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Bientôt l’heure des bilans

05 May 2020
La phase du déconfinement devrait, sauf contre ordre, s’amorcer dès lundi prochain, le 11 mai. Avec seulement 3 cas toujours actifs au Covid-19, dont 2 présents sur le territoire (le 3e cas étant une personne résidente de Saint-Martin hospitalisée au CHU de Martinique), l’île de Saint-Martin, qui ne figure pourtant pas sur la carte des territoires communiquée chaque jour par le gouvernement français, devrait probablement arborer la couleur verte.

Une couleur qui promet un déconfinement progressif moins strict que pour les régions et les départements de l’Hexagone marqués de rouge. A la demande insistante du président Gibbs formulée auprès du président Macron la semaine dernière, et afin de sauver ce qui est encore sauvable, la décision de rouvrir ou pas les bars et les restaurants de l’île devrait être communiquée dans le courant de cette semaine par le gouvernement. Toutefois, selon nos sources, certains de ces bars et restaurants seraient de leur côté également en réflexion de savoir s’il sera rentable pour eux d’ouvrir en respectant les consignes de sécurité, notamment celle de la distanciation physique qui va fortement contraindre leur rentabilité. Certains d’entre eux envisageraient de ne rouvrir qu’à l’aube de la prochaine saison touristique, en novembre ou décembre.
La réouverture des établissements scolaires à Saint-Martin devrait elle aussi être statuée au cours de cette semaine. Pour mémoire, l’exécutif local y est défavorable, tant que le gouvernement n’aura pas déployé les moyens suffisants pour une reprise en toute sécurité, ne souhaitant pas exposer sa pleine responsabilité.

Une victoire en demi-teinte

Les commerces et autres entreprises devraient rouvrir, en mettant en place l’ensemble des mesures barrières préconisées pour la sécurité de tous. Cependant, pour ceux-là, l’incertitude règne quant à savoir si la clientèle sera au rendez-vous. Car avec plus de 40% de la population active placés dans le dispositif d’activité partielle (4778 salariés au 28 avril) concernant 950 entreprises et 829 très petites entreprises qui ont fait appel au fonds d’urgence (une moyenne de 1390 € par entreprise versés par l’Etat), une chose est certaine, c’est que les porte-monnaie de la population locale ne doivent pas être au mieux de leur forme. Et parmi ces salariés mis au chômage partiel, bon nombre d’entre eux ne vont pas encore reprendre le chemin de leur travail. Par ailleurs, on le sait tous, ce ne sont pas les touristes qui vont participer à la reprise de l’activité…

Alors à une semaine de la date annoncée de la libération, si l’épidémie semble avoir été jugulée sur la partie française de l'île, la victoire sur le virus ne pourra être célébrée qu’en demi-teinte. Car son prix à payer va se ressentir certainement pendant de longs mois, voire plusieurs années. C’est toute la logique de nos systèmes économiques dirigée par la seule notion de profit à court terme qui aura été remise en cause et malmenée par cette crise sanitaire qui s’est étendue sur la quasi-totalité de la planète. Mais tant qu’aucun autre système ne sera venu le supplanter, c’est bien ce mode économique-là qu’il va falloir relancer, alors qu’il va devoir payer un lourd tribut de ces cinquante jours d’arrêt presque total.