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Les Terres Basses : un point d’histoire

07 September 2018

A Saint-Martin, les Terres Basses constituent incontestablement l’une des parties les plus connues et appréciées de beaucoup de saint-martinois, de touristes, ainsi que de nombreux résidents qui y vivent. Il y a là, incontestablement, un ensemble important du patrimoine de Saint-Martin à défendre et à protéger. Son histoire - peut-être sa légende- qui reste méconnue par le plus grand nombre, mérite le détour. Un historien nous la livre.

Il y a près d’un demi-siècle, dans les années cinquante, un riche américain naviguait sur son yacht dans la mer des Caraïbes. Suite à une alerte cyclonique, il s’est réfugié dans l’île la plus proche : Saint-Martin… Ce visiteur a, bien sûr, été l’objet de l’hospitalité et de tous les égards des notables de Saint-Martin, alors à peine un gros village. L’alerte terminée, ils lui ont fait visiter l’île et, sur le trajet, découvrir cette partie inhabitée, sauvage et préservée… la péninsule des Terres Basses.
L’américain conquis par le site exceptionnel, va entreprendre les formalités pour acquérir cet immense ensemble de maquis et arbustes verdoyants sur près de  hectares, les quatre cinquièmes en partie française, un cinquième en partie hollandaise (…).
L’idée du fondateur : créer l’un des plus grands lotissements des Caraïbes, y attirer ses amis, riches américains, pour y construire, dans un Saint-Martin de 3000 habitants, à l’époque, exclusivement anglophone et peu structuré en matière touristique, un ensemble de somptueuses villas… (…)

 

UN ENVIRONNEMENT NATUREL EXCEPTIONNEL

Ainsi, sur ces 500 hectares, plus de 300 propriétés vont peu à peu être créées – aujourd’hui (en 2003 ndlr) 260 sont déjà bâties, une quarantaine de terrains sont encore non construits (en 2003, ndlr). L’environnement naturel est exceptionnel par sa végétation et sa faune. Son ouverture sur trois des plus belles plages de l’île (Baie Longue, Baie aux Prunes et Baie Rouge) ajoute à la beauté du lieu qui a conquis le fondateur et les premiers occupants du Lotissement. Les tortues marines viennent régulièrement pondre sur ces plages, les oiseaux de mer ont élu domicile sur « la Falaise des oiseaux », les mangoustes qui n’ont plus, depuis longtemps de serpents à tuer et manger, n’ont pas peur de l’homme et viennent musarder dans les jardins, près des maisons. 
En fait, les Terres Basses étaient, il y a des millénaires, une île qui sera lentement rattachée à Saint-Martin, par la constitution des deux cordons littoraux de la Baie Nettlé et Simpson Bay. La nature du sol, principalement calcaire avec ses pierres blanches, s’oppose au reste de Saint-Martin, surtout volcanique aux pierres plus grises. 

 

UN HECTARE MINIMUM PAR LOT CONSTRUCTIBLE

(…) Le Gouvernement français approuvera en octobre 1963 le règlement du Lotissement –on dira ses bases-. Ce sont les règles d’urbanisme toujours applicables aujourd’hui :

1- des villas sur des lots de grande surface : toute propriété doit avoir un minimum de 10 000 m2 – 1 hectare- ceci est exceptionnel dans les Caraïbes. 

2- N’est permise aucune activité commerciale, industrielle ou artisanale, avec la seule exception de la location annuelle ou saisonnière des maisons (…). Concernant l’hôtellerie, le détail est particulier : à la création du Lotissement, un ami du fondateur, obtient officiellement et dans l’intérêt touristique de l’époque, pour notre île, l’entorse à la règle car il a l’idée de créer et construire ici, l’un des plus beaux hôtels des Caraïbes. Ce sera « La Samanna » qui est donc la seule activité commerciale hôtelière autorisée dans les Terres Basses. Aucun autre hôtel et/ou restaurant n’y sera admis par le règlement du lotissement qui veut défendre le caractère strictement résidentiel, calme et naturel de cet ensemble. 

