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Remise en ordre de l’administration territoriale

01 February 2021
Après plus d’une année d'un travail dédié à remettre d'aplomb les services de la Collectivité, la Directrice générale des services de la Collectivité (DGS), Christiane Ayache, a souhaité, mardi matin, sortir de l’ombre avec l’ensemble de son équipe de direction et appuyer sur la touche « pause » pour faire un point de situation avec la presse. Et expliquer la situation. Sans tabous ni langue de bois.
 
Car le constat n’aura échappé à personne : l’administration territoriale n’est pas au meilleur de sa forme. Entre une commande publique mise à mal par le non-paiement des prestataires et les marchés publics retoqués pour vice de forme, un nombre conséquent d’agents territoriaux mais pas suffisamment formés et souvent en manque de motivation, une administration en charge depuis 2007 des compétences d’une région, d’un département, d’une commune et de certaines compétences partagées avec l’Etat, sans pour autant avoir évolué en conséquence, et des habitudes historiques de « petits arrangements entre amis » … En résumé, et selon les termes employés par Christiane Ayache, « la Collectivité est malade », surtout depuis le passage de l’ouragan Irma en septembre 2017 qui est venu exacerber ses dysfonctionnements, d’autant que les contrôles de l’Etat ont été renforcés tous azimuts.
 
La fin de la récré a sonné
 
Le coup de sifflet de la fin de la récré a été donné par le président de la République en juin 2019 quant il a missionné Christiane Ayache à Saint-Martin, à la direction générale des services de la COM pour y « remettre de l’ordre », selon les termes employés par le maire LR d’Argenteuil, dernier élu à avoir usé des services de notre DGS avant sa venue à Saint-Martin. Et c’est bien ainsi que Christiane Ayache entend sa mission : « être au service des élus, des politiques publiques et des administrés ». Pour ce faire, la réorganisation de la Collectivité dans son intégralité car « devenue malade » s’imposait en maître. Un leitmotiv conforté par la feuille de route communiquée à la DGS à son arrivée en septembre 2019 par le président Gibbs et sa team : « Remettre dans les rails l’administration de Saint-Martin afin de pouvoir répondre aux enjeux de la reconstruction et de l’avenir du territoire ».
 
Aux grands maux les grands remèdes
 
Au travail depuis maintenant 18 mois, Christiane Ayache s’est attelée dans un premier temps en toute humilité, à s’imprégner du territoire, de ses particularités, de ses faiblesses mais aussi de ses atouts. Pour la DGS, pour qu’une administration fonctionne, dont l’essence même est d’être au service de la population, il y deux maître-mots à appliquer : transversalité et proximité. « La transversalité n‘existait pas ; les services de la Collectivité étaient régis selon un organigramme plaqué, non concerté. Cela ne peut pas fonctionner. Tous les services sont transversaux dans une administration territoriale. Nous avons organisé un séminaire en janvier 2020 et c’est en concertation avec l’ensemble des directions que nous avons pu ériger un nouvel organigramme qui entre en vigueur à compter de ce mois de janvier. J’ai souhaité scinder la commande publique et les affaires financières pour une meilleure lisibilité des projets et un meilleur cadrage du volume des dépenses. Idem concernant la carrière des agents, où nous devons mettre en œuvre des leviers pour une montée en compétences. Le projet Cadre d’Avenir en est un (lire le 97150 du vendredi 2 octobre 2020). De même, il nous faut redéfinir les postes et les profils pour les pourvoir. Là aussi c’est un vaste chantier dont la Direction des ressources humaines a la charge. Redéfinir également les régimes indemnitaires et mettre en place des compléments indemnitaires, sources de motivation pour les agents, mais également des mesures de sanctions pour ceux qui n’accompliraient pas correctement leurs fonctions. Rendez-vous compte qu’il n’y a pas eu de commission paritaire depuis 2017 ! Ce sont 4 ans abandonnés en termes d’évolution de carrière ! Certes, sur les quelque 980 agents territoriaux, 80% sont des cadres de catégorie C. Parmi ceux-là, nous procédons au repérage des agents motivés, et il y en a, pour monter en compétence. Il faut les former. Mais la Collectivité va aussi devoir recruter des cadres A et B. Ils sont essentiels pour la bonne marche de l’administration. La Collectivité a aujourd’hui des équipes de direction compétentes, beaucoup de nouveaux venus cette dernière année, et nous sommes redevenus crédibles vis-à-vis de l’administration centrale. Cette crédibilité recouvrée nous ouvre les portes des financements pour les projets à venir. A ce sujet, je remercie vivement l’implication des syndicats dans tous nos travaux, et je peux dire aujourd’hui que le dialogue social est rétabli et que nous évoluons dans un climat de confiance », a commenté Christiane Ayache.

La DGS salue le courage politique de Daniel Gibbs
 
Et Christiane Ayache de saluer le courage politique du président Gibbs : « Une réforme de fond de cette ampleur peut prendre jusqu’à dix, voire quinze années. Il a fallu faire preuve d’un courage politique pour s’engager sur cette voie, à mi-parcours de mandat ». En effet, le mandat électoral de la Team Gibbs s’achèvera dans un peu plus d’un an, et l’exécutif local, en sus de traverser les crises que l’on connaît (Irma, grève de la CTOS, Covid-19 …), aura également du jongler courant de ces deux dernières années avec des dysfonctionnements impopulaires, conséquences de la défaillance de la commande publique, qui ont impacté plusieurs secteurs immédiatement visibles par la population : un état des routes très défectueux dont la réfection a été longue à être entreprise ; l’arrêt des transports scolaires ; la fermeture sans préavis et une date de reprise inconnue de la déchetterie de Galisbay ; l’arrêt du ramassage des containers du tri sélectif ; des insuffisances quant aux services de ramassages des ordures ménagères ; la faiblesse des illuminations pour les fêtes de fin d’année, etc… Tous des dysfonctionnements en attente que les services soient réorganisés pour être définitivement réglés.
 
Face immergée de l’iceberg
 
Une réforme de fond dans le fonctionnement de l’administration territoriale qui prend et va prendre encore du temps, mais hautement nécessaire pour que Saint-Martin sorte des méandres dans lesquels elle s’englue depuis ces dernières années, et dont les premiers effets, qui n’est que la face immergée de l’iceberg, devraient pouvoir commencer à être visibles cette année, avec notamment les remises en marche courant le mois de mars des services devenus inopérants, tels que le ramassage des ordures et le tri sélectif.