Le dessin utilisé comme outil pour engager le dialogue
L’association HeadMade Factory (HMF), présidée par la plasticienne Florence Poirier-Nkpa, vient de créer un carnet de dessins conçu comme un outil déclencheur de dialogue avec l’enfant. A cette occasion un comité scientifique a été mis en place, avec les universités d’Aix-Marseille et de Dijon, et un partenariat a été réalisé avec l’association Cobraced et le Centre Symphorien d’Insertion de Quartier d’Orléans.
La collaboration avec ces deux associations permet aux enfants inscrits dans ces deux structures de participer à cette expérimentation et à cette activité. Les ateliers de dessin permettent aux enfants, à travers ce carnet de dessins, de raconter une histoire et de déclencher ainsi le dialogue et de discuter avec Florence Poirier-Nkpa et les deux étudiants en psychologie, Lisa Meynier de l’université de Dijon et Mathieu Biache de l’université d’Aix-Marseille, qui participent à ce projet.
Lisa et Mathieu sont étudiants en Master de psychologie et vont s’intéresser à la question du dessin, pour savoir comment il peut être un support pour déclencher une conversation avec un enfant. Les deux étudiants ont ciblé leur sujet de recherche sur le dessin chez l’enfant, raison pour laquelle un partenariat scientifique a été créé afin de valider scientifiquement l’utilisation de ce carnet, avec les universités d’Aix-Marseille et de Dijon.
UN PROJET SCIENTIFIQUE FINANCÉ PAR L’ETAT
Plus d’une quarantaine d’enfants, âgés de 6 à 15 ans, ont participé à ces ateliers de dessin qui ont été conçus en trois séances ; dessins libres, ensuite utilisation du carnet et à nouveau dessin libre avec des échanges avec les enfants.
Au mois de septembre ou octobre, Florence Poirier-Nkpa pense continuer à faire quelques ateliers avec Cobraced ou le Centre Symphorien d’Insertion ou, pourquoi pas, avec une autre association « selon un protocole technique et scientifique que Lisa et Mathieu vont me donner». Les ateliers sont gratuits, car c’est un projet qui est financé par l’Etat et diverses institutions, et ouvert à tous pour tester le carnet et savoir « s’il peut déclencher le dialogue entre l’enfant et l’adulte quand on raconte une histoire. Qu’est-ce que l’histoire signifie et qu’est-ce que tu veux dire à l’adulte quand tu racontes cette histoire », insiste Florence Poirier-Nkpa. « On apporte un regard scientifique sur le carnet et l’on voit comment on peut l’améliorer, qui peut l’utiliser, dans quelles conditions… », précise Mathieu Biache.
AVOIR UN CARNET VALIDÉ SCIENTIFIQUEMENT
Florence a créé l’équipe de travail avec l’aide d’une amie qui vit à Paris et dont le travail est de réunir des professionnels de santé, « j’ai délégué ce travail à cette professionnelle puisque c’et son métier et qu’elle le fait au quotidien dans des entreprises. C’est elle qui s’est occupée de solliciter toute une série de spécialistes du dessin et qui étudient comment le dessin agit chez l’enfant ».
Pour l’instant ce carnet est un prototype, « une fois que Lisa, Mathieu, Mme Almira Karray, maître de conférence en psychologie appliquée et Daniel Dérivois, professeur de psychologie appliquée auront créé le guide de l’utilisateur et les conditions d’utilisation de ce carnet, on va l’adapter en fonction des remarques que les enfants nous ont faites. On va créer un carnet qui sera scientifiquement validé ». Ce carnet est destiné à être distribué, dans un premier temps, en métropole, « l’idée est de le diffuser dans des centres humanitaires. L’objectif est toujours lié au projet d’économie sociale et solidaire (ESS) qui est de développer de l’économie autour d’un projet social et solidaire ».