3- La fonction exclusivement résidentielle est très précise dans les règles d’urbanisme qui s’imposent à tous, mais que certains cherchent parfois à trahir, par souci uniquement spéculatif : une propriété aux Terres Basses ne peut être qu’une résidence « familiale » mais au sens assez étendu, avec, à savoir, deux constructions possibles : une maison pour les propriétaires, la « Master House », avec un espace pour les amis gracieusement hébergés, « Le Guest » ; une maison pour les gardiens jardiniers, personnel d’entretien avec un garage/remise. Aucune de ces deux constructions ne peut être vendue individuellement. Donc, est interdite par les règles d’urbanisme, toute copropriété (horizontale ou verticale) ou multipropriété avec division et partage entre plusieurs propriétaires de l’ensemble bâti et/ou des parties communes du même mot (…). 

Un patrimoine de nature et de calme qui participe aussi à l’avenir économique de Saint-Martin qu’il faut continuer à préserver.  JJLL (2003)


 Quelques dates historiques des terres basses

26 AOÛT 1955
Achat par les américains, Mr et Mme LAWAETZ à la famille saint-martinoise - les héritiers MOREILLON-VIALENC -, de l’ensemble de la péninsule dite des «Terres Basses« comprenant une partie en zone française (4/5) et une partie en zone hollandaise (1/5).  Mr Elie Fleming, maire, a participé aux négociations d’achat.

1957
Mr LAWAETZ dépose auprès des deux gouvernements, hollandais et français, un projet de lotissement sur la totalité de la péninsule.

20 MAI 1958
Achat par Mr HERMES à Mr et Mme LAWAETZ du terrain constituant l’assiette du futur lotissement de l’ANSE AUX ACAJOUX. Cette vente incluait la bande des 50 pas géométriques, le long du lagon de Simpson Bay.

29 NOV. 1958
Arrêté 58-2285 approuvant le lotissement des Terres Basses. Un ensemble de voies communes a été prévu dans le lotissement approuvé par cet arrêté préfectoral. Une numérotation des lots est faite.

11 JUIN 1959
Cession consentie par l’Etat à Mr et Mme LAWAETZ des 50 pas géométriques, sous conditions d’accès public aux plages, interdiction des constructions et absence de toute activité commerciale.

19 FEVR. 1963
Engagement pris par l’Association des Propriétaires des Terres Basses de réaliser les travaux de viabilité et de plantation du lotissement. Création de la route internationale reliant les deux parties de l’île qui sera cédée par le fondateur des Terres Basses au Département.

12 SEPT. 1963
Dépôt par Mr LAWAETZ d’une nouvelle demande de lotissement concernant la création d’un sous-lotissement de 156 parcelles à réaliser sur les Terres Basses. Ce seront les futurs  lots de Plum Bay 1 et Plum Bay 2. A cette date Mr LAWAETZ n’est plus propriétaire de la totalité de la péninsule, de nombreux lots ayant été vendus.

21 OCT. 1963 Arrêté préfectoral n° 63-2244 approuvant le nouveau lotissement des Terres Basses.

13 JUIN 1964
Dépôt, le 13 juin 1964, à la conservation des hypothèques de Guadeloupe des pièces suivantes : Cahier des charges – Plan d’ensemble du lotissement – Procès verbal de la réunion du 19 février 1963 relatif aux travaux de viabilité  à faire dans le lotissement.

12 NOV.1977
L’Association dépose ses statuts en France et est enregistrée en Guadeloupe ;

1985
L’Assemblée Générale du Syndicat des Propriétaires des Terres Basses approuve tous les articles de ses statuts.

1989
L’Association Syndicale des Propriétaires des Terres Basses modifie les articles 8 et 16 de ses statuts relatifs aux cotisations à payer par les co-lotis pour le fonctionnement du lotissement.