Bulent Gulay démissionne de la présidence de Métimer
01 April 2021
Après quelque 17 années à la présidence de l’association historique des Métiers de la Mer, Métimer, Bulent Gulay a souhaité démissionner de cette fonction. Une demi-surprise seulement, les tensions et les différences de vision entre le président et les membres de l'association des professionnels de la mer étant latentes depuis quelque temps, surtout depuis le passage de l’ouragan Irma. En ce début de semaine, nous sommes allés à la rencontre de Bulent Gulay sur la plage de Friars’Bay, là où se déroulait pendant le début de ces vacances de Pâques la 3e édition de la session de Découverte des Activités de Plein Air (DAPA), mise en place par le Club Nautique de Saint Martin.
Le 97150 : Bonjour Bulent. Nous avons appris l’annonce de votre démission à la présidence de Métimer lors de l’assemblée générale tenue en fin de semaine dernière. Ce n’est qu’une demi-surprise, puisque les discordances de visions entre vous et les adhérents étaient latentes depuis quelque temps, voire depuis Ima. Alors forcément, la première question que nous souhaitons vous poser, est celle de savoir si cette décision de démissionner était mûrie ou non ?
Bulent Gulay : L’association Métimer existe depuis 20 ans, et cela fait 17 ans que je suis président, et les trois premières années d’existence, j’étais déjà dans le bureau… Je ne peux pas dire que je sois las de cette fonction, mais nous n’étions plus vraiment sur la même longueur d’ondes avec les adhérents. Je voulais déjà démissionner de cette fonction l’année dernière, pour me concentrer sur le développement du Club Nautique de Saint-Martin récemment créé et dont je suis également président. Mais étant donné la situation difficile que nous traversons, je souhaitais avant de quitter mes fonctions à Métimer redresser les finances puisque les subventions ont en effet été divisées de près de moitié. Nous avons eu dernièrement une réunion avec les professionnels du nautisme et j’ai bien entendu que nous n’avions plus la même vision pour les projets à mener. Et j’ai donc décidé de démissionner.
Bulent Gulay : L’association Métimer existe depuis 20 ans, et cela fait 17 ans que je suis président, et les trois premières années d’existence, j’étais déjà dans le bureau… Je ne peux pas dire que je sois las de cette fonction, mais nous n’étions plus vraiment sur la même longueur d’ondes avec les adhérents. Je voulais déjà démissionner de cette fonction l’année dernière, pour me concentrer sur le développement du Club Nautique de Saint-Martin récemment créé et dont je suis également président. Mais étant donné la situation difficile que nous traversons, je souhaitais avant de quitter mes fonctions à Métimer redresser les finances puisque les subventions ont en effet été divisées de près de moitié. Nous avons eu dernièrement une réunion avec les professionnels du nautisme et j’ai bien entendu que nous n’avions plus la même vision pour les projets à mener. Et j’ai donc décidé de démissionner.
Le 97150 : Les adhérents vous reprochent en effet de vous focaliser sur le développement des projets en direction des jeunes et du grand public, plutôt que sur la défense des métiers de la mer, dans cette période difficile.
Bulent Gulay : En effet, je suis conscient que les professionnels du nautisme souffrent depuis plusieurs années… Irma en 2017, la crise sanitaire depuis 2020…. C’est dur. Très dur. Avec Métimer, depuis plusieurs années, nous avons souhaité développer les activités nautiques et de plein air à l’endroit du grand public, surtout des enfants. Des activités qui sont revenues chaque année et qui ont vu leur côte monter d’année en année : La fête de la Mer depuis 10 ans, Sea Discovery Day depuis 6 ans, Le Sea Festival que nous avons initié pour la première fois il y a deux ans… Mais les adhérents ne trouvaient plus leur compte avec ces projets, alors qu’ils souhaitaient que nous focalisions notre énergie sur la défense des métiers du nautisme, que nous montions au créneau auprès de la Collectivité, de la Préfecture pour obtenir des avancées sur des sujets que nous ne maitrisons pas, tels que les pannes du pont de Sandy Ground, les marinas, le lagon de Simpson Bay, la coopération avec la partie hollandaise… Mais quel poids peut-on avoir sur les institutions quand le pont est en panne et que sa réparation dépend des passations de marché, de pièces à commander, etc… Oui, on peut en effet faire du bruit et manifester, mais est-ce que ça va permettre d’accélérer le processus de réparation du pont ? Je ne le pense pas. Et pourtant, on a fait des réunions, monté des dossiers, rencontré les institutionnels… Mais cela n’a rien fait avancer. Et pour cause, nous ne sommes pas décisionnaires.
Le 97150 : Pourtant, tous les projets initiés par Métimer lui ont permis de devenir une association de plus en plus forte et incontournable lorsque l’on parle des métiers de la mer ?
Bulent Gulay : Oui, effectivement, grâce à toutes nos actions auprès du grand public, nous avons pu vulgariser les métiers de la mer et ouvrir ces horizons au plus grand nombre. Et cela nous a également permis de bénéficier de programmes inscrits dans le cadre de la Politique de la Ville, mais également de subventions diverses en provenance de la Collectivité et de l’Etat. Nous avons ainsi pu embaucher à plein temps Alexina, et nous devons assumer ces charges de fonctionnement. Il faut donc aller à la pêche aux subventions. Et nous avions également d’autres projets comme le salon du nautisme ou les boat shows qui permettaient des rentrées d’argent. Quand je suis devenu président de Métimer, en 2004, le budget annuel de l’association était exclusivement composé des adhésions des adhérents et représentait environ 3000 euros. En 2019, ce budget était de 147 000 euros… On a fait du chemin en 17 ans ! Mais malheureusement, en 2020, le budget a été divisé par deux.
Le 97150 : Qui va prendre votre succession à Métimer?
Bulent Gulay : Je reste président jusqu’à l’élection du prochain bureau. Le Conseil d’administration a déjà été nommé et le nouveau bureau sera élu prochainement. Il y aura je pense une conférence de presse à ce moment-là. Alexina qui travaille à Métimer depuis plus de 4 ans maintenant connait bien les dossiers et la passation devrait pouvoir se faire sans heurts ni accroches.
Le 97150 : Et pour vous Bulent, vous concernant, c’est quoi la suite ?
Bulent Gulay : Je reste président du Club Nautique de Saint-Martin qui a été récemment créé et il nous faut repartir de zéro et remettre les choses en ordre administrativement entre les deux associations qui ont les mêmes membres dans leur bureau. Mais je me sens aujourd’hui dégagé du poids de Métimer pour me concentrer sur le développement des activités nautiques à faire découvrir aux enfants, aux privés. Des journées comme celle d’aujourd’hui où je suis entouré d’une centaine d’enfants venus découvrir les joies de la mer, qui pour certains n’étaient jamais venus sur cette plage de Friar’s Bay, est une belle récompense et m’amène à penser que j’ai fait les bons choix. Le dispositif de Découverte des Activités de Plein-Air (DAPA) est en effet le premier projet développé par le Club Nautique de Saint-Martin, et son succès est prometteur pour la suite. Je souhaite bon vent à la nouvelle équipe de Métimer et serai à leurs côtés s’ils ont besoin de mes conseils.