Hôtel Belmond La Samanna : Vers un plan de licenciement massif ?
Cinq mois après le passage de l’ouragan Irma, le fleuron touristique de l’île, l’hôtel 5*Belmond La Samanna, endommagé comme l’ensemble des hébergements touristiques, envisage un plan de licenciement massif. 138 salariés sur 146 seraient concernés.
La nouvelle est tombée comme un couperet.Les salariés ont été convoqués à une réunion il y a deux semaines, et ont été informés que 138 salariés sur les 146 que compte l’hôtel 5* pourraient être concernés par un plan de licenciement massif. Des salariés mis en activité partielle depuis le passage de l’ouragan Irma. Ils s’étaient donné rendez-vous mercredi matin devant l’Hôtel de la Collectivité et demandaient à être reçus par le Président.Daniel Gibbs étant hors de l’île, ce sont ses second et quatrième vice-présidents,respectivement Yawo Nyuiadzi et Steven Patrick qui les recevaient. Contacté, Yawo Nyuiadzi nous informait que pour l’heure ils avaient eu une écoute attentive des salariés dans cette situation préoccupante :« Nous les avons écoutés et souhaitons rentrer très rapidement en contact avec la direction de l’hôtel,pour jouer un rôle de facilitateur dans les négociations ». Placés en activité partielle depuis le passage de l’ouragan Irma, on s’interroge sur le fait que la direction de l’hôtel n’ait pas souhaité utiliser les dispositifs de formation mis en place parallèlement, qui permettent à l’employeur de préserver ses employés avec une charge salariale réduite. Pour mémoire, dans ces dispositifs mis en place par l’Etat après Irma, il reste à la charge des employeurs 7 euros de l’heure par employé, le différentiel du salaire réel de l’employé étant pris en charge par l’Etat dans le cas où des formations sont mises en œuvre.Et modifiant pour Saint-Martin la règle des 1000 heures d’activité partielle par salarié, les employeurs devraient pouvoir bénéficier de ces dispositifs jusqu’à la prochaine saison touristique.
Belmond devenu acquéreur du Cap Juluca à Anguilla
Après le passage de l’ouragan Irma, la direction de la Samanna avait pourtant évoqué une réouverture de l’établissement pour la saison prochaine. Le groupe londonien ne semble toutefois pas traverser de grandes difficultés financières,il a fait l’acquisition récemment de l’Hôtel Cap Juluca à Anguilla. L’ouragan Irma aurait-il définitivement eu raison de l’intérêt du groupe Belmond pour la destination Saint-Martin ? Pour autant,si la décision de licencier massivement devait être entérinée, l’étape suivante logique et réglementaire serait celles de la liquidation judiciaire puis du dépôt de bilan,sauf si un repreneur éventuel se manifestait. Un plan de sauvegarde des emplois pourrait être au cœur de l’enjeu des négociations menées entre les salariés et la direction, mais aussi avec l’Etat. Les salariés qui, pour la plupart sont embauchés depuis de nombreuses années, ont été choqués par la brutalité de l’annonce. Certains nous informaient que la direction pourrait proposer une réembauche en CDD pour la prochaine saison. Sauf qu’en droit du travail français, les choses ne sont pas si simples, et les réembauches après licenciements sont sous conditions. Nous avons tenté de contacter la direction de l’Hôtel Belmond la Samanna,sans succès.