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Tortues marines : la saison bat son plein

Par Ann Bouard
06 September 2022
Les sites de pontes des tortues sont surveillés durant toute la saison, qui s’étend de mars à novembre, avec un pic de juillet à septembre. Mais l’activité de l’homme et le réchauffement climatique ont une incidence aussi sur ce cycle naturel.
Les données sont collectées sur les 16 plages de la partie française de l’île qui font l’objet d’un suivi par des éco-volontaires, recrutés et formés par la Réserve Naturelle, dont les équipes se chargent, elles, de la surveillance de Tintamarre.
Chaque mois les 30 à 60 éco-volontaires, qui se relaient pour patrouiller deux fois par semaine tout au long de la saison, transmettent leurs relevés à la Réserve Naturelle. Si le début de la saison a été relativement calme, les choses semblent s’accélérer depuis fin août.
340 patrouilles ont d’ores et déjà été effectuées et seulement 90 traces ont été enregistrées laissant présager un glissement des pontes vers l’arrière-saison. Une à cinq traces ont été constatées à chaque passage sur Baie aux Prunes, plage qui semble avoir désormais les faveurs des tortues qui ont délaissé Baie Longue, tout comme la Baie Orientale. Pour cette dernière la fréquentation importante, les nombreux aménagements, les sargasses et la manière dont elles sont enlevées, sans considération de l’activité naturelle, expliquent qu’aucune trace n’ait été relevée depuis le début de la saison lors des 43 patrouilles réalisées. A Anse Marcel, les traces de ponte d’une tortue imbriquée, reconnaissable par son étroitesse (50 cm), sa dissymétrie (une patte après l'autre) et la recherche de la végétation de haut de plage pour y installer son nid, ont été constatées la semaine dernière. Cependant, la lecture de cette trace montre que la tortue a fait demi-tour sans déposer ses œufs. Là encore, l’environnement perturbant en journée (bruits, odeurs, mouvements) mais aussi la nuit (lumières) pourrait être la cause de ce volte-face. A noter que si les tortues pondent souvent la nuit, elles peuvent être désorientées par la pollution lumineuse. A tel point que même les petits, une fois éclos, se dirigent vers les résidences au lieu de retourner à la mer.
C’est pourquoi il est important de ne pas perturber les pontes, en respectant le calme et la propreté des plages qui attirent ces espèces protégées. Leur statut de conservation mondial appelle à la plus grande prudence, pour que demain encore nous puissions continuer d'avoir une chance de les observer librement
Tout au long de l’année, la Réserve Naturelle recrute et forme des éco-volontaires. Les personnes qui souhaiteraient suivre la fin de la saison et intégrer les patrouilles peuvent contacter le 06 90 34 77 10.
Ann Bouard