Skip to main content

Nous avons lu pour vous LES RACINES DU CIEL

Par La rédaction
16 November 2021
En 1956, Romain Gary recevait son premier prix Goncourt avec ce grand roman humaniste considéré comme le premier roman écologiste. Cet écrivain-diplomate était un visionnaire et son œuvre n'a pas pris une ride, bien au contraire. Il est donc urgent de (re)lire ce chef-d’œuvre.
 
Morel, français idéaliste rescapé des camps de concentration, décide de mener une campagne contre l'extermination des éléphants de l'Afrique Equatoriale des années 50. Avec la marche triomphale du progrès, le besoin de viande pour survivre, ces grands pachydermes semblent ne plus avoir de place sur leur propre territoire. Tout au long de la narration, différents personnages rejoindront Morel dans sa lutte. Notamment Minna, Allemande violée et prostituée par son oncle durant la guerre, incarnant à elle seule toute l'abomination de la guerre de 39-45 qui vient de s'achever. Elle tente de se reconstruire aux côtés de cet homme qui ne sait pas désespérer. Fields, Qvist, Schöelcher et Youssef feront partie de ce groupe aussi hétéroclite que déterminé. Waïtari, personnage flamboyant, calculateur et pathétique représente le courant indépendantiste en plein développement dans l'immédiat après-guerre. Mais Morel ne se laissera pas récupérer par la cause pan-africaine. Face à la haine raciale et religieuse, à la démagogie des nationalistes, Morel poursuivra sa campagne pour la protection de la Nature, pour le respect de ce qu'il appelle la « marge humaine », concept qui traverse par ailleurs toute l’œuvre de Romain Gary.
Dans sa « lettre à l'éléphant », Romain Gary nous éclaire sur le sens profond de son sublime roman : «Monsieur et cher éléphant, depuis longtemps déjà, j'ai le sentiment que nos destins sont liés. A mes yeux, vous représentez à la perfection tout ce qui aujourd'hui est menacé d'extinction au nom du progrès, du matérialisme intégral....nous nous sommes comportés tout simplement envers d'autres espèces, et la vôtre en particulier, comme nous sommes sur le point de le faire envers nous-mêmes. Dans un monde entier fait pour l'homme, il se pourrait bien qu'il n'y eût pas non plus de place pour l'homme. » Bref, un roman d'une brûlante actualité !
En vente à la librairie des îles avec d'autres titres tout aussi passionnants du même auteur comme La vie devant soi (second prix Goncourt en 1975 sous le pseudonyme d'Emile Ajar), Clair de femme, Lady L, La promesse de l'aube, les têtes de Stéphanie, Chien blanc, Gros câlin...entre autres.
 
La rédaction