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Métiers du sport : entre rêves et réalités

Par Ann Bouard
10 November 2020
Alors que l’on parle de chiffres records de demandeurs d’emplois sur l’île depuis la rentrée, que la saison touristique semble plus que compromise, il est des secteurs où les jeunes peuvent tirer leur épingle du jeu. Ce sont les métiers du sport … et ceux-ci ne sont pas si loin de la réalité du territoire.
 
Les bases nautiques, la réhabilitation des infrastructures sportives en cours, l’apprentissage en milieu scolaire, un futur centre nautique, le nombre important d’associations et clubs … sont des débouchés possibles avec un large panel de métiers. Certes, les emplois générés par le sport ne rivalisent pas, en temps normal, avec des secteurs comme l’hôtellerie ou la restauration, mais des postes sont à pourvoir. Aux jeunes de saisir ces opportunités d’autant qu’accompagnements, aides et formations existent sur le territoire.
 
S’informer avant de choisir
 
Le recrutement est souvent très sélectif. Il s’agit de tenir compte des prérequis pour chaque formation dont la mise en place dépend aussi du nombre de candidats potentiels et de la motivation de chacun. Ces formations peuvent être difficiles physiquement mais s’appuient également sur des épreuves écrites. Afin d’aider les jeunes à choisir leur orientation, la Collectivité organisera un salon de l’étudiant les 28 et 29 janvier prochains avec pour objectif de présenter les orientations possibles dans tous les domaines, y-compris le sport. Dans un second temps, le Centre de ressources et d’informations de la jeunesse devrait s’installer courant 2021 à Quartier d’Orléans. Le recrutement du responsable de cette nouvelle structure est d’ailleurs en cours. Enfin, un partenariat avec le Centre de Formation aux Métiers du Sport en Guadeloupe est à l’étude.
 
Bientôt un BPJEPS ?
 
Pour chaque formation, la Collectivité lance un appel d’offre et passe un marché avec l’organisme formateur retenu. A ce jour, c’est le CREPS Antilles Guyane, basé en Guadeloupe, qui a obtenu les marchés BPJEPS et de l'actuel BAPAAT. Le BPJEPS était prévu cette année à l’issue du BAPAAT et son report est imputé au Covid. Interrogée la Direction de l’Emploi, de l’Apprentissage et de la Formation Professionnelle, reste très évasive sur le sujet. Les marchés n’étant pas passés, elle ne souhaite pas communiquer sur la mise en place, ou pas, de cette formation, ni sur la date ou la spécialisation envisagées. De son côté le service « jeunesse, sports, cohésion sociale » de la Préfecture estime que ce diplôme est nécessaire car il répond à une demande locale. La Préfecture serait donc prête à mettre en place cette formation si la Collectivité n’était pas en mesure de le faire.
 
Comment financer sa formation ?
 
Le service « jeunesse-sports, culture et vie associative » de la Collectivité, dans le cadre de son programme lié à l’excellence sportive, subventionne bon nombre de projets. Cette année, elle a permis à plusieurs jeunes de poursuivre leur cursus sportif hors de l’île : Kenny Carty (cyclisme), Steven Dénoé (boxe) ; Uma-Tara Monjellaze (danse classique), Aymeric Chevalier (football), Denis Afya (athlétisme) … et deux autres dossiers sont encore à l’étude. La moyenne des aides accordées est de 6000 € pour l’année scolaire et sportive. Elle finance par ailleurs la formation au BNSSA de quatre candidats au BAPAAT, car cette qualification fait défaut sur l’île.
Le service « jeunesse, sports, cohésion sociale » de l’État accorde peu d’aides financières mais est une précieuse source d’informations sur les différentes formations ou validations, pour les personnes avec ou sans expérience, et donne de sérieux coups de pouce au cas par cas. Pour exemple, les aides aux associations sportives, pour une création de poste salarié, peuvent aller jusqu’à 12 000 € par an sur deux ans. Les personnes inscrites à Pôle Emploi peuvent bénéficier d’un accompagnement et de prises en charge des formations.
En conclusion, être motivé, avoir un projet réaliste et se donner les moyens d’y parvenir, sont les conditions requises pour transformer son rêve en projet professionnel.

