La cuisine centrale bloquée, les manifestants évacués par les forces de l’ordre
Les manifestants, environ 60 agents de la CTOS et 70 agents de la Collectivité, qui entamaient ce lundi leur 7e semaine de grève, avaient installé depuis mercredi dernier leur campement devant la Cuisine centrale, à Grand Case, empêchant toute entrée dans les locaux pendant toute cette fin de semaine. Dans un souci d’apaisement, la Collectivité avait alors fait le choix de ne pas faire intervenir les forces de l’ordre. Dans l’après-midi de dimanche, les agents en grève et leur syndicat invitaient la population à une réunion afin d’expliquer la teneur prise par le mouvement ces derniers jours, avec notamment le refus de négocier en présence de la Vice-présidente Annick Petrus et par ailleurs les prélèvements qui ont été réalisés sur les salaires du mois de février, qu’ils estiment illégitimes. La secrétaire de la section Saint-Martin UTC-UGTG expliquait à nos confrères du Pélican qu’ils ne fléchiraient pas sur les quatre premiers points des revendications, à savoir, l’intégration des agents qui ont vu leur contrat de travail prendre fin au 30 novembre dernier, la révision des carrières des agents, la réorganisation du périscolaire et le rappel des régimes indemnitaires dus. Les grévistes dénoncent également le fait que le président Gibbs ait signé le projet de protocole d’accord qu’ils lui avaient fait parvenir, alors que ce document était censé n’être qu’une base pour les négociations.
IMPORTANTES PERTURBATIONS DE LA CIRCULATION
Et alors que lundi matin les grévistes bloquaient à nouveau tout accès à la Cuisine Centrale, les forces de l’ordre sont cette fois arrivés en nombre pour les déloger. Ferme, l’évacuation s’est toutefois passée sans heurts ni blessés, mais dans un vacarme de cris. Certains grévistes n’ont pas hésité à s’allonger sur le bitume de la route, provoquant les forces de l’ordre pour venir les déloger. La circulation sur la RN7 a été longuement perturbée, obligeant les automobilistes à emprunter une déviation à l’intérieur du village de Grand Case. Les vice-présidents Valérie Damaseau et Patrick Steven, la conseillère territoriale et présidente de la CTOS, Pascale Alix Laborde et également le directeur de cabinet du président, Hervé Dorvil, se sont rendus sur les lieux pour tenter d’apaiser la situation. Il leur fut cependant difficile de dialoguer face à l’état d’énervement des grévistes qu’ils imputaient au comportement des gendarmes. Le conseiller territorial, élu de l’opposition, Louis Mussington était également sur place et réaffirmait sa position de trouver scandaleuse la tournure que prenait ce conflit. Il avait la semaine dernière « préconisé avec véhémence l’intégration des agents embauchés en 2014 », eu égard « aux engagements forts qui avaient été pris par la CTOS et la Collectivité vis-à-vis de ces agents, dans le cadre du protocole d’accord signé en juillet 2018. »
LA CANTINE ET L’ACCUEIL DES ÉLÈVES ASSURÉS DÈS CE MARDI
Dans le week-end, samedi, la Collectivité avait adressé un communiqué à la presse et sur sa page Facebook informant des mesures prises pour que la cantine et le périscolaire soient assurés durant toute cette semaine, notamment avec un partenariat temporaire avec des associations : « La CTOS a demandé l’assistance de plusieurs associations pour assurer la surveillance des élèves et la distribution des repas pendant la pause méridienne ». Cette mesure qui aurait dû être effective depuis lundi, n’a cependant par pu être tenue en ce premier jour de la semaine. Les agents non-grévistes n’ayant pas pu, ou pas voulu, par solidarité avec leurs collègues, pénétrer dans les locaux pour préparer les repas. Les repas devraient pouvoir être préparés et livrés à compter d’aujourd’hui. Si la Cuisine Centrale est à nouveau bloquée, la Collectivité fera livrer des repas froids.
NOUVELLE RÉUNION DE NÉGOCIATIONS AUJOURD’HUI
En l’absence du président Gibbs qui est en déplacement hors de l’île, la 1ere vice-présidente Valérie Damaseau convoquait la presse hier après-midi pour faire un point de situation sur ce conflit. « Depuis jeudi dernier, la cuisine centrale est bloquée par les agents et cette situation est dommageable pour tous : les élèves et les parents d’élèves, la Collectivité, la CTOS dont la pérennité est mise à mal car elle livre également des repas à des structures privées et en partie hollandaise… Depuis le début de ce conflit, nous sommes toujours restés ouverts au dialogue et nous avons apporté des réponses favorables à quasiment tous les points de revendications du syndicat, à l’exception du point relatif à l’intégration des agents. Concernant ce point précis, nous avons proposé différentes solutions, des formations rémunérées ou encore des emplois dans le secteur associatif qui peuvent être subventionnés par les fonds européens. Si c’est un travail que veulent les agents, nous leur en proposons, mais pas en tant que fonctionnaires de la Collectivité. Concernant le point relatif au régime indemnitaire, il doit être négocié, mais nous y sommes également favorables. Ce qui est dû aux agents leur sera donné », indiquait Valérie Damaseau qui réaffirmait que la décision est prise d’externaliser le périscolaire vers des associations à compter de septembre prochain.
LA VICE-PRÉSIDENTE ANNICK PÉTRUS EN DÉPLACEMENT
Une nouvelle réunion pour entamer les négociations doit avoir lieu ce matin, à la Collectivité. Cette réunion se fera en l’absence de la vice-présidente Annick Pétrus, en déplacement par ailleurs.
Et Valérie Damaseau de préciser : « C’est bien parce qu’elle est en déplacement qu’Annick Pétrus ne sera pas présente à cette réunion de négociation, et non pas parce que les grévistes ne souhaitent pas sa présence autour de la table ».