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Mise en garde de la S.N.S.M. de Saint-Martin

Par La rédaction
11 August 2020
Lundi 3 août un témoin contacte la gendarmerie et rapporte avoir vu deux fusées de détresse rouges dans le chenal d'Anguilla ; il les a estimées à 300-500m du bord de la plage de la Baie Nettlé et a vu un bateau dans la même direction.
 
Les gendarmes préviennent le Centre Régional des Opérations de Secours et de Sauvetage des Antilles-Guyane (CROSS-AG) qui engage une équipe de quatre bénévoles de la SNSM de Saint-Martin pour faire des recherches sur zone. Le semi-rigide rapide, Rescue Star, quitte la marina Fort Louis à 20h50 et se dirige vers le ponton de Sandy Ground, pour se mettre dans l'axe du “témoin”, avec lequel le CROSS est en contact téléphonique et transmet les informations par VHF.
L'équipage de la Rescue Star fait le tour et parle à chaque personne des trois voiliers présents sur la zone mais aucun n'a vu ni entendu quoi que ce soit. Le témoin pense que les fusées venaient du voilier mouillé le plus au large. Difficile de juger les distances en mer de nuit ; mais quand le témoin voit les sauveteurs à côté de ce voilier, il pense que les fusées ont dû être tirées d'un peu plus loin, dans le chenal d'Anguilla, mais dans le même axe. La Rescue Star fait donc route en direction d’Anguilla, croise un petit bateau de pêche, mais les pêcheurs n'ont pas vu de fusées ni entendu quelque chose d'anormal. Il y a une belle lune, une bonne visibilité et personne d'autre sur l’eau.
À 21h25, la Rescue Star reçoit une photo prise par le témoin quand il a vu les fusées en l’air. De toute évidence, il s'agit d'un tir de fusée au-dessus d’Anguilla et … le 1er lundi d'août, c'est “August Monday”, le jour annuel des festivités carnavalesques à Anguilla ! La Rescue Star appelle la Police d’Anguilla, pour savoir s'ils sont au courant du tir. Dix minutes plus tard, la police d’Anguilla confirme qu'il y a bien eu deux tirs de fusées rouges à 19h50 sur la plage de Sandy Ground à Anguilla, pour fêter la clôture de la course des bateaux pays.
• Conclusion 1 : fausse alerte, une fois de plus ! Mais la SNSM remercie le témoin d'avoir réagi comme il se doit ; il a vu des fusées de détresse et a prévenu les secours immédiatement ; il a même eu la présence d'esprit de prendre une photo. Par contre, il est dommage que les organisateurs ou les participants, qui auraient tiré ces fusées à Anguilla, n’aient pas eu le réflexe et la décence de prévenir le CROSS pour expliquer qu'il n'y avait aucune détresse réelle et éviter qu'une équipe de la SNSM de Saint-Martin ne sorte pour rien.
• Conclusion 2 : si vous êtes témoin d'un incident en mer, veuillez composer directement le numéro d'urgence du CROSS-AG (le 196) au lieu du 17 ; cela permet aux équipes de secours concernées d'être alertées directement pour une intervention plus rapide et plus efficace, surtout quand il y a des vies à sauver.
• Conclusion 3 : la SNSM rappelle que les feux à main ou fusées rouges doivent être utilisés uniquement en cas de détresse réelle, afin d'éviter de mobiliser inutilement des moyens de secours. Conformément à l'article 322-14 du Code Pénal, le fait de provoquer inutilement le déploiement de moyens de secours humains et matériels, peut valoir à son auteur jusqu’à 30 000 € d’amende et deux ans d'emprisonnement. La SNSM de Saint-Martin dépose désormais systématiquement plainte contre X auprès de la Gendarmerie nationale.
La rédaction