Air Antilles : des « pauses » à répétition
La patience est de mise chez les passagers d’Air Antilles qui sont confrontés à des annulations de vols à répétition et de dernière minute. Les plus chanceux sont « recasés » sur Air Caraïbes, mais dans la mesure des places disponibles. Au-delà de toute polémique, ces problèmes « temporaires » mais bien réels, à trois reprises au cours des deux dernières semaines, mettent en danger l’avenir de la compagnie.
Le 24 septembre l’ATR desservant Fort de France, Pointe à Pitre et Grand Case était resté cloué au sol. La compagnie avait alors indiqué qu’il s’agissait de vérifications techniques et administratives complémentaires. Les rotations avaient repris, mais dès le 29 septembre, les vols ont été à nouveau annulés. Contactée, la compagnie avait alors indiqué que les passagers du dernier vol au départ de Grand Case le 29 septembre étaient protégés sur le vol du lendemain matin et avait assuré que tout serait rentré dans l’ordre dès le lundi. Ce qui n’a pas été le cas, il aura fallu attendre le mercredi.
Ce dimanche 6 octobre, le seul et unique avion actuellement en service était à nouveau bloqué durant 24h sur le tarmac de Fort de France. Au guichet d’enregistrement de la compagnie à Pointe-à-Pitre les passagers étaient informés dimanche de l’annulation de leur vol de 16h15 pour « vérification et maintenance ».
Nous mène-t-on en bateau ?
Sur ses réseaux sociaux et sur son site internet, Air Antilles annonçait le 30 septembre : « nos opérations sont actuellement perturbées du fait de l’arrêt temporaire d’un de nos avions, ce dernier étant en attente de documents de la part des autorités. Votre sécurité étant notre priorité absolue, nous mettons tout en œuvre pour reprendre nos opérations dès que possible ce qui devrait être le cas dans les prochaines heures ». Une absence de document, du jour au lendemain, qui interroge. Selon plusieurs sources concordantes, la maintenance de l’avion ne serait pas effectuée, ce qui met en doute le souci de sécurité prôné par la compagnie.
Cette fois, sur son groupe WhatsApp, l’arrêt des vols est dû à un « problème technique en cours de réparation». Une communication qui pose question sur le fonctionnement même d’Air Antilles qui dessert trois îles avec un seul et unique avion sans solution de secours, ne serait-ce qu’en cas de simple panne. Ce à quoi la compagnie rétorque que « dès mercredi nous aurons deux appareils en liste ». On espère donc que le second ATR72, parti en révision au Maroc début juillet, revienne … l’ex DGS de la Collectivité, Albert Holl, avait indiqué dans une interview parue dans nos colonnes le 27 septembre « ne pas être inquiet », et avait affirmé que deux avions (l’autre ATR 72 et 1 ATR42 en révision depuis 1 an) « actuellement au Maroc pour réparations, allaient reprendre du service dès le début du mois d’octobre ».
4 millions d’euros réinjectés
Au dernier conseil exécutif du 26 septembre dernier, la Collectivité a décidé d’accorder un prêt de 4M€ à la SEM Air Antilles afin « de pourvoir au besoin en trésorerie, de sécuriser les opérations et assurer la continuité des activités aériennes ». Une continuité qui a pris un coup dans l’aile, même si ce financement s'inscrit dans l'enveloppe budgétaire prévue par le Conseil Territorial du 21 septembre 2023. Mais chaque vol annulé est une perte sèche pour Air Antilles et génère des dépenses supplémentaires de prise en charge des passagers (hôtel et restauration). Il faut souhaiter que la mise en service du second avion permette de revenir à une stabilité plus rassurante pour les passagers et le budget de la Collectivité.