Education : Une donnée peu exploitée : la diminution des effectifs
Depuis la rentrée des classes du 6 novembre dernier, et face au manque de locaux, les emplois du temps sont aménagés et les locaux partagés entre les différents établissements scolaires. La Collectivité qui a en charge les bâtiments a programmé des travaux dans les établissements qui peuvent être réparés. Pour autant, certaines classes de primaires compteraient une dizaine d’élèves seulement…
La rentrée officielle des classes s’est faite conformément aux demandes exprimées par le Président de la République et son gouvernement, le 6 novembre dernier. Elle a nécessité un aménagement spécial des emplois du temps des élèves ainsi qu’un partage des locaux. En effet, ce sont tous les établissements scolaires qui ont été impactés par l’ouragan Irma avec plus ou moins de dégâts.
Certains étaient réparables, d’autres totalement détruits. Outre les réparations d’urgence des établissements scolaires qui se sont imposées pour pouvoir accueillir dès le 6 novembre les élèves, d’autres travaux ont été ensuite programmés afin que les élèves retrouvent des rythmes normaux dans les meilleurs délais. Cette organisation avec des emplois du temps aménagés et des locaux partagés est, de l’avis de tous, loin d’être optimale, mais a permis une reprise des cours pour les élèves.
Le Collectivité en charge des travaux de réfection
Une réunion tenue le 20 décembre dernier entre le Président de la Collectivité, la 3e vice-présidente en charge des Affaires scolaires et les représentants de l’UPESM, informait sur la programmation des travaux dans différents établissements scolaires, avec certaines priorités.
Or, la Collectivité qui a en charge les bâtiments des établissements scolaires, est confrontée d’une part à la pénurie de matériaux sur l’île, notamment les tôles, et d’autre part à la forte demande exprimée par les particuliers pour ces mêmes travaux de réfection de toiture. « La Collectivité, qui doit passer par des procédures réglementaires pour payer les travaux, est loin d’être prioritaire pour les entrepreneurs qui préfèrent travailler pour les particuliers qui paient immédiatement », explique Annick Pétrus, 3e vice-présidente de la Collectivité, en charge des affaires scolaires.
« Des classes avec seulement une dizaine d’élèves »
Et la 3e vice-présidente de soulever un point peu abordé jusqu’alors : celui des effectifs. « Tous les projecteurs sont braqués sur la Collectivité et les travaux qu’elle a à réaliser pour un retour à la normale. Mais pourquoi le Service de l’Education, et là, c’est de l’Etat dont on parle, n’a-t-il pas envisagé des organisations différentes, qui auraient permis d’améliorer les conditions d’accueil des élèves au regard du manque de locaux ? Il y a eu une baisse incontestable des effectifs sur l’ensemble des établissements scolaires. Pour la seule école Emile Larmonie dont je suis directrice, nous sommes passés de 242 élèves inscrits, avant Irma, à moins de 100 élèves actuellement.
On assiste actuellement à de nombreuses classes dans des établissements scolaires du primaire qui comptent entre 8 et 12 élèves. Pourquoi n’a-t-on pas organisé des classes à deux niveaux, comme cela est la pratique courante dans des écoles en milieu rural du territoire national par exemple ? Il manque des locaux, c’est un fait, et la Collectivité travaille pour réparer ce qui est réparable dans les meilleurs délais. Mais l’effort doit aussi être fait du côté de l’Education Nationale, avec des solutions autres que celles d’attendre que les locaux soient réparés », insiste Annick Petrus.
Manque de locaux et effectifs réduits
Et en effet, est-ce une ineptie que de supposer que le manque de classes et d’établissements scolaires aurait pu être en partie compensé par la baisse des effectifs ? Pour autant, du côté du Service de l’Education, son chef Michel Sanz nous expliquait que « les effectifs réduits dans certaines classes autorisaient la mise en place de dispositifs pédagogiques intéressants pour les élèves, tels que des ateliers, des animations, … ». Et concernant les effectifs réels à ce jour, Michel Sanz nous informait qu’un recensement de réajustement était en cours suite au retour d’élèves à la rentrée de janvier : « A la rentrée du 6 novembre, 65% des élèves inscrits avant Irma étaient présents.
Trois semaines après, ce taux atteignait 75%. Nous serons en mesure très prochainement de communiquer les effectifs réels à ce jour, avec le retour des élèves depuis la rentrée de janvier ». Quoiqu’il en soit, une interrogation reste au niveau des effectifs enseignants : car si les élèves sont moins nombreux, la normalité imposera certainement des suppressions de classes et donc de postes d’enseignants… Un sujet brûlant et qui a tendance à fâcher !
Ouverture prochaine de l’école Siméone Trott
Des travaux de réparation ont cours depuis les vacances de Noël à l’école maternelle Siméone Trott de Concordia. Celle-ci devrait récupérer une dizaine de classes et pouvoir accueillir dans les prochains jours ses élèves, libérant ainsi l’école Evelina Halley. Le chef du service de l’Education, Michel Sanz informait que très rapidement, la normale devrait être de retour pour les écoles de Concordia et de Marigot.