« Il n’y a pas de foot sans terrain »
La venue du Président de la Fédération Française de Football constitue un événement pour toute Ligue, ne fusse qu’une journée. Philippe Diallo, actuel Président de la FFA était à Saint-Martin hier pour faire un état des lieux des infrastructures, des besoins et rencontrer les acteurs locaux. Une visite éclair qui concluait sa tournée aux Antilles.
Avec 2,3 millions de licenciés, 12500 clubs et un budget de 104M d’euros pour le football amateur, la FFF est l’une des plus importantes fédérations sportives. En faisant le déplacement en Guyane, Martinique, Guadeloupe et à Saint-Martin son Président a voulu montrer l’attachement de la FFF au football de la Caraïbe, aussi éloigné soitil de l’hexagone. Il a d’ailleurs rappelé que le monde du ballon rond s’était mobilisé après Irma pour appuyer la reconstruction.
Il a souhaité se rendre sur le terrain pour saisir la réalité du football dans les îles, souhaitant se faire lui-même une opinion sur les attentes et les besoins de la Ligue de Saint-Martin et des clubs. Il a entamé sa journée par une visite des installations avant de rencontrer le Préfet et le Président de la Collectivité puis s’est prêté au jeu des questions réponses avec les représentants des clubs locaux.
LE FOOTBALL À SAINT-MARTIN N’EST PAS OUBLIÉ
Sans surprise, c’est la problématique des infrastructures, encore à la traine, mais aussi le transport qui étaient au coeur des discussions avec les autorités locales. Le Président de la FFF se dit prêt à finaliser les travaux notamment du stade JL Vanterpool pour que les équipes puissent jouer à domicile et limiter leurs frais de déplacements.
Pour les transports, il botte en touche, cela relevant pour lui d’une problématique de politique publique et des compagnies aériennes. Cependant, il s’est dit prêt à imaginer certains fléchages des fonds d’aides pour contribuer au coût des billets d’avion, effectivement « lunaires » comme lui a indiqué le Président de la Ligue en introduction. La FFF va essayer d’apporter un certain nombre de réponses, mais le patron du football français le martèle, elle ne peut tout solutionner. La FFF peut être un partenaire, mais il en faut d’autres. Il en appelle à la Collectivité et à la mobilisation des entreprises pour soutenir les clubs.
Autre question récurrente des clubs, le matériel, qui fait également cruellement défaut au grand étonnement du Président car ce matériel est disponible pour tous les clubs. II suffit d’en faire la demande dans les délais ! Un point que les clubs saint-martinois ont entendu. Le Président s’est engagé à envoyer dans les meilleurs délais des ballons et autres équipements ainsi que la dotation particulière qui revient au club Junior Stars, le premier labellisé sur le territoire.
ALLER AU-DELÀ DU SPORT
L’avenir du football saint-martinois a été aussi abordé avec Louis Mussington. Tout l’enjeu de la FFF étant de construire une relation rénovée avec les ligues des Antilles afin d’éviter qu’elles ne se tournent, naturellement de par leur géolocalisation, vers la Concacaf, le Canada … ou la FIFA. Il a annoncé le début d’un travail sérieux dans les prochaines semaines, sur ce sujet.
Mais un autre point lui tient particulièrement à coeur, celui de la jeunesse. Sur les 2,3 millions de joueurs et joueuses, dont 1 million de mineurs, 99,99% ne seront jamais dans la lumière. La mission de la FFF va donc au-delà du rectangle vert et son souhait est de mettre en place des dispositifs pour éduquer cette jeunesse. Aller certes vers l’excellence sportive, est une chose mais l’essentiel est de l’accompagner pour un monde meilleur. Il demande aux clubs de porter ce message et de s’acquitter eux aussi de cette lourde mission d’intérêt général.
