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Bilan du Tour de Guadeloupe et avenir sportif du coureur Jayson Rousseau

24 August 2018

Après le Tour de Guadeloupe 2018, qui a trouvé son épilogue, il y a près de deux semaines, les dirigeants du VCG (Vélo club de Grand-Case) considèrent que leur participation a été satisfaisante, au vu de la situation du club après le cyclone Irma. Au sein de l’équipe de six coureurs du VCG qui a participée au Tour, figure en bonne place Jayson Rousseau. Entretien sans langue de bois avec un grand gaillard de 24 ans taillé dans le roc…

Jayson, comment vous analysez votre participation au Tour de Guadeloupe 2018 ?
L’année passée j’avais gagné deux étapes, du coup cette année, on s’attendait à des étoiles… Chaque année je faisais deux, trois top 10, pas plus, et cette année j’en ai fait trois. J’ai fait 7e, 6e, 5e et puis lors des deux dernières étapes, je suis passé à côté de la victoire. Notamment sur l’étape de samedi à l’arrivée de Baie-Mahault où il y a un coureur d’Inteja qui m’a fait une queue-de-poisson pour que je ne puisse pas rattraper son co-équipier qui finalement, gagne. Sans ça j’avais la victoire. Le dimanche, j’avais tout le monde sur le porte-bagages, ils savaient que j’avais gagné l’an passé et que j’avais à cœur de refaire la même chose.

Globalement, c’est un bon Tour ?
Avec une préparation relativement courte et un manque de compétitions, j’estime que c’était un Tour correct, ni bon ni mauvais. C’est sûr qu’au vu de l’an passé, les espérances étaient grandes, mais c’était dans la lignée, il y a des gens qui ne voient pas le top 10 de tout le Tour de Guadeloupe, je l’ai vu trois fois. C’est sûr que j’aurais aimé pouvoir gagner et faire au moins un podium, ça ne s’est pas passé, mais j’avais les jambes pour. C’est ça qui est le plus important, le fait de savoir qu’on peut disputer la gagne et ne pas être à la ramasse tous les jours en se mangeant 50 minutes…

Vous étiez en métropole et vous êtes revenu pour le club…
J’ai repris le vélo quand j’ai su que le VCG comptait sur moi. Mais on ne fait pas de miracles dans le vélo, c’est une préparation continue et l’on ne peut pas, en un mois, être d’aplomb et pouvoir prétendre à des victoires sans avoir participé à des compétitions.


Justement, vous avez dû arrêter temporairement de courir, pourquoi ?
L’an dernier, j’étais au sein de l’équipe Interpro et certains engagements n’ont pas été respectés, notamment le remboursement des frais de déplacements. On est arrivé début mai et ça commençait à chiffrer à plusieurs milliers d’euros. Donc j’ai dû arrêter de courir pour travailler, ce qui fait que je suis arrivé au Tour de Guadeloupe avec très peu de préparation, du fait de la période assez courte que j’ai bénéficié. J’ai dû m’acquitter des dettes que j’avais, avant de pouvoir me remettre sur un vélo, ce qui fait que je n’ai eu que trois semaines de préparation avant le Tour de Guadeloupe.

Certaines rumeurs laissent à penser que vous voulez arrêter la compétition. Q’en est-il ?
A la rentrée prochaine, je serais en cours en alternance, en DUT informatique à Paris, donc je saurais, après un mois ou deux, si ma situation me permet de continuer, ou pas, le vélo. Si je devais passer à autre chose, je n’aurais pas de regrets. J’ai bien vécu grâce au VCG. On a des sponsors qui nous suivent et, depuis six ans que je suis au club, j’ai pu aller en Guyane, au Japon, en Australie, en Indonésie… J’ai énormément voyagé et je n’aurais pas forcément de regrets de passer à autre chose. Maintenant, si je peux continuer tant mieux, c’est ce que tout le monde veut, moi le premier. Mais je mettrai l’accent sur mon cursus scolaire, contrairement à ce que j’ai fait ces six dernières années. Il y a beaucoup de gens qui arrivent à faire les deux, donc je pense que c’est possible, mais il faut que ce soit dans la limite du raisonnable. Il ne faut pas se mettre dans des situations compromettantes.

Le vélo ne vous manquerait pas si vous deviez arrêter ?
Le vélo, ça donne de l’adrénaline, c’est quelque chose de particulier… Mais je suis un compétiteur sportif, c’est-à-dire que je pourrais faire de l’haltérophilie, de la boxe, du football, de la course à pied, etc. J’aurai le même plaisir que me procure le vélo. J’aime le sport en général, peu importe lequel. J’aime la compétition que ce soit dans le monde du sport ou du travail. Le vélo c’est un pilier que j’ai depuis que j’ai quatre ans, et si demain il devait être supprimé, ce serait un grand vide, mais je saurais comment le combler. Il y a pas mal de choses que on peut faire dans une vie.