La colère des habitants de Sandy-Ground
Dès le début de la matinée de mercredi, les forces de l’ordre adressaient des communiqués de « troubles à l’ordre public » et demandaient aux automobilistes d’éviter d’emprunter cet axe routier pour se rendre à Marigot, en provenance de la Baie Nettlé ou des Terres Basses. Vers 9 heures, la préfète Sylvie Feucher et le président Gibbs acceptaient de recevoir en préfecture une délégation composée de quatre personnes, avec en chef de file Cédric André, le représentant du quartier de de Sandy Ground. Celui-ci brandissait un document comprenant plus de 30 revendications prononcées au nom du "Mouvement du Peuple de Saint-Martin". Un mouvement qui affiche la couleur par cette phrase: "Nous nous élevons contre l'oppression de l'Etat, nous nous mobilisons contre cet acharnement de la Collectivité par le biais de l’Etat contre les St-Martinois ».
LOGEMENTS, EMPLOIS, ÉDUCATION, POUVOIR D’ACHAT …
Sans qu’une quelconque apparenté avec le mouvement des gilets jaunes qui sévit dans l’Hexagone n’ait été évoquée, certains des manifestant arboraient toutefois un gilet de cette même couleur…
D’ailleurs, les revendications du Mouvement du Peuple Saint-martinois, tellement nombreuses, expriment ici aussi un ras le bol à tous les niveaux et demandent: la décence des logements, l’appropriation de l’île par les saint-martinois, des mesures concrètes pour relancer l’activité économique et augmenter le pouvoir d’achat, la préférence saint-martinoise pour l’accès à l’emploi, une éducation appropriée aux spécificités locales. Quelque trente revendications brossant donc un large spectre, et pour lesquelles des réponses sont attendues par le mouvement. La réunion en préfecture a duré près de deux heures.
Avant de lever le barrage en début d’après-midi de mercredi, la population a souhaité voir venir sur le site le président Gibbs. Il s’y est rendu, a écouté la population, mais il a toutefois répondu que les revendications étant nombreuses et couvrant de nombreux domaines, des réponses ne pouvaient pas être apportées sur le champ. Il a assuré que ses services travaillaient sur de nombreux sujets cités dans les doléances et promettait des réponses dès le mois de janvier.
Cédric André nous confirmait la levée des barrages en début d’après-midi, tout en signifiant que le mouvement restait mobilisé. Un mouvement qui demande de surcroît l’organisation de débats publics dans chacun des quartiers de l’île en présence de toutes les instances concernées.