Heineken regatta : La course comme si vous y étiez
Depuis plus de 20 ans, ces 4 aficionados venus de Saint-Barthélemy ne manqueraient la compétition pour rien au monde. Ils nous emmènent avec eux dans les coulisses de l'évènement.
Voilà trois semaines que l’équipage du «Flying Nemo» passe au peigne fin chaque recoin de leur «Dehler 30 One». A bord, deux artisans, un chef d’entreprise, et un radiologue qui n’hésitent pas à bousculer quelque peu leur quotidien de pères de familles pour vivre leur passion: «A Saint-Barth, on nous apprend à naviguer dès le primaire, explique- t-ils. On y consacre même tout un trimestre ». Rien d’étonnant donc à ce que ces 4 amis répondent présents chaque année depuis plus de 20 ans, squattant même parfois les premières marches du podium.
Trois jours avant le coup d’envoi, l’équipage qui a participé à la course de l’Alliance en novembre dernier a accumulé les sorties en mer histoire de retrouver certains automatismes :«Nous sommes assez détendus pour cette édition, on ne se met pas la pression », assurent-t-ils toutefois. On est là pour se faire plaisir avant tout». Hier matin, l’heure était donc au briefing avant le départ de Simpson Bay. Le temps de rappeler à chacun sa mission, de vérifier la météo, et d’adapter son parcours en conséquence. Si la première journée a essentiellement consisté pour leur catégorie 5 à alterner les manoeuvres sur un parcours balisé de Philipsburg en faisant preuve d’une grande tonicité, ils le savent, le plus dur de cette compétition sera une fois encore l’épreuve redoutée du tour de l’île: «C’est particulièrement long, expliquent-ils. Il faut gérer la grosse remontée de Marigot et Grand Case, rester concentrés, et surtout, bien gérer sa lecture du plan d’eau». Une préparation qui ne met pas à l’abri des mauvaises surprises, comme de se retrouver embourbé au milieu des sargasses: «ça fausse complètement le plan de jeu, déplorentils. On est équipés de perches mais il vaut mieux anticiper ce type d’éléments pour ne pas se retrouver à faire une marche arrière en pleine course de vitesse!».
Autres galères récurrentes pour les passionnés: subir une casse sur le bateau, souffrir d’une légère commotion due aux vagues, voire, passer par-dessus bord après s’être pris les pieds dans les cordes. Et lorsque les ennuis ne viennent pas de leur bateau, c’est du côté des autres compétiteurs qu’il faut regarder :« Il y a des gens cools et d’autres avec qui la tension peut vite monter, avoue l’équipage. On préfère éviter d’aller chaque soir devant le jury et attendre 2 heures pour faire des réclamations même si ça peut arriver ».
Heureusement, le soir, après la compétition, place au fun au «regatta village» pour l’équipage du «Flying Nemo» :«On mange, on prend l’apéro, et on enchaîne avec une partie de belote », s'amusent-ils. Dimanche soir en revanche, les 4 compétiteurs reprendront la direction de l’île voisine pour reprendre le travail, et ce, dès lundi!