Séances publiques de présentation du PPRN révisé : informer la population des risques encourus
En présence de la préfète Sylvie Feucher, cette première réunion publique de présentation du PPRN révisé avait pour objectifs d’informer la population des risques encourus à résider en bord de mer. A partir d’images satellites du territoire, les submersions marines provoquées par l’ouragan Irma dont les relevés ont été réalisés par le CEREMA (Centre d’Etudes et d’Expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’Aménagement), ont été reportées dans chacun des quartiers de Saint-Martin situés en bord de mer.
Ces nouveaux relevés de mesures sont venus se superposer sur le PPRN qui était en vigueur depuis 2011, sachant que c’est la première fois qu’ont été calculées pour Saint-Martin ces submersions marines.
JUSQU’À 5 MÈTRES DE SUBMERSION MARINE
Selon le responsable du « pôle risques naturels » de la DEAL, Elie Razon, le Centre national d’Etudes Spatiales, COPERNICUS, a établi que 11% du bâti situé dans les zones ont été submergés par la mer pendant le phénomène Irma, ce qui représente plus de 20% du bâti endommagé sur toute l’île. Des ratios importants et c’est pourquoi la DEAL, à travers ce PPRN révisé met en exergue une délimitation des zones les plus exposées aux risques.
Des études sont ressorties que les zones les plus impactées l’ont été avec une submersion d’environ 5 mètres par rapport au niveau 0 de la mer. Ainsi, la Baie Nettlé et Sandy Ground ont subi respectivement une submersion de 3m45 et 3m68. A la Baie Orientale, la mer est rentrée dans les terres sur 350 mètres. Quant au quartier d’Oyster Pond, il s’est vu submergé par 5 mètres d’eau (toujours par rapport au niveau 0 de la mer).
AUGMENTER LA RÉSILIENCE
« En reconstruisant mieux et en connaissant les zones qui sont les plus à risques le territoire sera mieux en capacité de faire face à une nouvelle catastrophe si elle devait avoir lieu, et surtout revenir plus rapidement à un équilibre stable, c’est cela augmenter la capacité de résilience du territoire », affirme Elie Razon qui explique également que « cette révision du PPRN de submersion sera suivie de nouveaux zonages et de nouvelles cartes, puis de nouvelles réglementations ». Selon le CEREMA, en fonction des données actuelles, le territoire sera reconstruit en septembre 2021
« PAS QUESTION D’EXPROPRIER, NI DE DÉTRUIRE »
Face à ces constats superposés et visualisés sur les images satellites de Saint-Martin, l’objectif clairement affiché de l’Etat est de mettre en garde les populations contre les risques auxquels elles s’exposent en résidant en bord de mer : « Notre rôle est de protéger les populations et de réglementer les zones vulnérables », affirmait la préfète Feucher qui insistait toutefois : « Il n’est pas question d’exproprier quiconque, ni de détruire les habitations situées dans ces zones à risques, mais d’informer la population et les institutionnels ». Ce sont certainement aussi les compagnies d’assurances qui devront s’emparer de ces nouvelles données pour réactualiser les primes d’assurance.
PROCHAINE RÉUNION LE MARDI 23 AVRIL
Faute d’une large communication de cette première réunion publique réunion d’information qui devait pourtant intéresser un plus grand nombre, le public était peu nombreux. A ce sujet, la Préfète a assuré pouvoir réitérer cette première réunion si la population le souhaitait et a également consenti à organiser les prochaines réunions en fin de journée plutôt qu’en matinée, afin que les personnes puissent s’y rendre en dehors de leurs heures de travail.
Deux autres réunions publiques sont d’ores et déjà programmées, la première le mardi 23 avril où seront présentées de nouvelles cartographies et de nouveaux zonages, et la seconde le 10 mai où ce sont les nouvelles réglementations qui seront présentées à la population.
En bleu, la submersion marine provoquée par Irma dans le quartier de Sandy Ground.
A SAVOIR
Lors de sa visite officielle en septembre 2018, le président Macron « a passé commande » de révision du PPRN pour l’île de Saint-Martin. Alors que le PPRN en vigueur avait été actualisé en 2011, les aléas observés lors du passage de l’ouragan Irma ont excédé les risques jusqu’alors indiqués. Cette révision du PPRN se limite au seul risque de submersion marine liée à un cyclone et se situe dans le cadre du « porter à connaissance ».