Les élèves du lycée professionnel en mal de pratique

Le Lycée Polyvalent des Iles du Nord (LPO) se trouve dans un état dégradé avancé. Seules 48 salles de classes sur 70 sont utilisables. Et surtout, les ateliers professionnels, les salles de cuisine et de pâtisserie, ainsi que le matériel professionnel, sont inutilisables. Par un courrier adressé à leurs instances hiérarchiques, des professeurs s’insurgent que le lycée soit laissé pour compte et en appellent à la mise en place urgente de décisions pour que les élèves soient conduits vers les examens de fin d’année dans de meilleures conditions. Pour eux, il en va de la réussite des élèves.

Les professeurs montent au créneau

Un courrier qui explique par le détail l’état des salles de classes et des ateliers professionnels : « A ce jour, aucun atelier n’est opérationnel. Par exemple, les lycéens font du câblage sans électricité, font des personnages en pâte d’amande en guise d’apprentissage de la pâtisserie…  Une situation qui est fortement préjudiciable pour nos élèves qui se démotivent, faisant grimper davantage le taux d’absentéisme. Or, ils doivent présenter des examens professionnels comme leurs camarades de l’Académie. Vous n’ignorez pas les difficultés qu’ils rencontrent déjà en situation de scolarité normale. Nous vous laissons imaginer ce qui risque de se passer pour eux cette année (…) Les élèves doivent pouvoir utiliser les ateliers pour s’entrainer à la pratique, sous peine de voir leur année invalidée », explique ce courrier.

La réussite aux examens en question

Pas informée de l’existence de ce courrier adressé par des professeurs au rectorat, au service de l’Education à Saint-Martin, mais aussi à la Préfète et au Président de la Collectivité, la Proviseure de l’établissement, Jeanine Hamlet, nous confirmait pour autant cette situation, félicitant la patience et la bienveillance observées jusqu’à maintenant par les équipes enseignantes: « Nous avons adressé plusieurs courriers à la Collectivité pour les sensibiliser à notre situation. Mais la réactivité est lente de ce côté ; les choses avancent vraiment très lentement », nous confiait Jeanine Hamlet. « Les salles de restaurant, les cuisines, les ateliers de menuiserie, de charpente, de mécanique ne sont pas utilisables. Il y a des problèmes d’électricité, de fuites de gaz… Ma responsabilité serait engagée s’il y avait quelconque problème. Alors non, pour des raisons évidentes de sécurité, les ateliers ne sont pas ouverts aux élèves, et je le regrette vivement », continue-t-elle.
Des élèves souvent démotivés qui doivent suivre des cours théoriques de technologie au lieu de s’initier à la pratique dans les ateliers. Pour exemple, dans une semaine de cours, les élèves ont normalement 10 à 12 heures de pratique et seulement 2 à 3 heures de technologie pour une matière. Pour le coup, Ils se retrouvent à suivre une quinzaine d’heures théoriques. Des élèves qui ont pourtant fait le choix de suivre des filières techniques, étant plus à l’aise dans la pratique plutôt que de rester assis derrière un bureau. « La période des examens se rapprochant à grands pas, il est désormais urgent de mettre en œuvre les mesures qui leur permettront de rattraper le temps perdu et les remettront sur la voie de la réussite », conclue la Proviseure du lycée.