Clap de fin pour le restaurant « Le Mini-Club » !
20 September 2019
Le restaurant qui s’affichait fièrement depuis plus de cinquante ans sur le front de mer de Marigot, l’un des premiers « gastro » de l’île, bien connu des autochtones et des « anciens », vient de tirer définitivement sa révérence. Eventré et défoncé par Irma, ce sont des coups de pelleteuses qui ont récemment eu raison des ruines qu’il en restait.
Une page se tourne. Définitivement. C’est au milieu des années 1960, à la grande époque des aventuriers, que Pierre, Marquis du Plessis de Grenédan, la cinquantaine alors, débarque en bateau à Saint-Martin avec sa compagne Claude. Ils s’installent dans une demeure du front de mer qu’ils transforment en restaurant. A cette époque, le front de mer que l’on connait aujourd’hui n’était pas, et la mer venait encore lécher les cocotiers qui se trouvaient-là. Le restaurant fut donc construit sur pilotis, laissant les troncs des arbres traverser la terrasse.
Le Mini-Club était né et devenait rapidement l’incontournable rendez-vous nocturne des aventuriers venus « se mettre au vert » à Saint-Martin, des marins venant du monde entier qui accostaient sur les côtes de l’île. Tout ce monde se mêlant aux « notables » de l’île. Pierre, le Marquis, recevait ses hôtes en grande pompe et les festivités se prolongeaient toujours tard dans la nuit.
Un chapitre de Saint-Martin se ferme
Quand Pierre décède en 1993, selon sa volonté, il est inhumé dans le cimetière de Marigot. Sa compagne, Claude, devient alors maîtresse des lieux sur lesquels elle a continué de régner jusqu’à il y a quelques années seulement, quand elle décidait de vendre l’établissement et de quitter Saint-Martin.
Claude avait pour habitude chaque matin de traverser la route en face du restaurant pour se rendre sur le marché aux poissons. Les pêcheurs connaissaient ses exigences et lui réservaient toujours les pièces de premier choix. On se souviendra longtemps des buffets pharaoniques de Claude érigés chaque jeudi soir, composés de langoustes, de fruits de mer, de fricassées de lambis et autres mets locaux cuisinés aux saveurs locales. Des dégustations qui se faisaient sur les rythmes des musiques traditionnelles locales. Et c’était de notoriété publique, le caractère peu commode de Claude imposait que chaque jour d'ouverture, le camp devait être levé peu après 22 heures...
Après la vente de l’établissement et le départ de l’île de Claude, le restaurant le Mini-Club a perdu sa superbe et Irma l’a achevé.
Depuis deux ans maintenant, le restaurant affichait sa désolation, dévasté par les affres de l’ouragan Irma. Et pourtant, assister à sa démolition reste un crève-cœur, tournant définitivement la page d’un autre temps. Un autre Saint-Martin.
Claude avait pour habitude chaque matin de traverser la route en face du restaurant pour se rendre sur le marché aux poissons. Les pêcheurs connaissaient ses exigences et lui réservaient toujours les pièces de premier choix. On se souviendra longtemps des buffets pharaoniques de Claude érigés chaque jeudi soir, composés de langoustes, de fruits de mer, de fricassées de lambis et autres mets locaux cuisinés aux saveurs locales. Des dégustations qui se faisaient sur les rythmes des musiques traditionnelles locales. Et c’était de notoriété publique, le caractère peu commode de Claude imposait que chaque jour d'ouverture, le camp devait être levé peu après 22 heures...
Après la vente de l’établissement et le départ de l’île de Claude, le restaurant le Mini-Club a perdu sa superbe et Irma l’a achevé.
Depuis deux ans maintenant, le restaurant affichait sa désolation, dévasté par les affres de l’ouragan Irma. Et pourtant, assister à sa démolition reste un crève-cœur, tournant définitivement la page d’un autre temps. Un autre Saint-Martin.