Accident mortel sur la plage de la Baie Orientale : un requin pourrait être à l’origine de ce drame
10 December 2020
L’accident mortel qui est survenu hier après-midi à la Baie Orientale pourrait voir son origine dans la morsure d’un requin. Toutefois, c’est l’autopsie qui doit être réalisée aujourd’hui qui devra déterminer les circonstances exactes de ce drame. Dans l’attente des résultats de cette autopsie, la Collectivité a pris un arrêté interdisant la baignade pendant 48 heures.
Hier, en début d’après-midi, après avoir déjeuné en compagnie d’une amie dans l’un des restaurants de plage de la Baie Orientale, une femme de 39 ans, en visite sur l’île pour un mois, décide d'aller nager et s'éloigne de la côte en direction du trampoline ancré au large, à quelque 150 mètres du rivage. Son amie, restée sur la plage, s’est mise d’un coup à crier et appeler des secours, voyant la nageuse en détresse. Des personnes situées à proximité, embarquent immédiatement dans une annexe et se dirigent vers la nageuse. L'embarcation arrivée au niveau de la nageuse, l’un des hommes à bord plonge à l’eau pour aller la repêcher. Pendant ce temps, l’autre personne restée à bord de l’annexe aurait vu un requin roder aux alentours. Ils parviennent à remonter la femme dans le bateau qui semble sans vie et dont le corps présente d’importantes blessures sur les membres inférieurs et supérieurs. Ils reviennent sur la plage et, les pompiers arrivés sur les lieux, constatent le décès de la jeune femme. Le corps a été directement transporté à la morgue de l’hôpital.
Deux médecins légistes dépêchés aujourd’hui
Prévenu, le procureur de Guadeloupe a dépêché deux médecins légistes qui doivent arriver ce jour et pratiquer une autopsie sur le corps de la femme. « C’est seulement après les résultats de l’autopsie que nous saurons exactement les circonstances de cet accident, et si c’est un requin qui est effectivement mis en cause », indiquait hier soir Michael Doré, le secrétaire général de la préfecture de Saint-Martin, lors d’une conférence de presse tenue en urgence, réunissant Valérie Damaseau, 1ere vice-présidente de la Collectivité, Nicolas Maslach et Julien Chalifour, respectivement directeur et responsable scientifique de la Réserve Naturelle, et Océane Beaufort, coordonnatrice du réseau Requins des Antilles Françaises, spécialement venue de Guadeloupe pour la circonstance.
Baignades et activités nautiques interdites pendant 48 heures
La vice-présidente Valérie Damaseau indiquait que, dans l’attente des résultats des circonstances exactes de ce drame, la Collectivité avait immédiatement pris un arrêté d’interdiction de la baignade, et d’activités de loisirs nautiques nécessitant une mise à l’eau sur l’ensemble des plages du ressort territorial, y compris sur les plages des îlets Pinel, Tintamarre et Caye Verte. Un arrêté entré en vigueur hier soir et pour une durée de 48 heures. A noter toutefois que la plaisance reste autorisée.
Pas d’observation d’augmentation des populations de requins
Océane Beaufort, spécialisée dans l’étude des requins dans les Antilles Françaises, relevait toutefois que si « le requin est toujours considéré comme potentiellement dangereux, seuls 5 accidents mortels ont eu lieu dans le monde entre 2018 et 2019, et que les accidents mortels entre requins et humains restent rares ». Elle ajoutait que ses équipes n’avaient pas relevé d’augmentation particulière des populations de requins dans les Antilles françaises. Nicolas Maslach de la Réserve Naturelle faisait ce même constat pour l’espace marin de la réserve de Saint-Martin.
Une situation qui reste exceptionnelle
Une situation qui reste donc exceptionnelle dans les Antilles françaises où vivent plusieurs espèces de requins, notamment les requins tigres, les requins citrons et les requins nourrices. La dernière attaque observée, non mortelle, daterait de 1995, et serait survenue lors d’interactions entre l’humain et l’animal. Cependant, si l’attaque par un requin ayant causé la mort est confirmée ce jour, ce serait le premier décès constaté dans les Antilles françaises.
Les résultats de l’autopsie sont donc attendus ce jour et à leur suite des informations complémentaires seront communiquées par la préfecture et par la Collectivité quant aux mesures qui devront être prises ou non.