L’impact de la violence chez les jeunes
Alors que les faits de violence se multiplient, sur la partie française comme sur la partie néerlandaise de l’île, des associations montent au créneau pour tenter d’enrayer cette crise sociale. C’est le cas du Centre Symphorien d’Insertion, à Quartier d’Orléans (CSI) qui organisait mardi dernier une conférence sur l’impact de la violence sur les jeunes, et les perspectives et solutions pour leur éviter la prison.
Un sujet important sur lequel il est difficile de rallier la population dans les quartiers, mais sur lequel Marie Paule Rousseau Cornette, la Présidente du CSI avait mobilisé la Collectivité, la Gendarmerie, la Police territoriale, le SPIP, le CLSPD, avec pour objectif de trouver des solutions durables et efficaces pour contrer la violence chez les jeunes.
En effet la sensibilisation semble importante, car les chiffres sont éloquents : 40% des détenus de Basse Terre sont saint-martinois, et pour le seul mois d’octobre ce sont 15 ans de prison ferme qui ont été prononcés par la justice à l’encontre des auteurs de faits à Saint-Martin. Pour le lieutenant-colonel Hugues Loyez envoyer quelqu’un en prison est cependant un échec, car c’est le dernier recours quand il n’y a pas d’autre solution au regard de la gravité des faits. Mais il le rappelle, les gendarmes ne sont pas des juges et leur rôle se limite à appréhender les délinquants, avec pour consigne de traiter chaque individu avec dignité.
Une dignité qu’ils vont perdre dès leur arrivée en prison, car souvent le dernier arrivé est sous le joug des anciens. Il passe de caïd sur son territoire à victime en prison. La projection d’une vidéo sur les conditions carcérales à Basse Terre en dit long sur cette privation de liberté et laisse présager des conséquences à la sortie, pour des individus qui auront tout perdu, travail, femme et enfants…
Plusieurs témoignages de personnes qui ont choisi de fuir la voie de la délinquance pour devenir policier ou pasteur par exemple, donnent cependant une lueur d’espoir.
Parmi les pistes évoquées pour sensibiliser les jeunes, la mise en place à la prochaine rentrée scolaire d’un jeu dans les collèges, où les élèves en équipe devront enquêter sur une affaire de la gendarmerie. Cette action a été actée par la Préfecture.