Projet de construction d’une dune sur le long de la plage de la Baie Orientale
Des mètres cubes de monticules de terre ont été déversés sur la plage de la Baie Orientale, à fleur de sable. La construction d’une dune de terre devant faire paravent au sable serait dans les tuyaux.
Interrogée à ce sujet, la Collectivité nous informait ne pas être au courant du projet en cours. Selon nos sources, cette terre qui a été transportée depuis un terrain de Hope Estate devrait être utilisée pour la construction d’une dune d’environ 80 cm de hauteur sur toute la longueur de la plage, afin de retenir le sable côté mer. Cet aménagement concernerait la parcelle qui fait l’objet d’une Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT) délivrée à la société Sindextour, dans toute sa longueur qui longe la plage.
Avec l’épisode Irma, le sable qui s’était engouffré dans tout le village de la Baie Orientale a dû être ramené sur la plage. « La construction de cette dune de terre sur laquelle devront ensuite être plantés des raisiniers, des palmiers et des cocotiers, permettra dans l’avenir de faire paravent entre la plage, la route et le village d’Orient Bay. Et d’éviter ainsi tout nouvel exode du sable », nous explique-t-on du côté de Sindextour.
Un projet qui suscite des interrogations
Si cette initiative peut sembler louable et participer de la reconstruction et du redémarrage de l’activité sur cette partie du territoire, elle nécessite toutefois des autorisations préalables. Lesquelles autorisations n’auraient pas encore été délivrées par les services de la Collectivité dans le cadre de sa compétence de l’urbanisme, et éventuellement des autorisations délivrées par l’Etat dans le cadre sa compétence de l'Environnement. En effet, la plage de la Baie Orientale qui accueille les tortues à certaines périodes de l’année qui viennent y pondre, mérite une attention environnementale toute particulière.
Un cas d’école ?
Un cas d’école dans le contexte actuel post-Irma qui se situe à l’intersection des compétences exercées par la Collectivité et par l’Etat et qui nous amène à nous poser quelques interrogations. En effet, quelle est la meilleure marche à suivre pour les acteurs économiques qui veulent redémarrer dans les meilleurs délais leurs activités ? Doivent-ils attendre les autorisations nécessaires à ce type d’aménagement, connaissant les lenteurs administratives ? Doivent-ils rester les bras croisés dans l’attente que soit acté un nouveau plan d’urbanisme qui lui-même devra se baser sur la carte des aléas et de prévention des risques naturels, une carte toujours inconnue à ce jour ? Doit-on blâmer les entreprises qui tentent de se relever et de redonner rapidement une image accueillante qui pourrait donner envie aux touristes de revenir ?
Peut-on, pour autant, au nom de la reprise rapide d’une activité économique et touristique que tout le monde attend de ses voeux, laisser des aménagements se construire de façon isolée et sans concertation avec les autorités ?
De nombreuses questions qui restent pour l’heure en suspens et qui ont le mérite de mettre en exergue la complexité de la reconstruction sur le territoire. Une mise en lumière aussi de deux logiques qui s’opposent dans leurs appréciations du facteur temps : celle de l’activité économique et celle de la réglementation administrative.