Fête de Grand Case : historique, populaire et culturelle
Le 21 juillet Grand Case conjugue les célébrations : celle de la mémoire de Victor Schœlcher et celle du village. Une fête qui se veut, historique et culturelle tout en restant populaire et bon enfant. Les festivités ont duré toute la matinée, avec le traditionnel défilé, et se sont poursuivies avec de nombreuses animations et concerts dans l’après-midi jusque tard dans la soirée, avec à 21h le point d’orgue, le feu d’artifice tiré depuis la baie.
Ces célébrations sont généralement l’occasion pour les politiques et les officiels de faire passer quelques messages lors de leurs allocutions. Cette année, cela a cependant été réduit au strict minimum avec deux brefs discours, celui de la 3e vice-présidente Dominique Démocrite-Louisy, qui représentait le Président en vacances et celui du Préfet Vinent Berton.
GARDER SON HISTOIRE EN MÉMOIRE
Tous deux érudits et au fait de l’histoire se sont accordés pour rappeler toute l’importance de ces événements qui se sont déroulés, certes il y a trois siècles, mais qui ont déterminés notre mode de vie d’aujourd’hui.
Pour Dominique Démocrite-Louisy, la fête de Grand Case doit en effet permettre à chacun de ne pas oublier sa culture, son histoire et permettre d’échanger avec les anciens, pour se rappeler d’où il vient et construire son avenir et un monde meilleur.
L’élue se souvient, lors de ses premiers cours à Saint-Martin il y a une quarantaine d’années, lorsque ses élèves attribuaient le 14 juillet à la fête de Marigot, bien loin de la prise de la Bastille, et le 21 juillet à la fête de Grand Case, oubliant l’engagement de Victor Schoeler pour libérer des milliers d’hommes et femmes. « Nous ne pouvons faire l’impasse sur ce pan d’histoire, car la liberté et la paix ne sont jamais acquises de manière définitive ».
Si le Préfet a débuté son discours en rendant un hommage particulier à Victor Shcœlcher, ardent défenseur de la liberté dont le travail inlassable en tant qu’abolitionniste fut déterminant, il est un autre homme comme l’a également souligné la 3e vice-présidente, qu’il convient de ne pas oublier.
Il semble en effet nécessaire d’associer à ces commémorations, le martiniquais Auguste Perrinon, né en 1804 comme Schœlcher, et qui lui aussi a consacré sa vie à la cause abolitionniste et à l’émancipation de ses frères. Son attachement à l’île de Saint-Martin était tel, qu’il repose d’ailleurs aujourd’hui au cimetière de Marigot. Pour Vincent Berton, dans un monde où la tendance est la déconstruction de l’histoire, il ne faut pas juger avec nos yeux de contemporains la réalité de l’esclavage au 19e siècle. C’est avec optimiste que le Préfet a conclu son discours rappelant qu’en ce jour de fête, « la personne humaine se doit d’être au centre de l’attention ; la population de Saint-Martin est un tissu unique et précieux ».