita (Quartier d’Orléans/ Oyster Pond), mais également la menace qui pèse sur l’écosystème naturel de la mangrove ; le ramassage mécanique à cet endroit étant rendu très compliqué. Déviés, les échouements des algues seront collectés.
L’objectif principal est d’être prêt avant la fin du premier trimestre 2023, soit avant ce que l’on appelle désormais « la saison des sargasses ».
 
L’Etat est désormais aux côtés de la COM
 
Ces premiers investissements d’un coût d’environ 100 000 euros, entrent dans les champs des mesures 6 et 11 du Plan Sargasses 2 et seront accompagnés financièrement par l’Etat dans une proportion qui reste pour l’heure non communiquée.
Sur un plus long terme, des dispositifs de barrages en mer sont envisagés, mais nécessitent préalablement des études poussées de courantologie et de faisabilité dans leur ensemble. Des études qui devraient être lancées dans les mois à venir.
L’Etat semble donc aujourd’hui bien conscient du fléau et de ses conséquences sur nos économies locales, mais aussi sur l’environnement et sur la santé publique, et s’inscrit désormais aux côtés de la Collectivité pour lutter et y apporter des réponses.