Skip to main content

Comparutions immédiates : Intra familiales ou en milieu professionnel, les violences sont impardonnables

Par Ann Bouard
16 October 2020
Les affaires de violences au tribunal sont récurrentes. Chaque dossier est différent, le contexte varie, les protagonistes se repentent après coup, mais le mal est fait et le verdict souvent sans appel, c’est la case prison.
 
Trois comparutions immédiates pour violence sétaient jugées au tribunal de Saint-Martin mercredi dernier. L’un des prévenu, sous contrôle judiciaire depuis juillet dernier, ne s’est pas présenté et sa convocation est restée sans suite. Il sera recité à l’audience du 25 novembre et son contrôle judiciaire est levé dans l’intervalle. Le second sera jugé, l’autre attendra son procès en prison ...
 
Agression sexuelle sur la mère de son enfant
Un garçon de onze ans qui vit en métropole avec sa mère, une fille de cinq mois avec sa dernière compagne, un travail d’insertion dans les espaces verts, un projet de création de salon de coiffure… MR, à 32 ans, est malgré tout toujours rattrapé par ses démons. Déjà condamné à dix reprises, entre 2008 et 2016, pour des faits de violences, de vols ou usage de stupéfiants, il était à nouveau sur le banc des accusés, inculpé de violences et d’agression sexuelle envers son ex-compagne. Des faits requalifiés pour être jugés en correctionnelle mais qui pourraient relever de la cour d’assises.
Le week-end dernier, il rencontre son ex dans un des bars de Sandy Ground, il la raccompagne chez elle. Ils ont partagé cinq ans de relations chaotiques et passionnelles, mais sont séparés depuis deux mois. Tous deux alcoolisés, ils se disputent violement. Il lui vole son téléphone, sa carte bleue et des espèces, puis en vient aux mains, la tirant par les cheveux dans les escaliers, lui cassant les ongles, déchirant ses sous-vêtements … jusqu’à l’agression sexuelle, très violente si l’on s’en réfère au descriptif détaillé des actes énumérés par le juge et que la décence ne permet pas de reporter dans ces pages. Placé en garde à vue samedi, puis en détention provisoire mardi, il a demandé un délai afin de préparer sa défense.
Argumentation sur laquelle il aura tout le loisir de réfléchir, car le tribunal a décidé son maintien en détention afin d’éviter toute récidive ou pression sur la victime. Ne souhaitant pas être jugé en visio-conférence, il le sera donc le 20 novembre prochain à Basse Terre où il sera incarcéré jusqu’au procès.
 
Une cohabitation qui tourne mal
A Saint-Barth, six ouvriers sont logés par l’entreprise de construction qui les emploie. Mais la colocation ne se déroule pas dans les meilleures conditions. YB, 34 ans, intègre les lieux le 27 juin dernier. Deux jours plus tard, les choses dégénèrent. Il comparait pour avoir eu recours à la violence envers deux de ses colocataires avec menace d’un couteau. YB avait demandé l’assistance d’un avocat commis d’office mais c’est seul qu’il se présente à la barre, un premier avocat ayant refusé de le défendre. C’est donc au pied levé que l’avocat présent ce jour au tribunal pour une autre affaire accepte de le représenter … dix minutes pour prendre connaissance du dossier et l’affaire peut être jugée.
YB appelle les gendarmes après s’être battu avec les deux ouvriers qui partagent sa chambre. Ceux-ci lui auraient subtilisé sa carte d’identité, sa carte bancaire et 400 € en espèces. Il demande des explications. Les deux ouvriers le frappent, il se défend. Ses assaillants partent en camion, pour aller prévenir le patron de l’entreprise. Les gendarmes trouveront sur les lieux des gouttes de sang dans le salon et la chambre, et les papiers de YB, en place dans le sac de ses affaires, avec un couteau de cuisine. Les 400 € eux se sont volatilisés. Pas trace des sabres et fusils utilisés par les deux ouvriers comme l’affirme le prévenu, très agité tout au long de l’audience. Une analyse psychologique laisse entendre qu’un suivi psychiatrique serait indispensable.
Il est déclaré coupable et écope d’une peine de douze mois, dont six avec un sursis probatoire de deux ans, l’obligation de soins, de travailler ou de suivre une formation, l’interdiction de se rendre à Saint-Barth et en peine complémentaire l’interdiction de port d’arme. Le tribunal ne demande pas de mandat de dépôt, c’est donc le juge d’application des peines qui décidera de son sort quant à l’exécution de la peine.
 
Ann Bouard