État des lieux du possible
BAPAAT, BPJEPS, CQP, VAE, BNSSA … difficile de s’y retrouver et de faire le distinguo entre tous ces sigles. Ils correspondent à des formations spécifiques, de niveaux différents, qui peuvent être suivies indépendamment ou en s'enchaînant, avec à la clé un diplôme qui ouvre les portes de la vie active. Décryptage.
 
Le BAPAAT (Brevet d’Aptitude Professionnelle d’Assistant Animateur Technicien) est un titre de niveau V (équivalent BEP / CAP). Il permet d'encadrer, d'animer et d'accompagner des activités physiques et sportives et des activités socio-culturelles soit comme assistant, soit en situation d’autonomie limitée et contrôlée par un professionnel de qualification supérieure.
Actuellement une session, sous le contrôle du CREPS de Guadeloupe se termine à Saint-Martin. Les huit candidats postulants passeront leur examen d’ici la fin de l’année. Il n’y aura pas de nouvelle session en 2021, car la logique veut que cette formation soit suivie d’une autre, celle du BPJEPS.
 
Le BPJEPS (Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport) est un diplôme d’État de niveau 4 (équivalent Bac). Son titulaire peut exercer en tant qu’animateur ou éducateur sportif dans une entreprise ou association en rapport avec la mention du diplôme obtenu. En effet, le BPJEPS est délivré au titre de l’une des 25 spécialités sportives ou socioculturelles existantes. La formation dispensée jusqu'à présent à Saint-Martin était le BPJEPS APT (Activités sportives pour tous) qui englobe les activités pleine nature, les sports collectifs, les jeux de raquette et la remise en forme. La formation s’effectue sur huit mois avec 600 heures de cours pédagogiques et 300 heures de stage en entreprise.
Toutes les spécialisations ne peuvent pas être faites sur l’île, comme celles des activités de la forme (AF) qui forment au métier de coach individuel ou en salle. Le BPJEPS motonautisme lui, est organisé tous les deux ans sous la direction d’un organisme formateur de Sète. La dernière session a eu lieu en Guadeloupe et le souhait serait que la prochaine se déroule à Saint-Martin, mais ce ne sera pas avant fin 2021, voir 2022. Le prochain BPJEPS, dont la spécialité reste à préciser, devrait être, sous réserve, programmée au second semestre 2021.
 
Les CQP (Certificat de Qualification Professionnelle) sont des diplômes délivrés par les fédérations sportives. Ils permettent aux associations sportives affiliées à une fédération de rémunérer un collaborateur mais dans la limite de 600 heures par an. Pour l’obtenir, le club ou l’association doit obtenir l’aval de sa fédération et assurer la formation des candidats sur une durée de 15 jours à 3 semaines. En 2021, un premier CQP voile devrait voir le jour à l’initiative du Club de voile de Friar’s Bay.
 
La VAE (Validation Acquis d’Expérience) est destinée aux personnes expérimentées, sans diplôme, qui travaillent déjà dans le domaine sportif. Pour passer cet examen il convient de trouver un tuteur, de déposer un dossier administratif complet, puis un dossier de soutenance. L’examen se passe dans le cadre d’un BPJEPS équivalent et la soutenance peut se faire par visio-conférence. Une solution d’ores et déjà adoptée par le Ranch du Galion et en cours de concrétisation pour le club de tir de l’Anse Marcel.
 
Le BNSSA (brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique) permet de travailler dans les postes de secours sur les plages pour surveiller la baignade et assister les maîtres-nageurs sauveteurs. Le titulaire ne peut cependant pas enseigner la natation. Il faut être titulaire du PSE1 pour pouvoir postuler. La session 2020 se clôturera par l’examen le 7 décembre prochain. Une session est organisée chaque année par la SNSM via l’Association Française de Premiers Secours de Saint-Martin.
A l’exception du BNSSA, qui dépend du Ministère de l’Intérieur et ne nécessite pas de justificatif professionnel, tous les autres diplômes doivent faire l’objet d’une déclaration en Préfecture afin d’obtenir une carte professionnelle. Délivrée par le directeur régional de la jeunesse et des sports, elle permet à son détenteur d’exercer son activité. 
 
Ann Bouard