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Hugues Loyez : nouveau commandant de la gendarmerie de Saint-Barthélemy et Saint-Martin

Par Jean-Michel Carollo
01 August 2024

Il a pris officiellement ses fonctions hier‭, ‬le 97150‭ ‬a donc voulu faire plus ample connaissance avec celui qui va rester parmi‭ ‬nous pendant les trois prochaines années‭. ‬

D’un abord très convivial et affichant un large sourire, le Lieutenant-Colonel Hugues Loyez est revenu sur sa vie, sur son parcours professionnel et sur sa vision des choses concernant sa mission à venir. Il est né à Paris en 1988, père de deux enfants, son épouse est professeur des écoles. Fils de gendarme, il a vécu toute son enfance dans les casernes de la Garde républicaine, et dès son plus jeune âge se décide à suivre les traces paternelles sans se poser de questions quant à une éventuelle carrière dans le civil. 

A 18 ans, il passe le concours des Grandes Écoles Militaires et part au lycée d’Autun, puis il est admis à Saint-Cyr. Lorsqu’il en sort trois ans plus tard, il choisit la Gendarmerie nationale mobile par goût de l’aventure. C’est ainsi qu’il  va aller exercer son métier dans des îles plus ou moins lointaines, comme la Corse, la Nouvelle-Calédonie ou encore Tahiti qui, selon lui, est la destination ultime. Il précise d’ailleurs que beaucoup d’endroits ici lui font penser à la Polynésie française, comme quoi nos a priori (sur Saint-Martin notamment) ne sont pas forcément fondés. 

UN PARCOURS EXEMPLAIRE

Son escadron étant basé à Aubervilliers, il passe avec succès les tests du GIGN (d’où sa mutation à Tahiti). Il admet avoir toujours eu beaucoup de chance, et pour le coup ce poste lui a permis de faire « le plus beau métier du monde dans le plus bel endroit du monde ». À l’issue de ce séjour au paradis, il est nommé commandant de compagnie à Amboise, puis il passe le concours de l’École de Guerre où il est sélectionné parmi les 30 gendarmes admis chaque année. 

Son parcours sans faute lui permet d’accéder au poste de commandant de la Compagnie de Gendarmerie des îles du Nord, qui ne dépend plus de la Guadeloupe depuis janvier dernier, ce qui permet à  Hugues Loyez d’avoir une plus grande autonomie et d’être en contact direct avec  les autorités administratives et judiciaires de métropole. 

UN REGARD LUCIDE SUR LA SITUATION DE SAINT-MARTIN

Le Lieutenant-Colonel est arrivé sur le territoire au début de l’été, ce qui lui a permis de faire connaissance avec le terrain et de prendre conscience de la réalité des choses. Il nous livre ses premières impressions avec franchise :
« Lors de ma récente nomination, je me suis dit : « Saint-Martin enfin ! » avec beaucoup de satisfaction tout en gardant à l’esprit l’importance de la tâche qui m’attendait avec deux images inévitables : Irma et l’insécurité due à l’importante quantité d’armes en circulation sur l’île ». 

Pour ce qui concerne le risque cyclonique, il a bien analysé les leçons tirées depuis 2017, tout en ne minimisant pas les dangers encourus par la population, même si elle est désormais mieux préparée au passage d’un ouragan majeur. Selon lui, la compagnie de Gendarmerie est opérationnelle et prête à intervenir rapidement en cas d’urgence, en collaboration avec les pompiers et les services des Collectivités locales. 

KEEP SXM FRIENDLY

La criminalité et la violence sont bien entendu les priorités à traiter au quotidien. Hugues Loyez est particulièrement surpris par l’usage débridé des armes pour des motifs étonnants.
« Ici on peut se faire tirer dessus pour n’importe quoi » dit-il « et à partir du moment où une arme est sortie, il n’y a plus aucune logique de la part de celui qui la tient. C’est pour cette raison que l’activité criminelle hors norme impose une présence sans commune mesure avec ce qui se passe en métropole » précisant à cette occasion que par rapport à la surface de nos îles, il y a 2 fois plus de gendarmes pour 4 fois moins de population. 

Contrairement à ce qui se dit couramment, les gendarmes de Saint-Martin et Saint-Barthélemy n’ont pas de mission spéciale, mais seulement des prérogatives au niveau national et gouvernemental : lutte contre le trafic de stupéfiants, contre les violences et la délinquance, etc… avec des spécificités propres au territoire comme par exemple les problèmes dus à la porosité des frontières (si tant est de dire qu’elles existent vraiment).  Hugues Loyez pourrait nous en parler des heures, et il affirme sa détermination à atteindre son but en œuvrant pour la protection des biens et surtout des personnes, il conclut par ces mots en guise de devise: « Keep SXM Friendy ».

Jean-Michel Carollo