Une « mule » de 22 ans face à la justice de Saint-Martin
Le tribunal correctionnel de Saint-Martin a prononcé jeudi dernier son verdict dans une affaire de trafic de cocaïne remontant à 2022. Au cœur de l’affaire, une jeune femme de 22 ans interpellée à l’aéroport de Cayenne alors qu’elle s’apprêtait à embarquer pour Paris-Orly.
Lors du contrôle, ses explications confuses concernant une prétendue visite à son grand-père en Guyane ont rapidement éveillé les soupçons des autorités. Acculée par les incohérences de son récit, elle a fini par avouer transporter des stupéfiants. Les agents ont alors découvert 2,3 kg de cocaïne dissimulés sous forme de 50 « savonnettes » dans une sauce cuisinée. Un test urinaire positif a également révélé qu’elle avait ingéré des ovules de cocaïne. C’est donc au total près de 2,7 kg de drogue qui devaient être acheminés vers la métropole.
L’enquête a mis en lumière le parcours de cette jeune saint-martinoise sans emploi, vivant chez sa tante à Toulouse. Elle aurait été attirée par la promesse d’un gain facile après avoir surpris une conversation sur le trafic de stupéfiants dans un fast-food. L’organisation criminelle avait orchestré l’ensemble de son voyage, mais elle affirme avoir ignoré qu’il s’agissait de cocaïne, pensant initialement transporter du cannabis. Elle ne connaissait même pas le montant de sa rémunération.
Dans son réquisitoire, le procureur a rappelé la gravité des faits, soulignant que la prévenue avait sciemment pris part à une activité criminelle. Il s’est exprimé sur le danger mortel de telles pratiques, rappelant que deux personnes étaient décédées en Guadeloupe depuis 2022 après avoir ingéré de la cocaïne pour la transporter.
La défense, quant à elle, a mis l’accent sur le profil de la prévenue : une jeune femme de 20 ans au moment des faits, en situation précaire, sans antécédent judiciaire et manifestant des regrets sincères. L’avocate a plaidé pour une peine avec sursis, soulignant la prise de conscience de sa cliente et sa présence à l’audience comme preuve de sa volonté d’assumer ses actes.
Le tribunal a finalement tranché en condamnant la jeune femme à un an de prison ferme, une amende de 5000 euros, une interdiction de séjour en Guyane et une inéligibilité, ces deux dernières mesures s’appliquant pour une durée de cinq ans. La condamnée dispose d’un délai de 10 jours pour faire appel.