Retour sur la vie intense d’une artiste multidisciplinaire : Sonia Fleming

En janvier dernier, elle a été récompensée pour son parcours exceptionnel par Vincent Berton dans la cour d’honneur de la préfecture, sous des applaudissements nourris et mérités
« Vous êtes un fonctionnaire de l’État dont le Préfet est fier de vous compter dans ses rangs. Cette médaille vient honorer votre talent, votre fougue et votre charisme ». C’est en ces mots que le représentant de l’État s’est adressé à Sonia Fleming, alias Sonia Roy-Belleplaine, alias The Light, et c’est bien peu dire que de parler de talent et de fougue, car effectivement Sonia n’est avare ni de l’un ni de l’autre. £
Le 97150 a donc voulu creuser davantage le sujet, et notre rencontre s’est avérée riche et intéressante en tout points tellement la dame est volubile et prolifique. Tâchons donc d’y voir plus clair : Sonia est une saint-martinoise pure souche, et fière de l’être, au service de son île tout comme au service de l’État pour lequel elle travaille depuis 1980 aussi bien dans le domaine administratif que dans le secrétariat et l’associatif, mais si cette vie professionnelle est indissociable de sa vie personnelle c’est toutefois sur ce second volet que nous nous sommes attardés.
Des récompenses et des médailles, mais pas que !
Impossible toutefois de ne pas citer les récompenses qui lui ont été décernées au fil des ans : tout d’abord le prix de l’Espoir Féminin des Outre-Mer pour ses écrits, puis 3 trophées consécutifs de Meilleur Écrivain, une médaille de la Jeunesse et des Sports et de la Vie Associative en 2024 afin de récompenser son parcours et son engagement, et une autre de Chevalier de l’Ordre national du Mérite en 2025 pour saluer son talent et encore une fois son engagement auprès de toutes les générations… excusez du peu.
Sonia avoue ne pas courir après les distinctions honorifiques et reconnaît tout de même que c’est toujours agréable les recevoir, mais sa plus grande fierté c’est ce que l'on pourrait appeler l’œuvre de sa vie, à commencer par ses écrits et ses poèmes qui sont étudiés régulièrement dans les écoles de Saint-Martin notamment. Plusieurs recueils sont déjà parus et le dernier en date s’intitule « À chacun sa pointure ». Il est constitué d’aphorismes mettant en lumière des scènes de la vie courante avec comme personnage principal une simple chaussure (sa parution est imminente).
Un long chemin requiert une bonne paire de chaussures
Le moins que l’on puisse dire c’est que Sonia est faite pour les longs parcours, et peu importe s’ils sont semés d’embûches, car au final, seul le plaisir l’emportera par la satisfaction d’avoir partager avec les autres ce qu’elle ressent et ce qu’elle aime. Les moyens employés à cet effet sont divers et variés : l’écriture bien sûr qui reste son domaine de prédilection et pour lequel elle précise que ce n’est pas elle qui choisit le ou les sujets, mais que c’est l’inspiration qui lui arrive à n’importe quel moment du jour ou de la nuit et qui guide sa plume sur le papier (car oui c’est une adepte de la méthode « old school » bien éloignée du numérique et des réseaux sociaux).
De la plume au pinceau, il n’y a qu’un pas que Sonia Fleming a franchi depuis longtemps, ses toiles sont solaires et tournées vers la beauté de la nature. On y retrouve un peu de Van Gogh même si l’artiste dit ne pas être influencée par un quelconque courant artistique, alors qu’elle reconnaît volontiers qu’en matière d’écriture ce sont Victor Hugo et Verlaine qui l’ont fortement marquée. Sa créativité ne s’arrête pas là, en effet en ce moment elle construit des mini cases créoles qui devraient faire un tabac lorsqu’elle les montrera au public, car c’est un vrai concentré de culture architecturale locale.
Jeunesse et sports
Comme indiqué précédemment, la dame n’est jamais restée les deux pieds dans le même sabot (ou dans la même chaussure pour ce qui la concerne), elle fait de la tapisserie, voue une véritable passion au cyclisme dont elle est arbitre régional officiel, elle a publié des écrits sur des sujets aussi variés que les pêcheurs saint-martinois, les chauffeurs de taxi ou le marché de Saint-Martin, elle s’est investie dans les problèmes d’environnement, dans le domaine associatif, dans la sauvegarde de la culture caribéenne, contre la violence faite aux femmes et dans le domaine de la prévention routière, elle s’est aussi bien engagée dans des actions concrètes auprès des personnes âgées que des jeunes;
C’est d’ailleurs à la jeunesse qu’elle veut avant tout s’adresser, en lui disant de relever la tête, de ne pas se laisser aller au désespoir et à l’inaction afin que Saint-Martin se ressaisisse. «C’est à eux de prendre la relève» lance-t-elle d’un cri qui vient du cœur. À bon entendeur…
