Le président de l’association des commerçants et restaurateurs de Marigot lance un cri d’alerte

Rappel des faits : le soir de la Saint-Valentin, une bande de jeunes adolescents armés fait irruption dans deux restaurants de la Marina et y détroussent quelques clients sous l’œil médusé de témoins impuissants ; de nouveaux actes de violence qui viennent s'ajouter à une série d’agressions mettant en péril l’activité économique et l’attractivité du centre-ville. La Marina Royale ayant eu beaucoup de mal à renaître après le passage d’Irma, les professionnels qui y exercent encore tant bien que mal leur métier et qui se sont battus pour la reconstruction et la relance du site voient à nouveau leurs efforts réduits à néant.
Ainsi Yann Lecam déclare : « Nous nous sentons purement et simplement abandonnés par la Collectivité (pourtant gestionnaire du site NDLR) et par les services de l’État censés nous protéger. Après les élections de 2022, nous avons eu un sursaut d’espoir : en effet, il a été procédé à la rénovation des quais et à l’installation d’éclairage public, et puis… plus rien ! » 

Déception et désillusion 

L’euphorie de l’arrivée d’une nouvelle équipe à la tête de la Collectivité de Saint-Martin a été de courte durée et les belles promesses se sont vite transformées en un pétard mouillé, et la Marina Royale sombre à nouveau dans un état qui va la mener à sa perte si rien n’est engagé rapidement, tout comme le centre-ville de Marigot dont les illuminations de Noël ne sont pas une poudre aux yeux suffisante pour faire oublier qu’il y a péril en la demeure.
« Nous avons échangé avec la Collectivité, la CCISM, les services compétents, nous avons entendu des intentions, vu des démarches engagées, mais ce n’est pas cela qui protège les commerçants et la population, et les rues ne sont toujours pas sécurisées » déplore Yann Lecam. Pour exemple, il note que cela fait des mois que l’éclairage public est en panne dans la rue de Sandy Ground entre le rond-point du cimetière et la rue de Président Kennedy, laissant ainsi cette portion de route dans le noir complet et permettant aux  petits malfrats de mieux se fondre dans l’obscurité après avoir effectué leurs méfaits.

Des mots, rien que des mots

La demande de mise en place de caméras de surveillance nécessitant des formalités et des règles à respecter en matière de vie privée, une autorisation exceptionnelle et officieuse a été délivrée aux commerçants qui désirent en installer une sur la voie publique ; une façon détournée pour les autorités de leur faire comprendre qu’ils n’ont qu’à se débrouiller eux-mêmes, et qui règle par la même occasion la question du coût de l’opération  entièrement à la charge des intéressés  (et pendant ce temps là l’argent des contribuables est dépensé allégrement dans des achats pour le moins douteux, mais ça c’est une autre histoire).
Bien décidé à ne pas lâcher l’affaire, Yann Lecam affirme : « Nous ne laisserons pas notre centre-ville mourir dans l’indifférence. Nous appelons les commerçants, restaurateurs, habitants, élus et forces vives du territoire à se mobiliser. Ce combat est le nôtre, mais il concerne aussi les pouvoirs publics, ceux qui ont la responsabilité de notre avenir commun. Nous ne resterons pas silencieux. Il est temps d’agir. »

Appel à la mobilisation

Mais trêve de tergiversations, nous préférons rendre publique la requête des commerçants et restaurateurs de Marigot.
« Nous demandons les mesures immédiates suivantes :
Le renforcement urgent des dispositifs de sécurité, davantage de forces de l’ordre visibles sur le terrain, des rondes plus fréquentes, l’activation réelle des caméras de surveillance, et un plan de riposte efficace en cas d’agression. Une clarification du projet de Délégation de Service Public pour la Marina (Où en est ce dossier ? Quels engagements concrets pour sa mise en œuvre ? Quel avenir pour nos commerces et l’attractivité du territoire ?)
Une amélioration immédiate du cadre de vie : davantage d’éclairage, de propreté, et d’entretien de l’espace public.
Le centre-ville doit inspirer la confiance, pas la crainte. Nous n’avons plus besoin de constats ni de promesses. Nous avons besoin de décisions et d’actions ».
Yann LECAM : Président de l’Association des Commerçants et Restaurateurs de Marigot